Technologies
Atol CD développe des solutions digitales pour l'agriculture

Berty Robert
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La société côte-d’orienne Atol CD travaille actuellement sur deux projets en lien avec la digitalisation et la 5G dans le domaine agricole. L’activisme de son pôle Agri-Agro est atypique dans le paysage du développement numérique français. Il prend en compte les attentes fortes du secteur dans ces domaines.

Atol CD développe des solutions digitales pour l'agriculture
Lors de la réunion de lancement du projet 5G4Agri fin mars, en Vendée.(Crédit photo Atol CD)

Connect XP d’un côté, 5G4Agri de l’autre : derrière ces deux appellations pour le moins énigmatiques on trouve deux projets très concrets menés par la société côte-d’orienne Atol CD. Actrice de la transformation numérique dirigée par Jean-Philippe Porcherot, elle déploie de longue date de multiples solutions technologiques dans tous les secteurs de l’économie. Celui de l’agriculture y figure, et pas de manière anecdotique : la société a développé un véritable pôle Agri-Agro dont la responsabilité incombe à Olivier Coiffu et c’est au sein de ce pôle qu’ont été lancés les deux projets cités en début d’article. Commençons par Connect XP. Il s’agit de concevoir un système permettant à un réseau de huit fermes expérimentales situées partout en France de centraliser l’énorme masse de données numériques que leurs travaux génèrent. Réunies au sein du réseau Farm XP, ces fermes se trouvent dans les Pays de Loire, en Bretagne, en Normandie… et en Bourgogne-Franche-Comté, en l’occurrence à Jalogny, en Saône-et-Loire.

Partager, valoriser, restituer…

« Au sein de ce projet, précise Olivier Coiffu, au-delà des huit fermes expérimentales, sont aussi impliqués la Chambre d’agriculture des Pays de Loire et l’Institut de l’élevage (Idele) ». Le principal défi que le projet Connect XP doit relever est de permettre la conception d’un outil au sein duquel les données numériques de chacune des fermes pourraient être partagées, valorisées, croisées et restituées de manière utile à chacune des composantes du réseau, et par extension, au monde agricole et agroalimentaire. « On en est au tout début de la conception, poursuit Olivier Coiffu, et nous intervenons en réponse à un marché public. Nous nous sommes donné un an pour parvenir à une réponse satisfaisante. Le but, c’est de faciliter le travail collaboratif entre toutes ces fermes expérimentales. À notre niveau, cela réclame un important travail de compréhension des données collectées, afin d’imaginer l’outil permettant de les organiser de la manière plus optimale et profitable possible ».

Les potentialités de la 5G

Le second projet, intitulé 5G4Agri (prononcez 5G for Agri) se fixe comme axe de réfléchir à la meilleure manière d’utiliser la 5 G (ultime évolution de la téléphonie numérique) au service d’une agriculture connectée. « C’est un projet qui a démarré au mois d’avril, explique Pierre-Yves Dimarski, responsable avant-vente, offre et innovation au sein d’Atol CD. Il s’inscrit dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (Pia) 4 et bénéficie à ce titre d’un soutien financier gouvernemental. Nous allons travailler pendant une quarantaine de mois sur la question. Le but, c’est de voir quelle solution technologique permettrait de capitaliser sur la 5G, dans deux fermes expérimentales portées par le groupe Etablières (spécialisé dans la formation), à La Roche-sur-Yon, en Vendée (spécialisée en bovins viande et cultures) et à Derval (vaches laitières) en Loire-Atlantique ». Dans ce cas précis, Atol CD fait partie d’un groupe d’une dizaine de partenaires qui travaillent sur la question, emmené par la Chambre d’agriculture des Pays de Loire. Il leur faudra créer et piloter en commun des tests sur des produits et des services que la 5G permet. « Cela pourra concerner un spectre très large, ajoute Pierre-Yves Dimarski, dans le téléguidage de robots en cultures, la télémédecine vétérinaire, le monitoring des animaux d’élevage… Nous cherchons à voir comment la 5G pourra être utilisée dans tous ces domaines ».

« Savoir faire du spécifique »

Ce qui est significatif dans chacun de ces projets, c’est la capacité d’Atol CD à aller au cœur des métiers pour lesquels elle travaille. « On doit s’intéresser au métier de nos clients, conclut Olivier Coiffu, c’est indispensable pour être crédible, en particulier dans l’agriculture, un domaine qui pourrait sembler éloigner du développement de solutions numériques, alors qu’il fait déjà largement appel à elle, et depuis longtemps ». Pierre-Yves Dimarski fait aussi le constat d’un virage digital pris par l’agriculture : « C’est une réalité mais elle concerne des métiers complexes pour lesquels on doit savoir faire du spécifique et nous savons le faire. Même si nos développeurs n’ont pas d’origines agricoles, ils sont obligés d’apprendre à connaître ces métiers pour les comprendre ». Un investissement humain qui n’est pas pour rien dans le fait que l’entreprise soit sollicitée sur des sujets aussi spécifiques.