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Découverte

Un (lombri)cycle vertueux

La première rencontre des journées « S'installer en… », de la Chambre d'agriculture de la Nièvre s'est déroulée en partenariat avec le CFPPA du Morvan avec pour thème la lombriculture.

Par Chloé Monget, Marine Vaillant (CA 58) et Jean-Nicolas Folliet (CFPPA du Morvan)
Un (lombri)cycle vertueux
Une dizaine de personnes a participé à la journée « S'installer en lombriculture » organisée par la Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec le CFPPA du Morvan, le 22 mai. Crédit photo : Marine Vaillant / CA 58

Comme tous les ans, la Chambre d'agriculture de la Nièvre organise des « Journées s'installer en… » afin de faire découvrir certaines filières d'avenir. Dans ce cadre, la première rencontre du cycle 2025 était axée sur la lombriculture avec le CFPPA du Morvan, le 22 mai. Pour mémoire le CFPPA du Morvan est engagé dans la filière depuis maintenant 3 ans avec notamment un projet de lombricompostage des boues piscicoles de l'établissement de formation.

Ainsi, pour la journée du 22 mai, une dizaine de personnes se sont retrouvées autour de Jean-Nicolas Folliet, intervenant au CFPPA et spécialiste de la lombriculture, afin d'avoir une vision d'ensemble de cette pratique. Il a développé les prémices, les erreurs à éviter et l’intérêt agronomique et environnemental que peuvent apporter la lombriculture et le lombricompost sur une exploitation agricole.

Présentation des atouts

Plus en détails, il revient sur trois atouts : « le lombricompost offre 300 % de rétention d'eau de plus qu'un compost classique, et permet de limiter les apports d'eau de 30 à 40 %. Il contient également 1 000 fois plus de micro-organismes bénéfiques, diminuant la pression des maladies et celle des ravageurs. Enfin, il émet 70 % de gaz à effet de serre en moins qu'un compost classique ». Comme si cela ne suffisait pas pour convaincre les sceptiques, il explique que : « 3 tonnes de fumiers permettent d'obtenir 1 tonne de lombricompost. En utilisant ce dernier, l'exploitant réduira donc le volume de son fumier, diminuera le nombre d'aller-retour au champ pour l'épandage (car la matière est très concentrée) en somme il gagnera donc en place, en temps et en argent (puisque moins de GNR utilisé) ». Afin de mettre en lumière l'attrait agronomique, il développe : « Nous avons mené une expérimentation avec un lâcher de vers de terre dans une planche de culture en sol vivant d'une exploitation maraîchère en agriculture biologique. Les résultats nous ont permis de constater que le sol disposait de plus de 428 unités d'azote après la fabrication in situ du lombricompost et le passage des courgettes et tomates. Malheureusement, nous ne pouvons pas trop analyser précisément ces résultats car les études scientifiques sur la vie du sol sont encore sporadiques, alors que clairement il est le départ de tout ».

Études et formations

Malgré tout, il se réjouit : « la vision sur la lombriculture commence à se modifier. En effet, abandonnée dans les années quatre-vingt au profit des engrais chimiques, elle redevient attractive car le lombricompost est à la fois un amendement et un engrais. Cet intérêt est d'ailleurs remarqué puisqu'un guide du lombricompostage à la ferme par Terrestis (entreprise pionnière dans la lombriculture située près de Lyon) est en cours de réalisation et financé par l'Inrae et Ademe ». Pour lui, si le monde agricole revient donc un peu à ses premiers amours dans le domaine, il n'est reste pas moins que la lombriculture ou le lombricompostage ne s'inventent pas : « Il est nécessaire de se former, car la création de lombricompostage ou la lombriculture sont très techniques. Pour l'un, il faudra savoir quand donner à manger aux lombrics et pour l'autre gérer l'humidité très précisément ». Afin d'accompagner au mieux les exploitants, une formation de trois jours est proposée les 1, 2 et 3 juillet (inscription obligatoire au 03 86 93 40 37 ou au centre.formation@nievre.chambagri.fr). Jean-Nicolas Folliet détaille : « le programme s'articulera autour de l'intervention de Cyril Borron et du docteur Vincent Ducasse (spécialiste européen du lombricompostage), fondateurs de Terrestris – dont nous sommes partenaires ». En sus, le prochain rendez-vous des « Journées s'installer en » aura pour thème les Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), le 13 juin (inscription obligatoire au 03 86 93 40 39).

Marine Vaillant / CA 58
Jean-Nicolas Folliet (CFPPA du Morvan) rappela que le CFPPA du Morvan dispose de la seule installation lombricole de Bourgogne.