Accès au contenu
Marché au cadran

Sicagemac : une année compliquée

Le marché au cadran de Corbigny tenait son assemblée générale annuelle jeudi 24 septembre. Un exercice qui se clôture dans un contexte économique et sanitaire compliqué.
Par Théophile Mercier
Sicagemac : une année compliquée
Alexandre Lorré, le président, a évoqué une année catastrophique pour la Sicagemac mais souhaite rester malgré tout positif et continuer à faire évoluer la structure notamment avec un projet de vente en vidéo.
C’est une année à oublier. Entre le coronavirus, la sécheresse et les cours de la viande qui ne sont pas au rendez-vous, la Sicagemac comme les éleveurs ont une nouvelle fois dû faire face à une année très compliquée, ce que confirme son président Alexandre Lorré en début d’assemblée générale : « L’année est catastrophique pour tout le monde et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Cependant, je tiens à souligner l’implication des salariés de la Sicagemac qui se sont mobilisés pour continuer à faire fonctionner le marché durant le confinement. Notre structure reste le lieu de collecte et de cotation qui permet un repère pour toute la profession. Il était important de poursuivre notre activité pour ces raisons » a ainsi introduit le président du marché au cadran de Corbigny. Cette situation particulière a fortement ralenti les ventes de la structure comme en témoignent les chiffres d’animaux vendus.
En 2018, 12 371 bovins ont été commercialisés contre 11 350 sur l’exercice 2019. Cette chute des volumes de ventes s’est aussi accompagnée par une baisse du prix moyen de 1054 euros contre 1 098 euros l’année dernière. « Nous avons subi un double effet ciseau (chute des ventes et des cours) qui entraîne la structure dans le déficit. Il nous a manqué environ 1 635 bovins pour arriver à l’équilibre. Cependant, je veux rester positif car sans le confinement, nous aurions sans doute vendu autant qu’en 2018. La lueur d’espoir vient également de la catégorie des vaches où les prix sont encore meilleurs que l’année passée mais tant que nous n’aurons pas solutionné le problème d’export sur les broutards la situation sera similaire. Aujourd’hui, tout le monde est focalisé sur ce sujet, mais il faut aussi avoir en tête que les ventes des femelles font plus de produits que les ventes de broutards sur les exploitations » estime Alexandre Lorré.

« Une volonté de supprimer le commerce privé »
L’autre menace qui plane sur la Sicagemac serait la suppression de la cotisation de la Fédération Française des Marchés de Bétails et de Vif pour la collecte des cotations du marché. Cette dernière effectuée par France Agrimer ne serait plus d’actualité selon Alexandre Lorré. « Nous avons été informés lors du conseil d’administration de la FMBV que France Agrimer ne souhaitait plus collecter nos cotations. Au-delà de la subvention qui nous est accordée pour la publication de ces données (entre deux à trois mille euros), c’est avant tout un enjeu de représentativité des cotations. À l’avenir si nos structures ne sont plus prises en compte, quels types de marchés seront sélectionnés pour coter les animaux ? Nous sommes inquiets à ce sujet. Au sein de la Fédération, nous sommes d’accord pour dire que tous les marchés ont leur place quelle que soit leur taille. Pour moi il y a une volonté de supprimer le commerce privé et d’aller vers des systèmes d’intégration qui se développent depuis maintenant plusieurs années » affirme Alexandre Lorré. Si ces informations devaient être confirmées, elles seraient sans doute un coup dur pour le marché de Corbigny. En attendant, la Sicagemac travaille à l’amélioration de sa structure, et envisage dans le courant de l’année de proposer comme à la Sicafome des ventes en vidéos.

Les administrateurs renouvelés

Cinq administrateurs ont été renouvelés à l’issue de l’assemblée Générale : Pascal Colas, Jean-François Ducrot, Bertrand Gibes, Fabien Loisy, Gilbert Alexis (qui fait son entrée au CA) et Dominique Cointe