Chambre d’agriculture de Côte d’Or
Optimiser la qualité nutritionnelle et la valorisation du maïs fourrage
Grâce à sa densité énergétique élevée, l’ensilage de maïs plante entière constitue aujourd’hui encore sur notre territoire le fourrage de base des rations destinées aux vaches laitières, aux bovins à l’engraissement et dans une moindre mesure aux animaux d’élevage des cheptels allaitants.
Obtenir un fourrage de qualité pleinement valorisable dans les rations nécessite le respect d’un certain nombre de règles et cela commence dès la phase de récolte. Bien que les règles de bonne pratique aient été présentées précédemment dans votre Herbe Hebdo (voir encadré), voici quelques rappels.
1) Viser un taux de matière sèche plante entière compris entre 31 et 35%
Le rendement, le taux de MS et la composition chimique de la plante récoltée dépendent du stade de récolte. Ce dernier résulte d’un compromis entre la teneur en grain et la qualité des tiges. Afin d’optimiser la conservation et la digestibilité des fibres, l’objectif est de récolter lorsque la plante entière possède 31 à 35% de MS. Une teneur en matière sèche supérieure à 35% lors de la récolte pourra engendrer des problèmes de tassement du silo, une moindre valorisation alimentaire due à des grains trop secs et éventuellement des troubles métaboliques liés à des rations trop riches en amidon. A l’inverse, une récolte trop précoce pourra pénaliser le rendement ainsi que l’ingestion de fourrage et risque d’entrainer des pertes de jus.
2) Assurer une conservation optimale du fourrage
Différentes règles doivent être respectées pour assurer une conservation et une valorisation optimale du silo de maïs plante entière :
Finesse de hachage : elle résulte d’un compromis entre des brins suffisamment fins pour permettre de tasser efficacement le silo et des brins assez longs pour assurer la rumination des bovins. Des brins d’une longueur supérieure à 20 mm pénalisent le tassement du silo et peuvent engendrer des refus à l’auge. A l’inverse, des brins trop fins risquent de diminuer l’efficacité alimentaire de la ration. Pour des maïs récoltés avec une teneur en MS supérieure à 35%, il est nécessaire de diminuer la taille des brins afin de faciliter le tassement et l’ingestion.
Fractionnement des grains : pour des maïs à plus de 32% de MS, l’amidon vitreux nécessite d’être fractionné par les éclateurs de grains afin que sa digestion soit optimale.
Tassement efficace : le processus de fermentation qui aboutit à la stabilisation du silo ne commence qu’en l’absence d’oxygène dans la masse du silo. En effet, les bactéries lactiques qui transforment les sucres du fourrage en acide lactique et permettent au pH de descendre en dessous de 4 ne peuvent se développer qu’en milieu anaérobie. Afin d’évacuer l’oxygène, il est alors important de tasser énergiquement, par petites couches, et de fermer le silo hermétiquement le jour de la récolte.
Absence de contamination du fourrage par de la terre au risque de voir apparaitre des spores butyriques dans le lait. Une analyse d’ensilage de maïs affichant une teneur en matière minérale supérieure à 6% indique certainement la présence de terre dans le silo.
Stabilisation du silo et avancement du front d’attaque : un nouveau silo doit rester fermé au moins trois semaines afin que les fermentations se stabilisent. Lors de l’ouverture du silo, un apport d’oxygène a lieu d’où une réactivation des levures et moisissures, sources potentielles d’échauffement et de dégradation du fourrage. Afin de limiter les pertes, il est nécessaire d’avancer le front du silo plus vite que les reprises de fermentations. En hiver, l’avancée doit être de l’ordre de10 cm/jour contre 20 cm/jour en été. Attention, en cas de fourrage ensilé avec une teneur en MS élevée, il sera nécessaire d’avoir une vitesse d’avancement supérieure (15 cm en hiver et 25 cm au printemps/été).
