Baigneux-les-Juifs
Celle-là va faire du bien

AG
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L'année 2021 s'est terminée sur un résultat positif en tous points pour la Déshy'21.

 

Celle-là va faire du bien
Didier Robin et Jean-Luc Longechamp, avec le trophée du développement durable, remporté le 13 juin dans le cadre de la cérémonie des trophées des entreprises de Côte-d'Or.

Les adhérents de la coopérative de déshydratation de la Haute-Seine avaient rendez-vous le 16 juin à Baigneux-les-Juifs pour leur assemblée générale. Les résultats d'un très bon exercice ont été présentés à cette occasion. « Après trois années difficiles et déficitaires, il nous fallait absolument une année positive pour rassurer les banques, asseoir l'entreprise et redonner confiance à tout le monde pour envisager de nouveaux investissements. C'est chose faite avec 2021, dont le résultat est supérieur à 100 000 euros », se félicite Didier Robin, président de la Déshy'21.

Une belle activité

La luzerne, produit phare de la coopérative, a terminé sur un tonnage inédit de 11 500 tonnes : « je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il s'agit du record historique de l'entreprise. Nous n'en avions jamais fait autant. La première coupe de 2022, pour sa part, est en train de se terminer sur un résultat correct aux alentours de 4 000 tonnes, nous enchaînons dans la foulée avec la seconde coupe », commente Didier Robin. Plus de 4 500 tonnes de maïs ont également été obtenues après déshydratation l'an passé, « c'est là aussi un important tonnage », poursuit le président. En ce qui concerne le marc de raisin, l'activité a été tout aussi exceptionnelle : « la baisse des quantités vendangées ne nous a pas concernés. Nos tonnages sont même en hausse de 26% car nous avons récupéré la Champagne, en plus du Chablis ». Didier Robin aborde ensuite les granulés de bois : « nous en avons déshydraté plus de 3000 tonnes, c'est un très bon score pour nous, d'autant que la demande est forte dans ce domaine et d'importants marchés s'ouvrent à nous pour les années qui viennent. La concurrence est nettement moindre depuis le début du conflit russo-ukrainien, sachant que l'Ukraine tirait les prix vers le bas avec ses importantes exportations. Bien que nous ne le souhaitons pas pour nos adhérents, si une nouvelle sécheresse se manifeste et pénalise la luzerne, nous serons en mesure de déshydrater de nombreux granulés de bois. C'est particulièrement rassurant ».

Une première en sarrasin

L'année 2021 a aussi été l'occasion, pour la Déshy'21, de se lancer dans l' « aventure » sarrasin : « nous avons séché 350 tonnes pour cette première. En 2022, nous espérons atteindre la barre des 500 tonnes, avec l'engagement de près d'une cinquantaine d'adhérents sur une surface de 500 ha. Un séchoir mobile a été mis en place et donne pleine satisfaction. Le sarrasin apporte un nouveau service à nos agriculteurs et représente une nouvelle diversification pour la coopérative, c'est très intéressant. Le sarrasin, une fois séché et stocké, est envoyé à l’entreprise Moulin Marion dans l'Ain. Une centaine de tonnes est aussi destinée à l'Atelier Sarrasin de Montbard. Le prix payé au producteur est garanti et s'élève à 930 euros la tonne ».

Les temps changent

Cet exercice va donc permettre de « relancer la machine », résume le président de la coopérative, qui a tenu à saluer l'engagement des adhérents et le travail réalisé par l'ensemble des salariés, sans qui « rien n'aurait été possible ». Didier Robin se dit tout de même interrogatif face aux nombreuses mutations du moment : « comme pour tout le monde, nos coûts de fabrication augmentent de manière exponentielle. Nous pouvons heureusement les répercuter sur les prix de nos produits, à l'image de la luzerne. Pour cette dernière, il y a encore quelques mois, on nous traitait de fous quand nous souhaitions l'augmenter de 5 euros. Aujourd'hui, si nous demandons 30 ou 40 euros supplémentaire à la tonne, tout le monde accepte sans broncher. Cette flambée des prix est impressionnante et m'interroge, cela continuera de fonctionner jusqu'au jour où nos interlocuteurs ne pourront plus payer... Les risques deviennent aussi plus importants dans ce nouveau contexte : un camion impayé à 300 euros la tonne de luzerne n'a pas les mêmes conséquences qu'une livraison de luzerne à 200 euros ».

 

Rencontre avec un adhérent
Thierry Talpin.

Rencontre avec un adhérent

Thierry Talpin, agriculteur à Poiseul-la-Ville, était présent à l'assemblée du 16 juin : « J'adhère à la coopérative depuis mon installation en 2000. Auparavant, j'avais été plusieurs fois saisonnier à Baigneux. Mon frère, lui, a été salarié à l'usine pendant 30 ans. C'est donc une longue histoire entre la Déshy'21 et nous ! Il s'agit d'un bel outil de proximité. Je fais déshydrater de la luzerne : j'en reprends une partie pour mes vaches charolaises et le reste est commercialisé, la coopérative s'occupe de tout, nous n'intervenons pas dans nos champs pendant des cycles de trois ans. La rentabilité n'est pas toujours exceptionnelle en luzerne, surtout en cas de sécheresse, mais cette plante est une magnifique tête de rotation. Des contrats en maïs déshydraté ont été mis en place récemment et je me suis engagé là aussi : cela me permet de diversifier l'assolement après l'arrêt du colza. Les marges dégagées sont dans la moyenne des autres cultures. La coopérative emploie de nombreuses personnes, c'est très intéressant pour notre ex-canton de Baigneux. Sa diversification en granulés de bois est attractive, beaucoup de monde en recherche. L'approvisionnement va pouvoir se faire localement ».