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Pas de bâtiment, pas d'installation

 


 

Par AG
Pas de bâtiment, pas d'installation
Baptiste Brocard prend son mal en patience après de premières démarches entamées dès janvier 2024.

Il faut tout faire pour installer des jeunes et renouveler les générations… Vraiment ? La question se pose chez la famille Brocard de Chaudenay-le-Château depuis de longs mois. Baptiste, 21 ans, ne sait plus trop quoi penser. Ce jeune fils d'éleveur se voit refuser un permis de construire de par la proximité du château de son village : « Le pré est pourtant à 180 mètres des premières maisons, donc bien plus loin encore du château. En plus, nous ne sommes pas du tout dans l'angle de vue et la parcelle est surélevée, on ne verra quasiment pas le bâtiment de la route. Mon père et moi sommes prêts à faire toutes les adaptations possibles pour l'intégrer parfaitement au paysage, comme un bardage bois et des plantations tout autour, mais du côté de l’administration, la réponse est non ! ».

Une perte de temps

Laurent Brocard, le père de Baptiste, avait eu lui aussi des contraintes lors de la construction de son premier bâtiment d'élevage, en 1997. « On m'avait imposé un toit rouge, mais la construction avait été possible. Quand mon cousin a fait construire à son tour cinq ans plus tard, c'est la couleur grise qui lui avait été imposée. À la limite, pourquoi pas, du moment que l'on peut travailler. Là, c'est le stade néant, malgré nos propositions. La direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne Franche-Comté ne veut rien savoir ». Laurent Brocard a même écrit un courrier en tant que maire de cette petite commune de 45 habitants. « Je suis même bénévole de l'association Gentiane, qui contribue à l'animation et à l'embellissement du village depuis 35 ans. J'ai même signé en tant qu'agriculteur installé ici depuis 1995. Je pense et je suis même certain qu'il est possible de préserver le patrimoine tout en installant des jeunes agriculteurs. Ici, il n'y a que des prairies, on ne sait faire que des bovins ! En plus, avec une démarche de qualité, Le Goût d'Ici… Le but n'est absolument pas de défigurer le paysage, bien au contraire. Si celui-ci est beau aujourd'hui, c'est peut-être aussi grâce à des gens qui y vivent et qui travaillent ». Laurent et Baptiste Brocard ont clairement l'impression de perdre leur temps : « c'est usant, alors qu'il y a des choses bien plus intéressantes à faire dans notre métier ».

Que faire ?

Sans bâtiment, l'installation du jeune Côte-d'orien est donc remise en question : « cet outil de travail est censé loger une soixantaine de vaches. Sans ce bâtiment, il faudra envisager d'aller ailleurs ou alors de faire du plein air. Il y aurait alors un tas d'enrubannage le long de la route, une allée de cornadis extérieurs fixés sur du béton… Je ne vous parle pas des conditions de travail et du bien-être animal. Ce sera très sale, les riverains le diront et ils auront raison ».