Dégâts de gibier
Prendre les devants face à l'inertie
Face à la dramatique inefficacité dans la gestion des populations de faune sauvage et à l'exaspération grandissante des agriculteurs quant aux dégâts constatés dans les exploitations, les FDSEA du grand Est se sont dernièrement réunies à Dijon, à l'initiative de la FRSEA Bourgogne.
[I]«Plein le ... !!!»[i]. Le propos est clair, explicite ... et illustre l'exaspération grandissante dans les campagnes sur la problématique des dégâts de gibier. Car jamais pareille gangrène n'avait touché nos territoires désormais livrés au bon vouloir d'une catégorie d'individus adeptes de la gestion pour le moins désordonnée. Partout, d'Est en Ouest, du Nord au Sud, la problématique des dégâts de gibier, et notamment du sanglier devient un sujet malheureusement incontournable et face auquel la réaction de l'àtat et des principaux intéressés, les chasseurs, reste, timide voire inexistante, avec pour les paysans encore et toujours la même impression, celle d'être les [I]«dindons de la farce»[i]. Face à des situations de plus en plus intolérables et devant la tension naissante dans bon nombre de départements entre la profession agricole et les représentants des chasseurs, les FDSEA du Grand Est (régions Bourgogne, Champagne-Ardenne, Lorraine, Franche-Comté) ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Car là où le loisir prend le pas sur l'activité économique des entreprises, les bonnes questions se doivent d'être posées ... et les bonnes réponses se doivent d'être apportées !!!
[INTER]Un problème de fond ... [inter]
Le constat est éloquent et le témoignage des responsables des 12 FDSEA présentes à l'occasion de cette rencontre ne fait que donner du poids aux revendications légitimes portées par la profession. Non seulement la population de gibier augmente mais pire, elle devient incontrôlable. Et partout la même rengaine, à l'instar de la Haute-Saône qui en l'espace de quatre ans a vu le nombre de prélèvements de sangliers explosé de plus de 55 %. [I]«Rien à dire» [i]pourrait-on croire, «les chasseurs font leur boulot», mais le bas blesse lorsque sont corrélés à ces chiffres records (voir encadré) le montant des indemnisations de dégâts déboursées chaque année par les Fédérations Départementales des Chasseurs. Au cumul et ne serait-ce que pour les 11 départements présents ce 19 mai à Dijon, ce sont près de 15,5 millions d'€ qui auront été consacrés au cours de la campagne écoulée à l'indemnisation des dégâts occasionnés aux parcelles agricoles. Les comptes sont ainsi vite établis et nul besoin de se creuser la tête pour tirer les conclusions qui s'imposent : La gestion des populations de sanglier est un échec et des solutions efficaces doivent être trouvées au plus vite.
[INTER]... mais aussi de forme. [inter]
Si de ce constat pouvait émerger une véritable convergence des volontés pour réduire de manière considérable les dégâts et les populations, la partie serait partiellement gagnée. Malheureusement, rien aujourd'hui ne permet d'envisager les campagnes à venir sous de meilleurs hospices. De leurs côtés, certaines FDC, submergées et totalement dépassées par l'ampleur des dégâts cherchent systématiquement à se dédouaner de leurs responsabilités et tentent de limiter au maximum les indemnisations versées aux exploitants, parfois dans la limite de ce que la correction et le respect de leurs interlocuteurs nécessiteraient. D'autre part les attitudes de certaines équipes et les pratiques de chasse (agrainage, tir sélectif ...) ne peuvent que contribuer à accentuer le malaise désormais quasi-généralisé sur le terrain. Et avec le risque que les agriculteurs, tentés pour une partie d'entre eux d'en revenir aux bonnes vieilles méthodes d'antan, ne résolvent par eux-mêmes le problème, les FDSEA du grand Est, dans le souci du maintien de la concertation et du respect d'autrui, ont fait le choix de se réunir et de travailler à l'élaboration de propositions concrètes afin de retrouver la sérénité nécessaire au maintien non seulement d'une agriculture digne de ce nom mais aussi de la chasse sur l'ensemble des territoires.
[INTER]Une volonté commune d'avancer[inter]
Ont ainsi été débattues et élaborées au cours de cette première journée de nombreuses propositions sur l'agrainage, l'utilisation des clôtures comme moyen de protection, l'indemnisation des pertes indirectes, les barèmes d'indemnisation, l'indépendance et l'intégrité des estimateurs ou encore la représentation de la profession dans les diverses instances de travail en lien ave la problématique gibier (CTL, Unité de gestion, CDCFS ...). Dans l'objectif d'être un puissant levier pour déverrouiller ce dossier, les FDSEA ont convenu d'une prochaine rencontre qui permettra, en marge des actions conduites en département, de consolider les positions professionnelles et d'appuyer pour que la raison revienne non seulement dans les rangs des chasseurs mais également d'une administration française bien tatillonne sur le sujet. Mais une chose est en tout cas désormais claire : Le niveau de population atteint est tel qu'au vu des risques encourus, notamment sur le plan sanitaire et environnemental, le sanglier ne peut plus être considéré comme animal ou faune sauvage. Au grand dam, les grands moyens...
