Distribution
Ideeal Local aborde les circuits courts avec une autre approche
Depuis quelques semaines, Marie-Lucie Jacquey livre, par le biais de l’entreprise Ideeal Local qu’elle a fondée à Dijon, des produits agricoles, sur le principe du circuit court. Un principe qu’elle a revisité, en s’appuyant sur ses expériences professionnelles.

Mettons-nous d’accord tout de suite : l’expression «circuit court» ne se résume pas à sa dimension géographique. Il ne s’agit pas seulement de vendre des produits qui proviennent d’exploitations situées à quelques kilomètres. Faire du circuit court, c’est aussi réduire au maximum les maillons de la chaîne entre l’agriculteur et son client final. Parfois, les deux notions sont liées mais pas toujours. Avec Ideeal Local, Marie-Lucie Jacquey fait effectivement du circuit court dans le sens où il n’y a aucun intermédiaire entre elle, distributrice, et ses fournisseurs. Mais ces derniers peuvent se trouver partout en France. Adopter une forme de commercialisation des produits agricoles qui a pris une autre dimension à la lumière de la crise sanitaire, mais en la conjuguant à sa manière, c’est tout l’esprit d’Ideeal Local, créée en novembre dernier et qui a commencé son activité de distribution début avril. Tous les vendredis, à Dijon, sur la zone de l’ancien marché de gros, près d’Ikea, dans le local qu’elle loue, occupé en partie par un container orné du logo de sa société, Marie-Lucie Jacquey livre les clients qui lui ont passé commande sur son site (1).
Ventes en semi-gros
En ce 7 mai, ils viennent prendre possession de cartons de citrons de Menton, de sacs de noix, il y a aussi de la bière de la brasserie Belenium, à Beaune. «Dans trois semaines, précise la maîtresse des lieux, on aura de la pomme de terre de Noirmoutier…» et une vente de nectars de Bourgogne de chez Emmanuelle Baillard se profile également. Si les clients repartent avec des colis conséquents, c’est parce qu’Ideeal Local a une particularité. Les ventes se font en semi-gros (des colis de 4 kg de pommes, de 5 kg de pommes de terre, des cartons de bouteilles…) «En décidant d’aller sur les circuits courts, précise Marie-Lucie Jacquey, je n’ai pas voulu concurrencer ce qui existe déjà et fonctionne bien. J’ai réfléchi à la manière de me positionner différemment des magasins de producteurs, des boutiques indépendantes, des sites en «click & collect» ou de la vente directe. Le semi-gros, c’était déjà une manière de se différencier, parce que dans les autres cas, on est sur de la vente au détail. En fait, j’ai conçu mon projet comme une opportunité d’achats ponctuels, et pas comme une autre manière de faire ses courses». Un choix original mais pas sans risques puisque les quantités relativement importantes proposées pourraient freiner celles et ceux qui s’interrogent sur les possibilités de conserver les produits en question, ou de les consommer suffisamment rapidement.
À cela, Ideeal Local apporte deux réponses : «D’une part, acheter en grande quantité peut aussi se faire à plusieurs, on peut partager, on peut même faire plaisir autour de soi par ce moyen. D’autre part, sur notre site internet, nous donnons des conseils de conservation, mais aussi de préparation des différents produits. Cela peut donner des idées sur les multiples manières de les cuisiner». Cette notion du service associé au produit vendu, Marie-Lucie Jacquey l’a hérité d’un parcours professionnel réalisé en France et aux États-Unis dans le secteur de l’agroalimentaire et des produits agricoles.
Base à élargir
C’est aussi ce parcours qui lui a permis de se constituer un solide carnet d’adresses auprès de producteurs de la France entière qui lui a été bien utile lorsque l’idée d’Ideeal Local est née, en plein pendant le premier confinement. Ces contacts ont constitué une bonne base de départ qui ne demande qu’à s’élargir. «Je suis en veille permanente sur les producteurs qui pourraient être intéressants, souligne-t-elle. Parmi eux, il y en a quelques-uns qui s’étaient lancés dans la vente directe mais qui se sont rendus compte que c’était très chronophage et pas forcément leur métier. Moi, je leur apporte une solution intermédiaire qui les intéresse en les soulageant de la vente sans qu’ils aient le sentiment de se faire dépouiller de la valeur de leur travail. J’essaye de faire bouger la chaîne de valeur. Je considère que mon approche est plutôt complémentaire des circuits courts existants». Les produits proposés par Ideeal Local proviennent de toute la France mais Marie-Lucie Jacquey espère aussi développer une offre plus bourguigno franc-comtoise (2). Cela pourrait concerner des producteurs de fraises, de fruits rouge, ceux qui souhaitent se diversifier sur de la vente en semi-gros et surtout des producteurs en agriculture raisonnée. Une offre qui pourrait contribuer au développement de sa structure dans un second temps, en ouvrant des antennes ailleurs sur le territoire national, où il serait possible de mettre en valeur des productions de notre région. «Mon envie, c’est de faire rayonner des produits régionaux qui ont du potentiel dans le semi-gros et vendre du produit BFC ailleurs en France serait bien, de la même manière que je vends ici des pommes de Haute-Savoie ou des citrons des Alpes-Maritimes». La localisation n’est pas le premier critère, mais plutôt la saisonnalité. Dans l’esprit des circuits courts agricoles, l’important, pour la fondatrice d’Ideeal Local, c’est de rappeler aux consommateurs une évidence un peu oubliée : manger de bons produits doit se faire quand ils sont récoltés, ni avant, ni après. C’est aussi la caractéristique de ce mode de distribution qui remet dans l’esprit des gens qu’il faut parfois savoir attendre, qu’un produit n’est pas disponible en permanence… Le site internet de l’entreprise présente ainsi les ventes en cours et celles à venir. Il est aussi possible de réserver pour un produit dont la vente est terminée, mais qui reviendra, peut-être dans un an… «Les distributions du vendredi, explique Marie-Lucie Jacquey, sont un moment convivial, j’explique parfois le parcours des produits que les clients récupèrent, comment ils sont cultivés et récoltés». Une autre approche, qui ne demande qu’à se développer…
