Énergie à la ferme
Une cinquième unité de méthanisation en Côte d’Or
Un élevage laitier entre Venarey-Les Laumes et Montbard vient de se diversifier dans la production d’électricité.
Après Brazey-en-Plaine, Salives, Is-sur-Tille et Sussey, voici Grignon ! Ce petit village de l’Auxois vient d’accueillir une unité de méthanisation agricole, la cinquième à voir le jour dans le département de la Côte-d’Or. Ses principales caractéristiques techniques sont les suivantes : il s’agit d’une voie liquide infiniment mélangée d’une puissance de 140 kWc, dotée de deux turbines à gaz et non d’un cogénérateur (une première en France). Le digesteur va recevoir 6500 tonnes de produits chaque année avec 3500 tonnes de lisier, 2200 tonnes de fumier, 300 tonnes de paille déclassée et 500 tonnes de cultures intermédiaires. L’électricité produite est achetée par ERDF à un prix avoisinant 22 centimes le kilowattheure. Un revenu d’environ 30 000 euros annuels est espéré par le couple d’agriculteurs. L’investissement total se chiffre à 1,2 million d’euros, pour un retour sur investissement de sept ans. Automatisé, le système nécessitera moins d’une heure de travail par jour.
Un projet bien mûri...
Cette idée de diversification et d’énergie à la ferme trottait dans la tête de Christophe Fercoq depuis 2009. «Cette année correspond à l’avant-dernière crise laitière que nous avons connue. Nous recherchions un revenu supplémentaire pour faire face aux récurrentes chutes du prix du lait» indique l’homme de 45 ans, en EARL avec son épouse Dorothée. Un voyage en 2012 en Allemagne, là où la méthanisation agricole est la plus développée en Europe, n’a fait que conforter l’intention des deux éleveurs de se lancer dans une production d’électricité. «Avec l’évolution des tarifs, nous sommes arrivés à boucler notre budget et notre financement en septembre 2015. Les travaux ont débuté en avril 2016 et l’unité a été mise en route le 3 février dernier» poursuit l’éleveur d’une centaine de vaches Prim’Holstein.
… et autonome
Dorothée et Christophe Fercoq ne pouvaient guère espérer mieux en terme de prix de rachat d’électricité. En effet, la puissance de 140 kWc de leur installation leur permet de toucher une prime maximale. L’incorporation d’effluents d’élevage, représentant plus de 60% des apports annuels, dégage elle aussi un bonus supplémentaire. Un autre atout économique concerne l’alimentation du digesteur : les apports proviennent essentiellement, ou presque, de leur propre ferme. Seule une partie de la paille déclassée, qui sera achetée à moindres coûts ou de la menue paille (à ce titre, les éleveurs recherchent à faire un contrat avec un céréalier). Les atouts de cette unité de méthanisation ne s’arrêtent pas en si bon chemin : en plus de cette «quasi-autonomie», l’EARL Fercoq est actuellement en cours de conversion bio et tirera des bénéfices agronomiques de cette innovante réalisation. «Le digestat est un produit très assimilable par les plantes» rappelle Christophe Fercoq, «cela nous a encouragés à passer en bio. En agriculture biologique, le facteur limitant est souvent l’azote : ce problème pourrait être en partie réglé. Il n’y a aucune perte d’azote avec le digestat qui produit sept unités d’azote au mètre cube. Plus de la moitié de l’azote est assimilable par la plante dans les quinze jours après l’épandage, cela paraît très intéressant. Le bio, nous y étions déjà sensibilisés car nous avions supprimé les antibiotiques dans notre troupeau y a près de trois ans».
Séchage de fourrages
La chaleur issue de cette unité de méthanisation n’est pas encore valorisée, mais cela ne saurait tarder. Une première idée s’est intéressée au chauffage d’une dizaine de maisons du village de Grignon durant la partie hivernale. «Seule une habitation est actuellement chauffée, le reste de la chaleur est destinée au fonctionnement du digesteur. Ce projet de chauffage reste toutefois assez complexe» indique Christophe Fercoq. La piste «estivale» pour la valorisation de cette chaleur concerne un projet de séchoir de fourrages : «il y a des chances que nous nous lancions dans cette orientation l’an prochain. Le but sera récolter de meilleurs produits en bio pour alimenter notre troupeau bio lui aussi. Je pense tout particulièrement à la luzerne et au foin» confie l’éleveur.
Un projet bien mûri...
Cette idée de diversification et d’énergie à la ferme trottait dans la tête de Christophe Fercoq depuis 2009. «Cette année correspond à l’avant-dernière crise laitière que nous avons connue. Nous recherchions un revenu supplémentaire pour faire face aux récurrentes chutes du prix du lait» indique l’homme de 45 ans, en EARL avec son épouse Dorothée. Un voyage en 2012 en Allemagne, là où la méthanisation agricole est la plus développée en Europe, n’a fait que conforter l’intention des deux éleveurs de se lancer dans une production d’électricité. «Avec l’évolution des tarifs, nous sommes arrivés à boucler notre budget et notre financement en septembre 2015. Les travaux ont débuté en avril 2016 et l’unité a été mise en route le 3 février dernier» poursuit l’éleveur d’une centaine de vaches Prim’Holstein.
… et autonome
Dorothée et Christophe Fercoq ne pouvaient guère espérer mieux en terme de prix de rachat d’électricité. En effet, la puissance de 140 kWc de leur installation leur permet de toucher une prime maximale. L’incorporation d’effluents d’élevage, représentant plus de 60% des apports annuels, dégage elle aussi un bonus supplémentaire. Un autre atout économique concerne l’alimentation du digesteur : les apports proviennent essentiellement, ou presque, de leur propre ferme. Seule une partie de la paille déclassée, qui sera achetée à moindres coûts ou de la menue paille (à ce titre, les éleveurs recherchent à faire un contrat avec un céréalier). Les atouts de cette unité de méthanisation ne s’arrêtent pas en si bon chemin : en plus de cette «quasi-autonomie», l’EARL Fercoq est actuellement en cours de conversion bio et tirera des bénéfices agronomiques de cette innovante réalisation. «Le digestat est un produit très assimilable par les plantes» rappelle Christophe Fercoq, «cela nous a encouragés à passer en bio. En agriculture biologique, le facteur limitant est souvent l’azote : ce problème pourrait être en partie réglé. Il n’y a aucune perte d’azote avec le digestat qui produit sept unités d’azote au mètre cube. Plus de la moitié de l’azote est assimilable par la plante dans les quinze jours après l’épandage, cela paraît très intéressant. Le bio, nous y étions déjà sensibilisés car nous avions supprimé les antibiotiques dans notre troupeau y a près de trois ans».
Séchage de fourrages
La chaleur issue de cette unité de méthanisation n’est pas encore valorisée, mais cela ne saurait tarder. Une première idée s’est intéressée au chauffage d’une dizaine de maisons du village de Grignon durant la partie hivernale. «Seule une habitation est actuellement chauffée, le reste de la chaleur est destinée au fonctionnement du digesteur. Ce projet de chauffage reste toutefois assez complexe» indique Christophe Fercoq. La piste «estivale» pour la valorisation de cette chaleur concerne un projet de séchoir de fourrages : «il y a des chances que nous nous lancions dans cette orientation l’an prochain. Le but sera récolter de meilleurs produits en bio pour alimenter notre troupeau bio lui aussi. Je pense tout particulièrement à la luzerne et au foin» confie l’éleveur.