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Négoce

«Nous sommes un acteur de proximité»

Négoce Centre Est une organisation syndicale créée en 2014 qui a vocation à promouvoir et représenter le négoce agricole dans trois régions administratives dont la Bourgogne-Franche-Comté. Récemment, la structure vient de recruter une nouvelle déléguée régionale. L’occasion de faire le point sur les missions de ce comité et d’évoquer avec ses responsables les sujets d’actualités.
Par Théophile Mercier
«Nous sommes un acteur de proximité»
De gauche à droite : Julie Chabrol, de la SAS Ruzé, Sandrine Barot-Cortot, déléguée régionale Négoce Centre-Est et Catherine Racle, la présidente de NCE.
C’est un acteur de proximité qui entend marquer sa différence. Négoce Centre Est créé en 2014 porte la voix de quarante entreprises réparties sur trois régions administratives : Grand-Est (Alsace), Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Cette structure organisée comme un syndicat et émanant de la Fédération du Négoce Agricole, réalise avec l’ensemble de ses adhérents un chiffre d’affaires annuel de 650 millions d’euros. «La FNA compte cinq comités qui ont tous pour mission de représenter, de communiquer et accompagner tous les dirigeants d’entreprises à travers notre zone» explique Sandrine Barot-Cortot, déléguée régionale pour Négoce Centre-Est(NCE).
«Ce qui fait la force de nos entreprises de négoce, c’est la proximité que l’on peut avoir avec nos clients. Nous sommes à la fois très à l’écoute mais aussi réactif face à leurs problématiques» ajoute de son côté Catherine Racle, la présidente de NCE. «Nous sommes aussi implantés sur les territoires depuis de nombreuses années. Les agriculteurs ont souvent connu plusieurs générations d’une même entreprise. Pour ma part, certain m’ont connu dans le berceau » explique avec le sourire Julie Chabrol, de la SAS Ruzé.

Séparation vente-conseil : «une vrai aberration»
Impossible de passer à côté de la séparation entre la vente et le conseil de produits phytosanitaire. Cette mesure est inscrite dans la loi Egalim, rentrée en vigueur il y a un an. «Nous sommes très intrigués de ce qui nous attend sur le sujet car pour le moment  il manque encore beaucoup d’informations, et il n’y a pas d’arrêté. C’est par ailleurs très déstabilisant pour nos équipes car nous ne savons pas quoi dire à nos clients» explique Catherine Racle. Julie Chabrol abonde dans son sens : «Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais cela remet en question tout notre métier».
«Dans notre domaine, vue la proximité et la réactivité dont nous savons faire preuve, nous nous sommes engouffrés dans des filières de qualité. Or aujourd’hui, on nous impose une rupture complète de cette traçabilité, et nous ne l’acceptons pas» martèle la présidente de NCE. Alors les Chambre d’Agriculture peuvent-elle récupérer le conseil d’utilisation lié à ces produits ?

Pour Julie Chabrol, la réponse ne fait aucune doute : «Aujourd’hui les Chambres d’Agriculture ne sont pas encore assez structurées  car elles n’ont pas les compétences en interne. Les conseillers sur ce sujet se trouvent dans nos entreprises, et j’ai peine à croire qu’ils aillent travailler en Chambre d’Agriculture après avoir travaillé chez nous» explique la jeune femme. «Je pose simplement la question du contrôle de la traçabilité. Car comment être certain que tout le monde joue le jeu ? Nous sommes dans l’inconnu» estime Catherine Racle.

La certification HV en projet   
C’est l’un des gros chantiers de Négoce Centre-Est pour les mois qui viennent : obtenir pour leurs clients la certification Haute Valeurs Environnementale, gage d’une reconnaissance de démarche vertueuse pour l’environnement des exploitations agricoles. «Pour nos clients cette certification peut être intéressante car dans un contexte d’agribashing, elle peut permettre de rassurer le consommateur».

Enfin, NCE va s’intégrer dans le dispositif des fermes d’essais que l’on appelle les groupes
30 000. «Ce programme est mis en place par la Draaf au travers des plans Ecophyto ; des appels à projets vont prochainement être diffusés. Les résultats de ces essais sont mutualisés  sur le site echophytopic de la Draaf . L’idée pour nous est d’étudier la manière avec laquelle les négociants peuvent s’intégrer dans ces démarches pour accompagner des collectifs d’agriculteurs vers la transition agro-écologique de leurs exploitations» explique Sandrine Barot-Cortot.

Sandrine Barot-Cortot, nouvelle déléguée régionale Négoce Centre-Est

«J’ai accompagné pendant une dizaine d’années des dirigeants d’entreprises au sein de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat dans la Nièvre. En parallèle, mes études ont toujours eu une connotation agricole avec notamment un Master 2 en Droit, Économie, Gestion, Spécialité Expertise Foncière. J’ai également un vécu agricole à travers ma famille. Le négoce pour moi est à la croisée de l’ensemble de mes compétences à la fois de dirigeants d’entreprises, du monde agricole, et finalement tout se rassemble. Par ailleurs, les métiers et les systèmes d’exploitations sont vastes, c’est que qui fait la richesse de mon poste. Mais je retrouve les même types de structures familiales que j’ai pu accompagner auparavant où la transmission est centrale.
Mes missions sont de représenter les négociants de NCE tant par de l’accompagnement que par de la représentation dans les instances comme les Chambre d’Agriculture, la Draaf ou encore les Agences de l’eau. J’ai également une partie de communication avec les écoles. Enfin, je fais l’interface entre le siège qui est basé à Paris et le terrain. C’est un poste passionnant».