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Désherbage du colza

Un espoir en terres superficielles

De nouvelles solutions de désherbage devraient être proposées d’ici la fin d’année dans les cultures de colza.
Par Aurélien Genest
Un espoir en terres superficielles
Une réunion était organisée la semaine dernière par la Chambre d’agriculture et Terres Inovia.
En grandes cultures, les bonnes nouvelles sont assez rares pour être signalées. L’une d’elle a fait l’objet d’un rendez-vous technique le 28 février à Poiseul-la-Ville avec la présentation de nouvelles solutions de désherbage sur colza, plus spécifiquement en terres superficielles argilo-calcaires.

En effet, de nouveaux produits phytosanitaires devraient permettre un désherbage beaucoup plus efficace. «Rien n’est encore officiel à ce jour, mais tout laisse penser que ces nouveaux produits seront homologués et commercialisés pour la prochaine campagne» révèle Fabrice Genin, président du service «productions végétales annuelles» de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Laurent Garnier, administrateur à Terres Inovia, s’attend à une réelle avancée pour les exploitants : «Plusieurs produits sont concernés, mais l’un d’entre eux attire tout particulièrement notre attention. Pour l’heure, il est nommé sous le numéro G 3447. Il agit intégralement par la voie de l’absorption foliaire, il est une solution pour la flore difficile à gérer comme les géraniums et les gaillets. Associé à d’autres produits déjà utilisés, il présente l’avantage de contrôler l’ensemble de la flore des dicots à l’exception des pensées».

Profil toxicologique favorable
Fabrice Genin se réjouit à l’idée de pouvoir limiter des problèmes de désherbage devenus récurrents dans les cultures de colza: «ce qui arrive sur le marché est susceptible d’apporter de vraies réponses aux problématiques de notre secteur. Le désherbage du colza montrait ses limites dans les terres superficielles argilo-calcaires des plateaux. Les possibilités d’allonger les rotations pour diminuer le salissement ont toujours été très limitées par ici. Certains producteurs se lancent chaque année dans de nouvelles cultures mais s’exposent constamment à de gros risques avec les aléas climatiques à répétition. Devant l’impossibilité de s’en sortir et d’être rentable dans leur travail, d’autres agriculteurs ont considérablement diminué leurs surfaces en colza. Un autre avantage lié à l’arrivée de ces nouveaux produits concerne leur profil toxicologique : ils agissent par absorption foliaire, ils n’ont donc pas un mode d’action racinaire qui pourrait engendrer des problèmes environnementaux».

à quel prix ?
Une parcelle de deux hectares, localisée à Poiseul-la-Ville et appartenant à l’agriculteur François Point, est le centre d’essais menés par Terres Inovia et la Chambre d’agriculture. La plateforme en question, visitée ce 28 février, va permettre d’enregistrer des références locales qui s’avéreront très utiles pour la future utilisation des nouveaux produits. La plus grande incertitude à ce jour réside dans leurs futurs prix d’achat, comme l’explique Laurent Garnier : «nous ne savons pas du tout à quoi nous attendre. Nous craignons que le fabricant profite de ce monopole pour en tirer un grand bénéfice. Quoiqu’il arrive, nous espérons diminuer les doses d’utilisation et augmenter la rentabilité par divers procédés : des sous dosages, des adjuvants ou encore avec des applications de nuit avec plus de 95% d’hygrométrie et sans le moindre vent....»