Congrès de l’AGPB
Un nouveau cap stratégique pour les céréaliers
A l’occasion de leur congrès annuel, les 13 et 14 février, les producteurs de l’AGPB ont présenté leur plan stratégique pour faire progresser la filière dans la transition écologique, notamment à travers une certification HVE adaptée aux grandes cultures. Une démarche que le ministre de l’Agriculture s’est dit prêt à accompagner.

Face à la remise en cause permanente des modes de production, illustrée par la tendance actuelle à l’agribashing, les céréaliers ont décidé de réagir. Le congrès annuel de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB), qui s’est tenu à Compiègne, dans l’Oise, les 13 et 14 février, a été l’occasion de dévoiler un nouveau plan stratégique pour cette filière particulièrement visée par la critique sociétale en ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires.
Ce nouveau projet, a expliqué Eric Thirouin, secrétaire général de l’AGPB, repose sur la mise en place d’une certification, «le contraire de l’agribashing : c’est une démarche de progrès». Une certification qui serait basée sur le référentiel HVE (Haute valeur environnementale) mais après adaptation pour le secteur des grandes cultures. «Aujourd’hui, le niveau HVE3 n’est atteint essentiellement que par les viticulteurs», ajoute Eric Thirouin, qui précise qu’un groupe de travail est à l’œuvre pour «ajouter des items et permettre de faire reconnaitre les choses que l’on fait bien». «Nous sommes conscients des évolutions de la société et de la nécessité aujourd’hui de répondre aux attentes de l’ensemble de nos clients», a rappelé Philippe Pinta, président de l’AGPB, au ministre de l’Agriculture venu clôturer le congrès. Et si les céréaliers évoluent en ce sens, «ce travail n’est ni reconnu ni valorisé», poursuit-il.
Un nécessaire accompagnement de l’État
Et cette transition, a précisé Philippe Pinta, «doit se bâtir dans la confiance et dans un cadre stable, lisible et économiquement viable», surtout après plusieurs années catastrophiques pour les grandes cultures. Et le président de l’AGPB de lister les incohérences d’un certain nombre de décisions politiques récentes : transfert du premier pilier vers le second pour financer la gestion des risques et le bio, augmentation de la RPD (redevance pour pollution diffuse), suppression des remises sur la vente des produits phytosanitaires et séparation du conseil et de la vente sans étude d’impact économique, interdictions de produits de traitement sans tenir compte de l’absence d’alternative économiquement viable.
Et si les céréaliers se prennent en main pour «apporter des assurances aux consommateurs mais aussi entrer dans une démarche de création de valeur», sans un engagement de l’État, «il ne se passera rien», insiste Philippe Pinta. Un constat auquel le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a semblé adhérer largement, considérant qu’il n’était «plus acceptable de traiter les paysans de pollueurs». La volonté du Gouvernement n’est pas, selon lui, de tout remettre à plat, mais de travailler «en partenariat» et en «co-construction» avec la filière autour d’un triptyque, «compétitivité, innovation, transition». «Le ministère sera là pour vous aider», a souligné le ministre qui a promis qu’aucune taxe nouvelle ne serait mise en place. Le ministre a également rassuré les céréaliers sur d’autres points clés, affirmant sa volonté de maintenir une Pac harmonisée, qui ne transfèrerait pas au deuxième pilier l’ensemble des aides du Feader, avec un éco-scheme obligatoire pour tous les Etats membres.
Il a également annoncé qu’un programme de retenues collinaires allait être lancé par le ministère, convaincu que «soit l’agriculture sera irriguée, soit elle aura du mal à être résiliente». Si ces positions font écho aux demandes de l’AGPB, «les céréaliers ont de la mémoire», et ils sauront vérifier si ces promesses se concrétisent, a prévenu Philippe Pinta.
Ce nouveau projet, a expliqué Eric Thirouin, secrétaire général de l’AGPB, repose sur la mise en place d’une certification, «le contraire de l’agribashing : c’est une démarche de progrès». Une certification qui serait basée sur le référentiel HVE (Haute valeur environnementale) mais après adaptation pour le secteur des grandes cultures. «Aujourd’hui, le niveau HVE3 n’est atteint essentiellement que par les viticulteurs», ajoute Eric Thirouin, qui précise qu’un groupe de travail est à l’œuvre pour «ajouter des items et permettre de faire reconnaitre les choses que l’on fait bien». «Nous sommes conscients des évolutions de la société et de la nécessité aujourd’hui de répondre aux attentes de l’ensemble de nos clients», a rappelé Philippe Pinta, président de l’AGPB, au ministre de l’Agriculture venu clôturer le congrès. Et si les céréaliers évoluent en ce sens, «ce travail n’est ni reconnu ni valorisé», poursuit-il.
Un nécessaire accompagnement de l’État
Et cette transition, a précisé Philippe Pinta, «doit se bâtir dans la confiance et dans un cadre stable, lisible et économiquement viable», surtout après plusieurs années catastrophiques pour les grandes cultures. Et le président de l’AGPB de lister les incohérences d’un certain nombre de décisions politiques récentes : transfert du premier pilier vers le second pour financer la gestion des risques et le bio, augmentation de la RPD (redevance pour pollution diffuse), suppression des remises sur la vente des produits phytosanitaires et séparation du conseil et de la vente sans étude d’impact économique, interdictions de produits de traitement sans tenir compte de l’absence d’alternative économiquement viable.
Et si les céréaliers se prennent en main pour «apporter des assurances aux consommateurs mais aussi entrer dans une démarche de création de valeur», sans un engagement de l’État, «il ne se passera rien», insiste Philippe Pinta. Un constat auquel le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a semblé adhérer largement, considérant qu’il n’était «plus acceptable de traiter les paysans de pollueurs». La volonté du Gouvernement n’est pas, selon lui, de tout remettre à plat, mais de travailler «en partenariat» et en «co-construction» avec la filière autour d’un triptyque, «compétitivité, innovation, transition». «Le ministère sera là pour vous aider», a souligné le ministre qui a promis qu’aucune taxe nouvelle ne serait mise en place. Le ministre a également rassuré les céréaliers sur d’autres points clés, affirmant sa volonté de maintenir une Pac harmonisée, qui ne transfèrerait pas au deuxième pilier l’ensemble des aides du Feader, avec un éco-scheme obligatoire pour tous les Etats membres.
Il a également annoncé qu’un programme de retenues collinaires allait être lancé par le ministère, convaincu que «soit l’agriculture sera irriguée, soit elle aura du mal à être résiliente». Si ces positions font écho aux demandes de l’AGPB, «les céréaliers ont de la mémoire», et ils sauront vérifier si ces promesses se concrétisent, a prévenu Philippe Pinta.
Philippe Pinta quitte la présidence de l’AGPB
A l’issue du congrès, le 14 février, Philippe Pinta, président de l’AGPB depuis 2005, a repris la parole à l’encontre du protocole après le discours du ministre, pour annoncer avec émotion qu’il ne se représentait pas à la tête de l’organisation. Un nouveau président a été élu le 19 février, Eric Thirouin, jusqu’alors secrétaire général de l’AGPB, succède à Philippe Pinta.