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Grandes cultures

Quel revenu pour demain ?

La FDSEA a organisé le mercredi 12 décembre une soirée Grande Cultures à la salle des fêtes de Pouilly-sur-Loire en présence d’Éric Thirouin, Secrétaire Général Adjoint de la FNSEA et Sébastien Windsor, président de Terres Inovia.
Par Théophile Mercier
Quel revenu pour demain ?
De gauche à droite : Sébastien Windsor (Terre Inovia), Guillaume Cabot (JA National), Didier Guyon (FDSEA) et Éric Thirouin (FNSEA)
Quel revenu pour demain ? Tel était le thème de cette soirée Grandes Cultures organisée par la FDSEA à Pouilly-sur-Loire le 12 décembre dernier et animée par Didier Guyon, président de la section Grandes Cultures à la FDSEA. Face aux évolutions des modes de production, le représentant des exploitants agricoles souhaite apporter des réponses techniques et syndicales. Pour ce faire Éric Thirouin, Secrétaire Général Adjoint de la FNSEA et Sébastien Windsor, président de Terres Inovia ont fait le déplacement. La soirée a débuté par un point d’actualité syndicale. Ces derniers jours, le monde agricole a essuyé de nombreuses critiques notamment à travers la carte erronée diffusée par l’ONG Greenpeace dans laquelle sont représentés tous les élevages soumis à autorisation, qu’elle assimile à des «fermes usines». «Cet agribashing est insupportable» a dénoncé Éric Thirouin. «Seule la pédagogie vers le grand public nous aidera à contrer ces attaques» a-t-il estimé.

«le gouvernement nous vide les poches»
Comme nous l’évoquions dans notre édition du 14 décembre, la taxe sur la pollution diffuse devrait coûter au monde agricole 141 millions d’euros. Cette redevance doit taxer les pesticides les plus dangereux du marché. Or pour la FNSEA et les JA, cette redevance «punitive» a subi une augmentation de 70 %. Sur ces 141 millions, 70 millions vont directement dans les caisses de l’État, et 70 millions sont prévus pour le financement de l’agriculture biologique. «Je ne vois pas pourquoi le conventionnel doit financer la transition écologique. Ces dispositions sont d’ores et déjà prévues dans le deuxième pilier de la PAC» a estimé Éric Thirouin. Ce sujet vient en écho à la nouvelle mesure sur la séparation de la vente et du conseil de produits phytosanitaires. Une disposition qui est issue de la loi Agriculture et Alimentation. «Le but du gouvernement est de faire en sorte que les agriculteurs n’utilisent plus de phytos. Nous sommes vus comme des drogués aux pesticides. Le souci c’est que cette séparation risque d’être cumulée par une hausse des produits» estime le secrétaire général adjoint de la FNSEA. «Dans ce cas de figure, qui donne le conseil ?» s’interroge-t-il. Il brandit une version des ordonnances de la Lois Égalim.
 «Dans cette nouvelle mouture, il est prévu que les Chambres d’Agriculture et les Coopératives ne puissent plus délivrer le conseil annuel obligatoire. France Nature Environnement a également fait pression pour qu’un ‘’phychiatre’’ puisse délivrer des produits phytosanitaires sous ordonnances».

Le point sur le contrat de solutions
«Que faut-il changer pour que l’on redevienne influent face aux politiques qui ne portent plus nos messages ?» S’est interrogé un participant dans la salle ? À cette interrogation, la FNSEA et les JA ont proposé le contrat de solutions. Derrière ce contrat, le message suivant : «pas d’interdiction sans solution». Dans ce document, 36 fiches rédigées conjointement par 42 organisations professionnelles agricoles. Objectif : faire avancer la recherche fondamentale en sollicitant financièrement les Pouvoirs publics. La FNSEA et les JA espèrent ainsi avec ce contrat de solutions, sortir des critiques sur la toxicité des produits et la mise en cause des agriculteurs. C’est également un outil qui doit permettre de garantir la rentabilité et la compétitivité au sein des exploitations. Un travail engagé depuis une quinzaine de jours avec le gouvernement et qui a déjà porté ses fruits. C’est le cas par exemple avec la fiche 36 intitulée «Charte de bon voisinage» qui prévoit une discussion avec les élus locaux sur le sujet du traitement des parcelles. Cette dernière a déjà abouti à ce qu’il n’y ait pas de Zone de Non Traitement. Un exemple parmi d’autres de l’intérêt de ce document pour les deux organisations syndicales. «La vraie durabilité des exploitations c’est l’équilibre de nos finances» a conclu Éric Thirouin.

Les propositions de Terres Inovia
Pour sortir du schéma de rotation blé, orge, colza, l’organisation Terre Inovia mène à travers toute la France des expérimentations de rotations innovantes comme un semis de colza en association avec du géranium ou des plantes compagnes. «L’objectif de cette nouvelle rotation est de favoriser l’augmentation des rendements, d’être plus résistants face aux aléas et utiliser moins d’intrants» estime Sébastien Windsor, président de Terres Inovia. L’organisation forme actuellement des conseillers agricoles pour mener à bien ces expérimentations. Des rotations qui sont effectuées à l’échelle départementale afin d’étudier le type de culture approprié. «Face aux aléas, nous avons une obligation d’expérimentation. Pour cela, il faut permettre aux agriculteurs d’avoir plus de marge de manœuvre» a-t-il conclu.