Notons qu’il existe sur le marché des additifs biologiques pouvant modifier l’ensilabilité du fourrage et/ou sa stabilité aérobie et/ou anaérobie. Il est à rappeler que ces additifs ne sont pas obligatoires si les règles de bonne pratique de récolte et de confection du silo vues précédemment (MS, éclatement des grains, finesse de hachage, tassement, fermeture du silo et avancée du front d’attaque) sont respectées. Néanmoins, si on identifie un ou plusieurs facteurs limitants, il est possible d’utiliser des additifs adaptés à la problématique rencontrée et qui amélioreront alors la conservation de votre fourrage. Des études menées par Arvalis ont permis de montrer que les inoculants bactériens homofermentaires vont jouer sur la vitesse d’acidification du silo. En augmentant les fermentations lactiques, ils vont permettre une baisse rapide du pH et donc une meilleure stabilité anaérobie de l’ensilage. Ils vont également diminuer certaines fermentations indésirables d’où une réduction de la protéolyse et de la production d’acides butyriques. Ce type d’additif est également bien adapté pour des fourrages pauvres en sucres et/ou riches en MAT (fort pouvoir tampon) comme par exemple la luzerne.
En revanche, si au niveau du front d’attaque on souhaite améliorer la stabilité aérobie du fourrage, c’est-à-dire le délai avant que l’ensilage stable ne commence à chauffer après exposition à l’air, il est possible d’avoir recours à des inoculants bactériens hétérofermentaires.
3 )Valoriser l’ensilage dans les rations
Produire un ensilage de maïs plante entière avec une bonne valeur alimentaire est un exercice délicat mais valoriser ce fourrage dans les rations l’est tout autant. En effet, la valeur énergétique du maïs s’explique par deux composantes : la partie «tige/feuilles» riche en fibres digestibles et la partie «grains» riche en amidon. Ainsi, pour une même valeur énergétique (exprimée en UFL ou UFV selon la catégorie d’animaux), deux maïs peuvent avoir une composition et un profil très différent. Les rations, et notamment la complémentation, devront être différentes afin de valoriser au mieux ce fourrage et d’obtenir les performances souhaitées sans pour autant engendrer de troubles métaboliques (acidose par exemple). De plus, il a été montré par Arvalis que la dégradabilité ruminale de la matière organique (amidon et matière azotée totale) évolue pendant plusieurs mois après la fermeture du silo. Avec l’allongement de la durée de conservation, la quantité d’amidon by-pass diminue car ce dernier devient de plus en plus disponible pour les micro-organismes du rumen. Les maïs récoltés à des stades végétatifs avancés seront donc beaucoup mieux valorisés après une durée de conservation prolongée. Pour les animaux dont l’ensilage de maïs plante entière est la base de la ration, cette dernière devra être corrigée régulièrement pour prendre en compte l’évolution de la dégradabilité ruminale de l’amidon.
Enfin, notons que le maïs est un fourrage déséquilibré car fortement déficitaire en protéines. Une complémentation azotée est alors indispensable. Or, face à l’instabilité du cours des matières premières, beaucoup cherchent à tendre vers l’autonomie protéique et l’introduction d’ensilage d’herbe, de dérobées et/ou de mélanges céréales immatures/protéagineux dans des rations composées en majorité d’ensilage de maïs, peut éventuellement être un levier d’action.
1) Viser un taux de matière sèche plante entière compris entre 31 et 35%
Le rendement, le taux de MS et la composition chimique de la plante récoltée dépendent du stade de récolte. Ce dernier résulte d’un compromis entre la teneur en grain et la qualité des tiges. Afin d’optimiser la conservation et la digestibilité des fibres, l’objectif est de récolter lorsque la plante entière possède 31 à 35% de MS. Une teneur en matière sèche supérieure à 35% lors de la récolte pourra engendrer des problèmes de tassement du silo, une moindre valorisation alimentaire due à des grains trop secs et éventuellement des troubles métaboliques liés à des rations trop riches en amidon. A l’inverse, une récolte trop précoce pourra pénaliser le rendement ainsi que l’ingestion de fourrage et risque d’entrainer des pertes de jus.
2) Assurer une conservation optimale du fourrage
Différentes règles doivent être respectées pour assurer une conservation et une valorisation optimale du silo de maïs plante entière :
Finesse de hachage : elle résulte d’un compromis entre des brins suffisamment fins pour permettre de tasser efficacement le silo et des brins assez longs pour assurer la rumination des bovins. Des brins d’une longueur supérieure à 20 mm pénalisent le tassement du silo et peuvent engendrer des refus à l’auge. A l’inverse, des brins trop fins risquent de diminuer l’efficacité alimentaire de la ration. Pour des maïs récoltés avec une teneur en MS supérieure à 35%, il est nécessaire de diminuer la taille des brins afin de faciliter le tassement et l’ingestion.
Fractionnement des grains : pour des maïs à plus de 32% de MS, l’amidon vitreux nécessite d’être fractionné par les éclateurs de grains afin que sa digestion soit optimale.
