Un agriculteur de Rouvres-en-Plaine récoltait la semaine dernière ses 37 ha d'oignons de printemps. Voici ses impressions.
Parmi toutes ses cultures de l'année, la plus décevante est très facile à identifier. « Effectivement il n'y a pas photo : il s'agit des oignons de printemps. Et c'est aujourd'hui, le jour de la récolte, que vous venez ! », s'amuse Ludovic Bertet, qui nous a accueillis dans son tracteur évoluant dans une parcelle située à Fauverney. Sa récolte en cours n'avait rien à voir avec celle de ses oignons d'hiver, réalisée fin juin : « les premiers oignons, implantés le 1er septembre, ont donné de très bons résultats avec une moyenne supérieure à 70 tonnes/ha, une parcelle a même approché les 80 q/ha, je n'avais jamais fait ça. Les oignons de printemps, en revanche, sont très loin du compte : nous avons été embêtés dès les semis par les pluies puis très vite par la fusariose. L'humidité et le tassement ont fait perdre pas mal d'oignons, les interventions pour le désherbage et les fongicides ont été chaotiques ! Le champ que nous récoltons ce jour en variété Medusa ne dépassera pas 35 t/ha, alors que nous visons généralement entre 50 et 60 t/ha. Ce sera un peu mieux dans notre deuxième variété, Hygate, mais les pertes risquent d'être encore plus importantes car les bulbes ont moins de peau que Medusa, ils seront davantage abîmés et pas toujours aux calibres espérés ». Le jeune agriculteur de 26 ans, qui livre sa production à Priméale, sera attentif à l'évolution des prix de vente : « le commerce n'a pas encore débuté, mais cela ne saurait tarder. Des prix corrects seraient évoqués, entre 150 et 200 euros la tonne, ce serait bien mieux que les 100 euros pratiqués il y a encore quelques années ».
Un bilan dans le vert
Ludovic Bertet gardera du positif de cette campagne 2024, à l'image de ses pommes de terre industrielles, en très grande majorité destinées à McCain : « nous avons fini de récolter juste avant les oignons de printemps. Les rendements dépassent 52 t/ha et sont donc très satisfaisants, car nous visons habituellement 40-45 t/ha. Le temps a été idéal pour cette production, avec de l'eau et l'absence de chaleurs excessives ». Les moissons d'été avaient déjà été en partie intéressantes, compte tenu du contexte : « je ne fais pas d'orge d'hiver, et cela n'est pas plus mal avec les nombreux décrochages qu'il y a eus dans le secteur. En blé, nous approchons les 80 q/ha, les orges de printemps terminent à 71 q/ha. Nous n'avons pas irrigué cette année : cela représente des charges en moins ».