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Petits lots et des qualités secondaires

Différencier pour valoriser

Pour épauler les propriétaires à augmenter le potentiel de leurs bois, une demi-journée axée sur les petits lots et les qualités secondaires était proposée par le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) à Chevenon.

Par Chloé Monget
Différencier pour valoriser
26 personnes ont suivi le rendez-vous donné par le CNPF à Chevenon le 18 juin.

C'est dans la propriété de Jacques et Monique Beroud à Chevenon que le rendez-vous était pris le 18 juin avec le Centre régional de la propriété forestière de Nevers (CRPF) pour une demi-journée spécifique sur la valorisation des qualités de bois dites inférieures et les petits lots. Jocelyn Gaillard, technicien au CRPF de Nevers, justifie le choix du lieu de la rencontre : « L'objectif est de montrer toutes les possibilités qui s'offrent à vous en local ». De son côté, Jacques Beroud ajoute : « Je souhaite rénover un pont, et il me semblait intéressant de le faire avec des matériaux locaux car, finalement, nous avons tout sur place ». Pour parvenir à cela, c'est une scie mobile de la Scierie de Luzy qui a été utilisée pour découper les traverses. Jacques Beroud rebondit : « En septembre, cette scie sera de nouveau utilisée pour pouvoir réaliser un plateau de table et un morceau de charpente »

Comment choisir ? 

En parallèle, Éric Thierry, gestionnaire forestier du lieu, explique que ce n'est pas n'importe quel bois qui fut utilisé : « Nous avons sélectionné des arbres de lisière souvent complexes à valoriser de par leur qualité moindre. Mais, avec la scie mobile, nous pouvons constater directement leur problème et extraire les parties saines ». Avant d'aller plus loin sur les avantages du sciage mobile, il revient sur la qualité des bois : « les arbres de lisière sont souvent porteurs de blessures provoquées par des engins ou plus atteints par les maladies et ravageurs. En effet, à cause de leur positionnement, ils sont très régulièrement taillés et les stigmates de branches coupées sont une porte d'entrée pour les champignons et insectes ». Sur cette question, la problématique des capricornes fut évoquée : « Nous avons une population de plus en plus présente depuis 2017 avec les conséquences que l'on connaît sur les bois. Pour rappel, le capricorne à la particularité de rentrer dans les spécimens par la cime... De ce fait, les dégâts provoqués par cet insecte ne sont pas toujours visibles lorsque les arbres sont encore sur pied ce qui rend l'estimation de rendement parfois aléatoire » souligne Éric Thierry. 

Outil et débouchés 

Et, c'est là que rentre en jeu l'utilisation de la scie mobile : « Ici, nous avions estimé le rendement à environ 80 m3. Finalement, nous sommes aux alentours de 107 m3 » stipule Éric Thierry. De son côté, Thomas Ravelin, gérant de la Scierie de Luzy et venu avec la scie mobile, rappelle que cet outil est idéal pour valoriser les petits diamètres : « nous pouvons traiter des bois d'un diamètre de 20 cm minimum et jusqu'à 90-95 cm, pour une longueur de 2 m minimum et allant jusqu'à 8,50 m sans rallonge. Avec rallonge, cela peut monter jusqu'à 12,5 m de long. Dans tous les cas, l'objectif est de sortir le plus de rendement possible ; je ne vois pas faire ce travail autrement ». Après ces explications, les discussions sont allées bon train, notamment sur les essences recherchées. Thomas Ravelin détaille : « l'acacia est très prisé, notamment depuis le Covid, car il remplace le teck venu d'Asie. Le hêtre, de son côté, est délaissé au profit du frêne, car moins complexe à travailler ; là encore, un élément à prendre en compte pour vos débouchés». Pour conclure, Thomas Ravelin stipule : « si vous souhaitez valoriser au mieux votre bois, il faut différencier les lots en fonction des qualités, et cela même pour ceux en bord de route. Je préconise cela car la variabilité du prix entre les différentes qualités est énorme » et Éric Thierry compléte : « dans tous les cas c'est le marché qui détermine le prix et donc le débouché »

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