Aménagement de bâtiment
Des vaches laitières aux poules pondeuses
Un agriculteur de Marey-sur-Tille a reconverti une ancienne stabulation en poulailler.

Ingénieux, bricoleur et économe, Fabien Redoutet. Installé sur la ferme familiale en 2017, ce jeune agriculteur de 35 ans a créé un atelier de poules pondeuses à moindres coûts, en utilisant un espace et du matériel qui ne servaient plus sur l’exploitation. «Je venais d’arriver sur la ferme et j’étais à la recherche d’une diversification peu onéreuse et à petite échelle», retrace l’habitant de Marey-sur-Tille, «j’hésitais entre l’apiculture et les poules pondeuses, j’ai finalement opté pour ces dernières. Je ne connaissais pourtant rien aux volailles, mais un ami m’a vite rassuré. Je me suis documenté et me suis lancé dans cette nouvelle activité après la réalisation d’une petite étude de marché». Une ancienne stabulation, délaissée depuis l’arrêt de la production laitière en 2008, lui a permis de récupérer nombre de matériaux : «nous avions gardé, à l’époque, toutes les barrières et les cornadis qui n’avaient pas pu trouver preneur sur le marché de l’occasion. J’ai sorti mon poste à souder et ma meuleuse pour tout fabriquer. Les poules évoluent aujourd’hui sur un caillebotis constitué de lattes de bois et posé sur des poteaux amovibles. Des tuyaux permettent de leur apporter toute la nourriture et toute l’eau dont elles ont besoin. Le poulailler est composé de deux parties indépendantes de 35 m2 qui me sont très utiles lors du nettoyage et du vide sanitaire. Un espace extérieur était aussi en friches autour du bâtiment : il leur sert désormais de parcours en plein air». Seuls les pondoirs, les mangeoires, les abreuvoirs et bien sûr les volailles ont coûté de l’argent au jeune installé. Cet investissement, qui n’a pas dépassé 5 000 euros, a été amorti dès le premier lot de volailles grâce à la vente d’œufs.
15 000 euros de recettes
Fabien Redoutet compte exactement 249 poules dans son élevage artisanal. Un nombre d’unités pas du tout anodin, comme l’explique le Côte-d’orien : «la réglementation n’est pas la même à partir de 250 poules. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’avoir un centre de conditionnement agréé. Je ne suis pas obligé non plus de calibrer les œufs, ni même de réaliser des analyses de salmonelles ». Chacune de ses poules pond en moyenne 270 œufs par an, ceux-ci sont tous écoulés en vente directe : « nous avons un magasin à la ferme, ouvert trois fois par semaine le mardi et le vendredi de 16 h à 19 h et le samedi de 10 h à 13 h. Nous travaillons, ma mère et moi, avec deux comités d’entreprise à Is-sur-Tille et Selongey. Des livraisons sont aussi réalisées aux alentours ». Le poulailler dégage un produit annuel de 15 000 euros : « les charges s’élèvent aux environs de 8 000 euros. Les compléments alimentaires représentent la majorité de cette somme, il y a aussi de nouvelles poules qui reviennent tous les ans. Ces chiffres restent très intéressants, surtout par rapport à l’investissement et au temps passé sur place. Cette production ne nécessite qu’une demi-heure de travail par jour, hors nettoyage et vide sanitaire».
«Mieux que le bio»
Quand ses clients lui demandent si ses œufs sont «bios», Fabien Redoutet aime répondre qu’il s’agit de produits «conventionnels extensifs» : « les poules mangent à volonté, c’est bien plus que les 125 grammes quotidiens prescrits par les normes de l’agriculture biologique. Hormis les compléments - eux aussi locaux -, toute l’alimentation que reçoivent les volailles est issue de la ferme. Chaque poule bénéficie aussi d’une surface de 10 m2 à l’extérieur, c’est deux fois plus qu’en bio. En plus, elles sortent à l’extérieur à n’importe quelle heure… Certains clients me répondent souvent que c’est encore mieux qu’en agriculture biologique ! ».
