Bouts de prairie
Retaper ses prairies fragilisées
Alysé organise chaque année des rencontres «bout de prairie» pour répondre aux questions des éleveurs et donner des recommandations pour l’entretien de leurs prairies. Retour sur un rendez-vous en Puisaye à l’EARL du Buisson
L’hiver a été rude pour les éleveurs après l’année 2018 riche en aléas climatiques. C’est pourquoi toutes les armes sont bonnes à utiliser pour avoir des prairies productives, permettant de reconstituer les stocks de fourrages. Au début du mois de mars, Alysé a réuni les éleveurs pour les traditionnels «Bouts de prairie», des rencontres pour observer le développement des prairies et étudier les opérations nécessaires à leur croissance optimale. Gestion de l’herbe, déprimage, fertilisation NPK, rénovation d’une prairie et méteils de printemps étaient au cœur des discussions à l’EARL du Buisson à Sainte Colombe sur Loing en Puisaye, sous l’oeil expert de Jean-Claude Chupin, spécialiste nutrition et fourrageschez Alysé.
Des conditions idéales pour le sursemis
Certaines prairies ont beaucoup souffert de la sécheresse. «S’il y a moins de 30 % d’espèces d’intérêt, on a tout intérêt à faire un sursemis, d’autant que les conditions sont plutôt idéales pour une fois : même les prairies d’ordinaires très humides sont praticables.» explique Jean-Claude Chupin. «L’idéal est de semer des espèces agressives comme les ray-grass anglais et hybride ou le trèfle blanc. S’il y a de la mousse, pensez à semer au semoir, lentement, après avoir tassé au rouleau. Et bien sûr, un pâturage tournant après le sursemis sera idéal.» Concernant le passage de la herse à prairie, le spécialiste met en garde contre les trous laissés, d’où la nécessité de sursemer après un passage : «Il vaut mieux choisir ce qui pousse dans les trous…»
Le compost : l’arme idéale pour retaper une prairie
À l’EARL du Buisson, le fumier est composté depuis cinq ans, et épandu sur des prairies. L’une d’entre elles était en très mauvais état, avec très peu d’espèces d’intérêt, pas de trèfle et beaucoup de géraniums. Sans autre opération qu’un épandage de compost annuel, la prairie s’est transformée : trèfle, ray-gras et dactyle offrent maintenant des rendements importants. «On a vu le résultat dès la troisième année» explique l’éleveur. «La croissance a été exponentielle, on ajoute 20 unités d’azote après le compost et elle donne vraiment bien aujourd’hui.» Le compost a l’avantage d’apporter une fertilisation sur la durée pour la prairie, comme l’explique le spécialiste d’Alysé : «À la différence d’un engrais minéral qui va agir rapidement mais pas sur la durée, si on ne met pas de compost une année sur une prairie, les effets bénéfiques seront quand même visibles. En plus, par rapport à un apport de fumier insuffisamment dégradé, le compost laissera moins de trous, donc moins d’espaces libres aux mauvaises herbes, à condition que la paille du compost soit bien dégradée ! Autre avantage, les larves de strongles sont détruites après une heure à 50°C, ce qui fait que le compost est plus intéressant sur le plan sanitaire.»
Une végétation déjà bien avancée
La fertilisation est primordiale cette année pour aider les prairies qui ont souffert de la sécheresse à bien repartir et à être productives. La période idéale, marquée par l’atteinte des 200°C jour (base janvier), a eu lieu dès le 19 février en Puisaye, ce qui se ressent d’ailleurs sur la pousse de la végétation. La luzerne, par exemple, a déjà commencé sa végétation à l’EARL du Buisson, avec une récolte qui s’annonce peut être dès le 1er mai.
La prochaine rencontre «bouts de prairie» de l’Yonne aura lieu au Lycée Agricole de la Brosse à Venoy le 28 mars sur le thème du pâturage tournant dynamique.
Des conditions idéales pour le sursemis
Certaines prairies ont beaucoup souffert de la sécheresse. «S’il y a moins de 30 % d’espèces d’intérêt, on a tout intérêt à faire un sursemis, d’autant que les conditions sont plutôt idéales pour une fois : même les prairies d’ordinaires très humides sont praticables.» explique Jean-Claude Chupin. «L’idéal est de semer des espèces agressives comme les ray-grass anglais et hybride ou le trèfle blanc. S’il y a de la mousse, pensez à semer au semoir, lentement, après avoir tassé au rouleau. Et bien sûr, un pâturage tournant après le sursemis sera idéal.» Concernant le passage de la herse à prairie, le spécialiste met en garde contre les trous laissés, d’où la nécessité de sursemer après un passage : «Il vaut mieux choisir ce qui pousse dans les trous…»
Le compost : l’arme idéale pour retaper une prairie
À l’EARL du Buisson, le fumier est composté depuis cinq ans, et épandu sur des prairies. L’une d’entre elles était en très mauvais état, avec très peu d’espèces d’intérêt, pas de trèfle et beaucoup de géraniums. Sans autre opération qu’un épandage de compost annuel, la prairie s’est transformée : trèfle, ray-gras et dactyle offrent maintenant des rendements importants. «On a vu le résultat dès la troisième année» explique l’éleveur. «La croissance a été exponentielle, on ajoute 20 unités d’azote après le compost et elle donne vraiment bien aujourd’hui.» Le compost a l’avantage d’apporter une fertilisation sur la durée pour la prairie, comme l’explique le spécialiste d’Alysé : «À la différence d’un engrais minéral qui va agir rapidement mais pas sur la durée, si on ne met pas de compost une année sur une prairie, les effets bénéfiques seront quand même visibles. En plus, par rapport à un apport de fumier insuffisamment dégradé, le compost laissera moins de trous, donc moins d’espaces libres aux mauvaises herbes, à condition que la paille du compost soit bien dégradée ! Autre avantage, les larves de strongles sont détruites après une heure à 50°C, ce qui fait que le compost est plus intéressant sur le plan sanitaire.»
Une végétation déjà bien avancée
La fertilisation est primordiale cette année pour aider les prairies qui ont souffert de la sécheresse à bien repartir et à être productives. La période idéale, marquée par l’atteinte des 200°C jour (base janvier), a eu lieu dès le 19 février en Puisaye, ce qui se ressent d’ailleurs sur la pousse de la végétation. La luzerne, par exemple, a déjà commencé sa végétation à l’EARL du Buisson, avec une récolte qui s’annonce peut être dès le 1er mai.
La prochaine rencontre «bouts de prairie» de l’Yonne aura lieu au Lycée Agricole de la Brosse à Venoy le 28 mars sur le thème du pâturage tournant dynamique.