[INTER]Un problème de fond ... [inter]
Le constat est éloquent et le témoignage des responsables des 12 FDSEA présentes à l'occasion de cette rencontre ne fait que donner du poids aux revendications légitimes portées par la profession. Non seulement la population de gibier augmente mais pire, elle devient incontrôlable. Et partout la même rengaine, à l'instar de la Haute-Saône qui en l'espace de quatre ans a vu le nombre de prélèvements de sangliers explosé de plus de 55 %. [I]«Rien à dire» [i]pourrait-on croire, «les chasseurs font leur boulot», mais le bas blesse lorsque sont corrélés à ces chiffres records (voir encadré) le montant des indemnisations de dégâts déboursées chaque année par les Fédérations Départementales des Chasseurs. Au cumul et ne serait-ce que pour les 11 départements présents ce 19 mai à Dijon, ce sont près de 15,5 millions d'€ qui auront été consacrés au cours de la campagne écoulée à l'indemnisation des dégâts occasionnés aux parcelles agricoles. Les comptes sont ainsi vite établis et nul besoin de se creuser la tête pour tirer les conclusions qui s'imposent : La gestion des populations de sanglier est un échec et des solutions efficaces doivent être trouvées au plus vite.
[INTER]... mais aussi de forme. [inter]
Si de ce constat pouvait émerger une véritable convergence des volontés pour réduire de manière considérable les dégâts et les populations, la partie serait partiellement gagnée. Malheureusement, rien aujourd'hui ne permet d'envisager les campagnes à venir sous de meilleurs hospices. De leurs côtés, certaines FDC, submergées et totalement dépassées par l'ampleur des dégâts cherchent systématiquement à se dédouaner de leurs responsabilités et tentent de limiter au maximum les indemnisations versées aux exploitants, parfois dans la limite de ce que la correction et le respect de leurs interlocuteurs nécessiteraient. D'autre part les attitudes de certaines équipes et les pratiques de chasse (agrainage, tir sélectif ...) ne peuvent que contribuer à accentuer le malaise désormais quasi-généralisé sur le terrain. Et avec le risque que les agriculteurs, tentés pour une partie d'entre eux d'en revenir aux bonnes vieilles méthodes d'antan, ne résolvent par eux-mêmes le problème, les FDSEA du grand Est, dans le souci du maintien de la concertation et du respect d'autrui, ont fait le choix de se réunir et de travailler à l'élaboration de propositions concrètes afin de retrouver la sérénité nécessaire au maintien non seulement d'une agriculture digne de ce nom mais aussi de la chasse sur l'ensemble des territoires.
[INTER]Une volonté commune d'avancer[inter]
Ont ainsi été débattues et élaborées au cours de cette première journée de nombreuses propositions sur l'agrainage, l'utilisation des clôtures comme moyen de protection, l'indemnisation des pertes indirectes, les barèmes d'indemnisation, l'indépendance et l'intégrité des estimateurs ou encore la représentation de la profession dans les diverses instances de travail en lien ave la problématique gibier (CTL, Unité de gestion, CDCFS ...). Dans l'objectif d'être un puissant levier pour déverrouiller ce dossier, les FDSEA ont convenu d'une prochaine rencontre qui permettra, en marge des actions conduites en département, de consolider les positions professionnelles et d'appuyer pour que la raison revienne non seulement dans les rangs des chasseurs mais également d'une administration française bien tatillonne sur le sujet. Mais une chose est en tout cas désormais claire : Le niveau de population atteint est tel qu'au vu des risques encourus, notamment sur le plan sanitaire et environnemental, le sanglier ne peut plus être considéré comme animal ou faune sauvage. Au grand dam, les grands moyens...
Prélèvements de sangliers pour la campagne écoulée
Doubs : 4000 prélèvements
Meuse : environ 19000 prélèvements
Haute-Saône : 7500 prélèvements
Yonne : 12000 prélèvements
Nièvre : environ 4000 prélèvements
Saône et Loire : 3500 prélèvements
Haute-Marne : 12000 prélèvements
Marne : 12000 prélèvements
Vosges : 10300 prélèvements
Meurthe et Moselle : 12000 prélèvements
Côte d'Or : 16000 prélèvements
Moselle : environ 12000 prélèvements