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élevage

Une formation qui a du «piquant»

Une formation de deux jours s’est déroulée dans le département, à l’initiative de Bio Bourgogne, sur le thème «Soigner ses animaux d’élevage par l’acupuncture».
Par D’après éléments fournis par Bio Bourgogne
Une formation qui a du «piquant»
Une vingtaine de points à découvrir en priorité, pour intervenir avec des aiguilles ou par simple pression des doigts.
Vieille de 3 000 ans, l’acupuncture est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, qui consiste à insérer des aiguilles à la surface de la peau, pour stimuler des points précis sur les méridiens (lignes reliant les organes entre eux), afin de réguler l’énergie ainsi que les fonctions physiologiques, organiques et psychiques. Des concepts longtemps réservés aux êtres humains, qui se déclinent aujourd’hui pour les soins animaliers, dans le domaine de l’élevage. C’est sur ce thème que Bio Bourgogne a organisé une session d’initiation à la pratique de l’acupuncture chez un éleveur icaunais, animée par Nayla Cherino Parra, vétérinaire libérale orientée en médecines naturelles. Formée dès 2005 à l’ostéopathie, c’est à cette époque qu’elle découvre l’acupuncture et depuis cinq ans, multiplie les formations à destination des éleveurs : «il ne s’agit pas de devenir acupuncteur en deux jours, mais de permettre à l’éleveur de se remettre au centre de son élevage et d’acquérir une vingtaine de points sur lesquels il peut intervenir avec des aiguilles ou par simple pression des doigts».

Se positionner sereinement avant de piquer
Les ruminants possèdent une douzaine de méridiens, chacun relié à une catégorie d’organes et c’est la stimulation par les aiguilles, des points situés sur ces lignes, qui facilite la disparition des symptômes, explique la vétérinaire : «l’acupuncture permet une approche complémentaire du diagnostic et du traitement, qui peut être mise en place rapidement par l’apprentissage des points de base». Les points enseignés lors de la formation, permettent d’intervenir aussi bien en curatif qu’en préventif, à l’image des trois points situés sur le flanc d’un animal, appelés «triangle de l’immunité» : «les organes en charge de l’immunité sont la rate, le rein et le foie. En agissant sur ces trois organes, on augmente la capacité de l’organisme à se défendre de façon générale. Ces points sont à utiliser de manière routinière sur l’élevage, lors de périodes à risques, comme les vêlages ou le changement de saison», explique Nayla Cherino Parra. S’il existe certains points pour favoriser le vêlage, aidant à l’ouverture du col ou augmentant la mobilité du bassin, d’autres points spécifiques, permettent de réguler une hémorragie en attendant l’arrivée d’un vétérinaire pour la suturer, de favoriser une délivrance ou traiter dans le cas de métrite, ou bien encore, de réguler une diarrhée, réanimer un veau, faciliter la digestion et la reprise d’appétit, en cas de météorisation.

«Tant qu’une aiguille travaille, on ne peut la retirer», souligne la vétérinaire : «elle remonte toute seule, dans un délai variant de quelques minutes à plus d’un quart d’heure». Mais avant toute pose d’aiguilles par l’éleveur, il est primordial pour celui-ci, de se sentir en sécurité et se positionner sereinement, en apprenant à réguler ses émotions.

Au risque sinon, que l’animal les ressente et réagisse en conséquence : «il est important de s’arrêter dès les premières manifestations de tension chez l’animal et lui laisser le temps de s’apaiser, en comptant par exemple jusqu’à 180, avant de continuer à progresser».