Tassement efficace : le processus de fermentation qui aboutit à la stabilisation du silo ne commence qu’en l’absence d’oxygène dans la masse du silo. En effet, les bactéries lactiques qui transforment les sucres du fourrage en acide lactique et permettent au pH de descendre en dessous de 4 ne peuvent se développer qu’en milieu anaérobie. Afin d’évacuer l’oxygène, il est alors important de tasser énergiquement, par petites couches, et de fermer le silo hermétiquement le jour de la récolte.
Absence de contamination du fourrage par de la terre au risque de voir apparaitre des spores butyriques dans le lait. Une analyse d’ensilage de maïs affichant une teneur en matière minérale supérieure à 6% indique certainement la présence de terre dans le silo.
Stabilisation du silo et avancement du front d’attaque : un nouveau silo doit rester fermé au moins trois semaines afin que les fermentations se stabilisent. Lors de l’ouverture du silo, un apport d’oxygène a lieu d’où une réactivation des levures et moisissures, sources potentielles d’échauffement et de dégradation du fourrage. Afin de limiter les pertes, il est nécessaire d’avancer le front du silo plus vite que les reprises de fermentations. En hiver, l’avancée doit être de l’ordre de10 cm/jour contre 20 cm/jour en été. Attention, en cas de fourrage ensilé avec une teneur en MS élevée, il sera nécessaire d’avoir une vitesse d’avancement supérieure (15 cm en hiver et 25 cm au printemps/été).
Notons qu’il existe sur le marché des additifs biologiques pouvant modifier l’ensilabilité du fourrage et/ou sa stabilité aérobie et/ou anaérobie. Il est à rappeler que ces additifs ne sont pas obligatoires si les règles de bonne pratique de récolte et de confection du silo vues précédemment (MS, éclatement des grains, finesse de hachage, tassement, fermeture du silo et avancée du front d’attaque) sont respectées. Néanmoins, si on identifie un ou plusieurs facteurs limitants, il est possible d’utiliser des additifs adaptés à la problématique rencontrée et qui amélioreront alors la conservation de votre fourrage. Des études menées par Arvalis ont permis de montrer que les inoculants bactériens homofermentaires vont jouer sur la vitesse d’acidification du silo. En augmentant les fermentations lactiques, ils vont permettre une baisse rapide du pH et donc une meilleure stabilité anaérobie de l’ensilage. Ils vont également diminuer certaines fermentations indésirables d’où une réduction de la protéolyse et de la production d’acides butyriques. Ce type d’additif est également bien adapté pour des fourrages pauvres en sucres et/ou riches en MAT (fort pouvoir tampon) comme par exemple la luzerne.
En revanche, si au niveau du front d’attaque on souhaite améliorer la stabilité aérobie du fourrage, c’est-à-dire le délai avant que l’ensilage stable ne commence à chauffer après exposition à l’air, il est possible d’avoir recours à des inoculants bactériens hétérofermentaires.
3 )Valoriser l’ensilage dans les rations
Produire un ensilage de maïs plante entière avec une bonne valeur alimentaire est un exercice délicat mais valoriser ce fourrage dans les rations l’est tout autant. En effet, la valeur énergétique du maïs s’explique par deux composantes : la partie «tige/feuilles» riche en fibres digestibles et la partie «grains» riche en amidon. Ainsi, pour une même valeur énergétique (exprimée en UFL ou UFV selon la catégorie d’animaux), deux maïs peuvent avoir une composition et un profil très différent. Les rations, et notamment la complémentation, devront être différentes afin de valoriser au mieux ce fourrage et d’obtenir les performances souhaitées sans pour autant engendrer de troubles métaboliques (acidose par exemple). De plus, il a été montré par Arvalis que la dégradabilité ruminale de la matière organique (amidon et matière azotée totale) évolue pendant plusieurs mois après la fermeture du silo. Avec l’allongement de la durée de conservation, la quantité d’amidon by-pass diminue car ce dernier devient de plus en plus disponible pour les micro-organismes du rumen. Les maïs récoltés à des stades végétatifs avancés seront donc beaucoup mieux valorisés après une durée de conservation prolongée. Pour les animaux dont l’ensilage de maïs plante entière est la base de la ration, cette dernière devra être corrigée régulièrement pour prendre en compte l’évolution de la dégradabilité ruminale de l’amidon.
