Performance sportive
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Chloé Monget
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Le Lycée agricole de Nevers Challuy est en partenariat depuis une vingtaine d'années avec le Club de rugby de l'U.S.O.N. ; retour sur cette alliance et les futures avancées. 

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Johan et Rachel, élèves en filière générale au Legta de Nevers, sont engagés dans l'académie de rugby de l'U.S.O.N. Au total, 13 élèves du Legta et du LPA sur les 25 membres font partie de cette académie.

Cela fait environ 20 ans que le Lycée agricole de Nevers-Challuy et l’U.S.O.N. ont développé un partenariat afin de proposer un parcours scolaire adapté aux jeunes souhaitant se diriger vers le rugby de haut niveau. Depuis 2 ans, cette volonté s’est encore plus ancrée avec la création de l’académie de performance des jeunes de 15 à 18 ans vers le plus haut niveau national. Si l’heure est au constat, les deux partenaires ne comptent pas en rester là.

Des valeurs communes

Au départ, si l’alliance des deux n’était pas forcément une évidence, le mariage a vite convaincu. « Que ce soit dans le lycée agricole ou dans le rugby, la valeur du travail, et la fierté de récolter les fruits de son labeur sont identiques », souligne Jean-Marie Baillard, proviseur du lycée. « De plus, il y a une reconnaissance de l’investissement fourni dans les deux univers et une conscience que cela implique des sacrifices. Parmi les autres similitudes, on peut aussi noter le dépassement de soi ou encore l’entraide… qui sont d’ailleurs les moteurs principaux de ces deux domaines ».

Main dans la main

Outre ces valeurs communes, d’autres points de convergences existent comme le détaille Patrice Koechlin, professeur d’EPS au lycée, directeur du centre de formation de l’U.S.O.N. et initiateur du projet de partenariat entre les deux établissements. « Le lycée agricole offre une infrastructure adaptée avec des installations sportives très intéressantes. L’internat est aussi un excellent point car la plupart de nos élèves viennent de loin. De plus, toute l’équipe éducative a travaillé main dans la main avec le club pour adapter les heures de cours en fonction des entraînements ou encore avec des cours de soutien dispensés au club le mercredi après-midi ».

En effet, il faut bien garder à l’esprit que si les jeunes faisant partie du protocole de l’U.S.O.N. ratent des cours, ils les rattrapent à un moment donné. « Nous ne pouvons pas mettre leurs études entre parenthèses pour l’amour du sport. Il est indispensable qu’ils puissent obtenir leurs diplômes à la fin de leur cursus et nous mettons toutes les chances de leurs côtés pour que cela soit possible » pointe Patrice Koechlin. Mais, cette organisation n’est pas synonyme de facilité ni de passe-droits pour les jeunes…

Sacrifices

« Cela n’est pas toujours facile de faire les devoirs ou de récupérer les cours après les entraînements, notamment à cause de la fatigue » détaille Rachel Bénard, 17ans, élèves du dispositif en question. De son côté, Johan Wasserman, 17 ans, également élève au Legta de Nevers et joueur au Club du l’U.S.O.N., ajoute : « nous devons faire de gros sacrifices pour nous donner les moyens d’atteindre notre but qui est le haut niveau. C’est un peu dur parfois de ne pas aller à certaines soirées ou de ne pas rentrer chez nous le week-end car nous avons match… Mais cela fait partie du jeu. Si nous sommes passionnés par le rugby, il est aussi indispensable de réussir nos études afin d’obtenir un certain statut intellectuel. Je ne veux pas que le public se dise que nous n’avons rien dans le crâne. Il faut être bon partout ! ».

Pour la suite

Viser l’excellence est donc le maître mot du partenariat entre le Lycée agricole de Challuy et l’U.S.O.N. Ce qui a d’ailleurs été récompensé avec le label Génération 2024. Ce dernier, délivré par le ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « vise à développer les passerelles entre le monde scolaire et le mouvement sportif pour encourager la pratique physique et sportive des jeunes. Être labélisé Génération 2024, c’est s’engager à mettre plus de sport dans le quotidien des jeunes et permettre au plus grand nombre de vivre l’aventure olympique et paralympique dès maintenant » (1). Mais, afin d’aller encore plus loin, Patrice Koechlin a de la suite dans les idées. « Nous avons déposé un dossier pour obtenir une labellisation de la Fédération Française de Rugby afin que l’académie soit reconnue par la fédération. Notre second projet est de travailler sur d’autres sections d’excellences sportives avec les sports proposés sur le bassin comme le canoë, le basket ou encore le golf - toujours en partenariat avec le Legta de Challuy. Il y a un gros potentiel à ce niveau-là sur notre territoire, qui peut lui permettre d’avoir encore un peu plus de rayonnement auprès des jeunes. Nous espérons que cela verra le jour d’ici un à deux ans ». Même si l’essai n’est pas encore marqué, le jeu continue pour atteindre l’excellence ultime.

 

(1) Source : generation.paris2024.org

Johan Wasserman
Johan Wasserman en plein match. Crédit photo : Serge Barthelemy.

Johan Wasserman

Né en Afrique du Sud, Johan est arrivé dans la Nièvre lorsqu’il avait deux ans. La passion du rugby, il la tient de son père, ancien joueur de haut niveau dans son pays d’origine. Pour Johan le rugby c’est « quelque chose de libérateur qui permet d’exprimer toutes les émotions que l’on peut avoir en soi ». Son rêve est simple : devenir joueur du XV de France. Doué, Johan a été repéré puisqu’il a eu l’opportunité d’aller jouer pour l’équipe de France des moins de 18 ans, en tournée cet été, sur sa terre natale !

Rachel Bénard
Rachel durant l'entraînement des joueurs et joueuses de l'académie.

Rachel Bénard

Originaire de Saône-et-Loire, Rachel est tombée dans le rugby depuis toute petite. « J’ai commencé car mon frère en faisait » se souvient-elle. Passionnée, elle définit le rugby comme un médium de libération : « on peut être soi-même sans crainte du regard des autres ». Pour la suite, si elle rêve de faire partie de l’équipe de France féminine, elle garde tout de même dans un coin de sa tête de devenir entraîneuse en préparation sportive.