Contact : 06 86 27 54 88, page Facebook «Les œufs frais de Marey».
15 000 euros de recettes
Fabien Redoutet compte exactement 249 poules dans son élevage artisanal. Un nombre d’unités pas du tout anodin, comme l’explique le Côte-d’orien : «la réglementation n’est pas la même à partir de 250 poules. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’avoir un centre de conditionnement agréé. Je ne suis pas obligé non plus de calibrer les œufs, ni même de réaliser des analyses de salmonelles ». Chacune de ses poules pond en moyenne 270 œufs par an, ceux-ci sont tous écoulés en vente directe : « nous avons un magasin à la ferme, ouvert trois fois par semaine le mardi et le vendredi de 16 h à 19 h et le samedi de 10 h à 13 h. Nous travaillons, ma mère et moi, avec deux comités d’entreprise à Is-sur-Tille et Selongey. Des livraisons sont aussi réalisées aux alentours ». Le poulailler dégage un produit annuel de 15 000 euros : « les charges s’élèvent aux environs de 8 000 euros. Les compléments alimentaires représentent la majorité de cette somme, il y a aussi de nouvelles poules qui reviennent tous les ans. Ces chiffres restent très intéressants, surtout par rapport à l’investissement et au temps passé sur place. Cette production ne nécessite qu’une demi-heure de travail par jour, hors nettoyage et vide sanitaire».
«Mieux que le bio»
Quand ses clients lui demandent si ses œufs sont «bios», Fabien Redoutet aime répondre qu’il s’agit de produits «conventionnels extensifs» : « les poules mangent à volonté, c’est bien plus que les 125 grammes quotidiens prescrits par les normes de l’agriculture biologique. Hormis les compléments - eux aussi locaux -, toute l’alimentation que reçoivent les volailles est issue de la ferme. Chaque poule bénéficie aussi d’une surface de 10 m2 à l’extérieur, c’est deux fois plus qu’en bio. En plus, elles sortent à l’extérieur à n’importe quelle heure… Certains clients me répondent souvent que c’est encore mieux qu’en agriculture biologique ! ».
Contact : 06 86 27 54 88, page Facebook «Les œufs frais de Marey».
Une croix sur le colza
La ferme exploite 200 ha de grandes cultures, dont les trois quarts se situent en terres superficielles. Membre d’un groupement de développement agricole et de l’Apad (association pour la promotion d’une agriculture durable), Fabien Redoutet est constamment à la recherche d’itinéraires techniques économiquement viables. Ne pas perturber le sol, ne pas laisser la terre à nu en semant des couverts végétaux et diversifier un maximum ses cultures dans l’assolement font partie de ses objectifs. Pour arriver à ses fins, l’agriculteur utilise notamment la technique du semis direct sous couvert. Du tournesol, des lentilles vertes, du soja, du maïs, du blé d’hiver et de printemps, de la luzerne, du pois de printemps et du sorgho sont notamment cultivés. Le colza, lui, ne l’est plus depuis cette année : «nous tirons une croix dessus pour le moment car je pense que nous avons tout essayé», déplore Fabien Redoutet, «nous avons associé le colza avec de la féverole pour tenter de lutter contre les insectes, mais cela n’a pas marché à cause des étés secs que nous avons. Mon père, ma mère et moi avons aussi testé un mélange constitué notamment de lin et de sarrasin pour noyer le colza au milieu d’un couvert, toujours dans la même idée de perdre les altises : en vain, encore une fois. Une dernière tentative l’an dernier n’a pas été concluante. Sur les 17 ha de colza qu’il restait, seul un hectare a été récolté, et avec un rendement de 10 q/ha… Parmi les alternatives possibles, nous envisageons le sarrasin. Un contrat a été signé avec Dijon Céréales cette année sur une dizaine d’hectares. Nous verrons bien le résultat…»