Enfin, notons que le maïs est un fourrage déséquilibré car fortement déficitaire en protéines. Une complémentation azotée est alors indispensable. Or, face à l’instabilité du cours des matières premières, beaucoup cherchent à tendre vers l’autonomie protéique et l’introduction d’ensilage d’herbe, de dérobées et/ou de mélanges céréales immatures/protéagineux dans des rations composées en majorité d’ensilage de maïs, peut éventuellement être un levier d’action.
RDV
Journée technique le 31 octobre
Afin de vous aider à valoriser au mieux vos fourrages dans les rations, la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or vous invite à sa seconde journée technique qui se déroulera au Gaec de la Combe (Quemignerot - 21510 Quemigny-sur-Seine) le 31 octobre dès 9h45. Deux ateliers seront au programme. Le premier sera dédié aux foins 2017 (caractéristiques et valorisation dans les rations du cheptel allaitant, F. Gavard - conseiller bovins viande et fourrages). Le second atelier s’intéressera aux différentes formes de maïs (toute une palette de rations possibles ! Avec A. Ferard, ingénieur zootechnicien chez Arvalis). Au programme de ce deuxième atelier : valeur alimentaire du maïs fourrage : provenance de l’énergie et stade de récolte, les bonnes pratiques de récolte et de conservation, les différentes formes de maïs utilisables dans les rations (ensilage de maïs plante entière coupe « normale » et coupe « haute », ensilage de maïs épi, maïs grain humide entier inerté et ensilage de maïs grain humide broyé) et valorisation dans les rations d’engraissement pour jeunes bovins (synthèse des essais réalisés par Arvalis). Cet atelier s’articluera également sur la thématique suivante : «de l’herbe et du sorgho en complément du maïs ensilage pour la finition des JB ?» Bien que les résultats d’essais présentés par Arvalis soient axés sur l’élevage allaitant, beaucoup de notions apportées seront transversales et peuvent convenir à tout type de production bovine.
Nous vous attendons nombreux ! Pour toutes informations, contacter : Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages,
florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr, 06 49 81 32 38.
Rendez-vous Herbe Hebdo
La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or édite régulièrement l’Herbe Hebdo, un bulletin technique sur l’herbe, la conduite du pâturage en lien avec les conditions agro-météorologiques mais également la valorisation des fourrages dans l’alimentation des ruminants. Pour le recevoir gratuitement, il suffit de communiquer vos coordonnées par mail à Florent Gavard (florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr).
Afin de vous aider à valoriser au mieux vos fourrages dans les rations, la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or vous invite à sa seconde journée technique qui se déroulera au Gaec de la Combe (Quemignerot - 21510 Quemigny-sur-Seine) le 31 octobre dès 9h45. Deux ateliers seront au programme. Le premier sera dédié aux foins 2017 (caractéristiques et valorisation dans les rations du cheptel allaitant, F. Gavard - conseiller bovins viande et fourrages). Le second atelier s’intéressera aux différentes formes de maïs (toute une palette de rations possibles ! Avec A. Ferard, ingénieur zootechnicien chez Arvalis). Au programme de ce deuxième atelier : valeur alimentaire du maïs fourrage : provenance de l’énergie et stade de récolte, les bonnes pratiques de récolte et de conservation, les différentes formes de maïs utilisables dans les rations (ensilage de maïs plante entière coupe « normale » et coupe « haute », ensilage de maïs épi, maïs grain humide entier inerté et ensilage de maïs grain humide broyé) et valorisation dans les rations d’engraissement pour jeunes bovins (synthèse des essais réalisés par Arvalis). Cet atelier s’articluera également sur la thématique suivante : «de l’herbe et du sorgho en complément du maïs ensilage pour la finition des JB ?» Bien que les résultats d’essais présentés par Arvalis soient axés sur l’élevage allaitant, beaucoup de notions apportées seront transversales et peuvent convenir à tout type de production bovine.
Nous vous attendons nombreux ! Pour toutes informations, contacter : Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages,
florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr, 06 49 81 32 38.
Rendez-vous Herbe Hebdo
La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or édite régulièrement l’Herbe Hebdo, un bulletin technique sur l’herbe, la conduite du pâturage en lien avec les conditions agro-météorologiques mais également la valorisation des fourrages dans l’alimentation des ruminants. Pour le recevoir gratuitement, il suffit de communiquer vos coordonnées par mail à Florent Gavard (florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr).