Changement de président au comité technique

Cela faisait huit ans que Cyrille Forest (exploitant à Cosne-Cours-sur-Loire et président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre) siégeait comme président de comité technique Safer. Le 3 juin, il a laissé sa place à son confrère Éric Boucher (exploitant à Moux-en-Morvan). Cyrille Forest revient sur l'origine de son engagement et sur le grand changement qu'il a pu constater ces années passées. « Je suis rentré à la Safer car je voulais comprendre son fonctionnement. J'ai découvert un organisme envié par les pays d'Europe, mais malheureusement décrié en France. Sur ce dernier point, je pense que cela réside dans le fait que le comité technique prend des décisions les moins mauvaises possibles, mais qui engendrent forcément des déçus. Certes, elles ne peuvent pas plaire à tout le monde, mais elles ont le mérite d'être prises. Et c'est ce que nous avons tenté de faire durant huit ans, dans un contexte de hausse du capital des exploitations. Cette problématique s'est enracinée peu à peu dans le département engendrant des difficultés de reprises de plus en plus fortes ». Pour débloquer cette situation, il donne une piste : « je suis persuadé qu'il est nécessaire de travailler sur la stabilisation des exploitations ». Une vision que partage d'ailleurs Éric Boucher. « Je m'intéresse depuis de nombreuses années à la gestion du foncier local, et ce prisme cantonal m'a permis de comprendre qu'une restructuration des exploitations est une clé à activer. Pour moi elle s'apparente à un gain de productivité, puisque la production est alors unifiée de manière cohérente. À l'échelle de la Nièvre, il faudra repenser notre spectre afin d'éviter les parcellaires trop éclatés qui ne rendent pas service aux exploitants, qu'ils soient jeunes installés ou non. En sus, d'autres leviers seront à maîtriser pour pérenniser les installations, comme la consolidation des cours, toutes productions confondues. Pour le moment, les capitaux sont très importants et les transmissions sont de plus en plus complexes, mais il faut trancher. C'est là qu'intervient le comité technique de la Safer. Pour rappel, ses travaux se font avec toutes les institutions et sous contrôle communautaire. Les décisions prises ne se font pas à la légère et il faut le rappeler ». Après un tuilage d'environ 3 mois avec Cyrille Forest, Éric Boucher détaille : « c'est assez rassurant de constater que j'arrive dans un comité où l'équipe est compétente et soudée ; idéal pour travailler correctement ». Le prochain comité technique qu'Éric Boucher présidera donc seul se déroulera en juillet, et semble s'inscrire dans la continuité de son ancien président.