(1) ideeallocal.fr
(2) Adresse mail : marielucie@ideealocal.fr
Ventes en semi-gros
En ce 7 mai, ils viennent prendre possession de cartons de citrons de Menton, de sacs de noix, il y a aussi de la bière de la brasserie Belenium, à Beaune. «Dans trois semaines, précise la maîtresse des lieux, on aura de la pomme de terre de Noirmoutier…» et une vente de nectars de Bourgogne de chez Emmanuelle Baillard se profile également. Si les clients repartent avec des colis conséquents, c’est parce qu’Ideeal Local a une particularité. Les ventes se font en semi-gros (des colis de 4 kg de pommes, de 5 kg de pommes de terre, des cartons de bouteilles…) «En décidant d’aller sur les circuits courts, précise Marie-Lucie Jacquey, je n’ai pas voulu concurrencer ce qui existe déjà et fonctionne bien. J’ai réfléchi à la manière de me positionner différemment des magasins de producteurs, des boutiques indépendantes, des sites en «click & collect» ou de la vente directe. Le semi-gros, c’était déjà une manière de se différencier, parce que dans les autres cas, on est sur de la vente au détail. En fait, j’ai conçu mon projet comme une opportunité d’achats ponctuels, et pas comme une autre manière de faire ses courses». Un choix original mais pas sans risques puisque les quantités relativement importantes proposées pourraient freiner celles et ceux qui s’interrogent sur les possibilités de conserver les produits en question, ou de les consommer suffisamment rapidement.
À cela, Ideeal Local apporte deux réponses : «D’une part, acheter en grande quantité peut aussi se faire à plusieurs, on peut partager, on peut même faire plaisir autour de soi par ce moyen. D’autre part, sur notre site internet, nous donnons des conseils de conservation, mais aussi de préparation des différents produits. Cela peut donner des idées sur les multiples manières de les cuisiner». Cette notion du service associé au produit vendu, Marie-Lucie Jacquey l’a hérité d’un parcours professionnel réalisé en France et aux États-Unis dans le secteur de l’agroalimentaire et des produits agricoles.
Base à élargir
C’est aussi ce parcours qui lui a permis de se constituer un solide carnet d’adresses auprès de producteurs de la France entière qui lui a été bien utile lorsque l’idée d’Ideeal Local est née, en plein pendant le premier confinement. Ces contacts ont constitué une bonne base de départ qui ne demande qu’à s’élargir. «Je suis en veille permanente sur les producteurs qui pourraient être intéressants, souligne-t-elle. Parmi eux, il y en a quelques-uns qui s’étaient lancés dans la vente directe mais qui se sont rendus compte que c’était très chronophage et pas forcément leur métier. Moi, je leur apporte une solution intermédiaire qui les intéresse en les soulageant de la vente sans qu’ils aient le sentiment de se faire dépouiller de la valeur de leur travail. J’essaye de faire bouger la chaîne de valeur. Je considère que mon approche est plutôt complémentaire des circuits courts existants». Les produits proposés par Ideeal Local proviennent de toute la France mais Marie-Lucie Jacquey espère aussi développer une offre plus bourguigno franc-comtoise (2). Cela pourrait concerner des producteurs de fraises, de fruits rouge, ceux qui souhaitent se diversifier sur de la vente en semi-gros et surtout des producteurs en agriculture raisonnée. Une offre qui pourrait contribuer au développement de sa structure dans un second temps, en ouvrant des antennes ailleurs sur le territoire national, où il serait possible de mettre en valeur des productions de notre région. «Mon envie, c’est de faire rayonner des produits régionaux qui ont du potentiel dans le semi-gros et vendre du produit BFC ailleurs en France serait bien, de la même manière que je vends ici des pommes de Haute-Savoie ou des citrons des Alpes-Maritimes». La localisation n’est pas le premier critère, mais plutôt la saisonnalité. Dans l’esprit des circuits courts agricoles, l’important, pour la fondatrice d’Ideeal Local, c’est de rappeler aux consommateurs une évidence un peu oubliée : manger de bons produits doit se faire quand ils sont récoltés, ni avant, ni après. C’est aussi la caractéristique de ce mode de distribution qui remet dans l’esprit des gens qu’il faut parfois savoir attendre, qu’un produit n’est pas disponible en permanence… Le site internet de l’entreprise présente ainsi les ventes en cours et celles à venir. Il est aussi possible de réserver pour un produit dont la vente est terminée, mais qui reviendra, peut-être dans un an… «Les distributions du vendredi, explique Marie-Lucie Jacquey, sont un moment convivial, j’explique parfois le parcours des produits que les clients récupèrent, comment ils sont cultivés et récoltés». Une autre approche, qui ne demande qu’à se développer…
(1) ideeallocal.fr
(2) Adresse mail : marielucie@ideealocal.fr