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Réunion technique viti

Tout ce qu'€™il faut savoir et faire, avant de réduire les doses...

Pour la troisième année, Pierre Petitot et Benoît Bazerolle, techniciens viti de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, ont convié les viticulteurs à une réunion technique permettant de passer au crible de l'€™analyse les principales problématiques viticoles du moment. En tête de liste: la pulvérisation avec l'€™intervention de Sébastien Debuisson du CIV Champagne qui a exposé les différentes sources d'€™erreur dans la dose appliquée.
Par Anne-Marie Klein
Tout ce qu'€™il faut savoir et faire, avant de réduire les doses...
Traitement face par face par le dessus. Le bon réglage du matériel et l'adaptation précise de la pulvérisation à la zone à traiter assurent déjà une économie de produit intéressante.
La réduction des intrants est un thème récurrent qui continue de s'€™imposer depuis plusieurs années. C'€™est également un objectif qui n'€™est pas exempt de risques, en fonction du niveau visé, à charge pour le viticulteur de les assumer. L'€™originalité de la présentation de Sébastien Debuisson, du CIVC, venu présenter les résultats des essais réalisés en Champagne, a résidé dans la présentation de toutes les sources d'€™erreur dans le dosage et l'€™application des intrants, qu'€™il serait bon d'€™éviter avant de se lancer dans une stratégie de réduction de doses. Il préconise ainsi quelques vérifications et des ajustements qui vont aboutir à une économie de produit et à envisager avec plus de sérénité une réduction sensible des doses appliquées.

[INTER]Se limiter à la surface effectivement plantée[inter]
Première observation, une chasse organisée aux «fourrières» se révèle très utile. Ces «fourrières», espaces non plantés de toutes sortes, peuvent facilement représenter 15% de la surface du vignoble. Leur extraction de la surface «cultivée» permet de déterminer la surface exacte à pulvériser et donc la quantité réelle de produit à appliquer. Ce qui est vrai pour la Champagne, l'€™est aussi pour la Bourgogne.
Cette première étape accomplie, reste à s'€™intéresser au matériel. En Champagne les techniciens du CIVC ont testé la pulvérisation en cinq et sept tronçons, cette gestion améliorée des tronçons amène de substantielles économies en limitant les pulvérisations hors de la parcelle et en évitant de traiter deux fois les rangs en bordure. En passant de trois à cinq tronçons on réalise immédiatement une économie de produit de 10% et les fabricants proposent maintenant des systèmes en cinq tronçons adaptables en sept. Sur matériel neuf, le surcoût s'€™élève à 500 euros, mais sur une machine plus ancienne, il peut atteindre près de 2000 euros.

[INTER]Incontournable, le réglage du pulvérisateur[inter]
La performance du matériel de pulvérisation et le réglage du pulvé représentent une autre source d'€™économie qui permet d'€™améliorer la marge de manœuvre, quand on veut diminuer les intrants. Avec une bonne adaptation de la pulvérisation à la zone à traiter et un bon réglage en hauteur du matériel (pour adapter la dose à la hauteur de la végétation), l'€™économie de produit peut atteindre 60%. Si un appareil performant assure de répartir de façon optimale le produit sur la cible, le réglage soigné d'€™un pulvérisateur classique peut, à lui seul, redonner une marge de manœuvre suffisante pour limiter les risques en cas de sous-dosage.

Autre atout à ne pas négliger, mais là on entre dans le territoire de l'€™agriculture de précision, l'€™électronique embarquée avec ses capteurs capables de tout mesurer et de tout évaluer, concoure à définir au plus juste les zones à traiter, la nature et la quantité des doses à déposer et à moduler ses interventions en fonction de la variabilité interne de chaque parcelle. En Champagne, les matériels ont été mis à l'€™essai et les logiciels les plus sophistiqués permettent de régler aisément les problèmes de vitesse, de chevauchements, de différences de débit entre les rampes... avec sur l'€™exemple présenté, une économie de produit de 23%. Ces «outils de l'€™avenir» restent encore peu répandus mais ils gagneront certainement du terrain au vu de leurs formidables possibilités.

A toutes les étapes, en préalable à la réduction de dose proprement dite, des économies sont facilement réalisables. De la préparation de la bouillie à sa dilution dans les cuves et à son application, les sources d'€™erreurs ne manquent pas. L'€™attention au matériel comme aux conditions de la pulvérisation s'€™imposent donc avant de passer à la réduction des intrants proprement dite. Et cela, c'€™est à la portée du plus grand nombre et sans risque.