Accès au contenu
Document unique d’évaluation des risques

Limiter les risques au travail avec le DUER

Depuis 2002, les employeurs, agricoles ou non, ont l’obligation d’avoir un DUER. Pour l’obtenir, la FDSEA de l’Yonne met en place des prestations pour montrer à l’exploitant tous les dangers possibles qu’il y a sur son exploitation et les solutions pour les atténuer.
Par Christopher Levé
Limiter les risques au travail avec le DUER
Les engins agricoles peuvent représenter un risque. Des règles d’utilisation sont en vigueurs, comme le fait de toujours descendre face à la cabine, sans sauter les marches
«Le DUER (document unique d’évaluation des risques) permet de retranscrire les résultats de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs», indique France Lahutte, animatrice emploi à la FDSEA de l’Yonne. L’évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l’exploitation (salle de traite, bâtiment agricole, atelier, matériel, etc.). «Le DUER est une obligation depuis 2002. En cas de contrôle, l’absence d’un DUER peut être sanctionnée d’une contravention de 1 500 € de la part l’état», assure France Lahutte.
«Pour obtenir le DUER, il y a deux solutions : soit la MSA donne la méthodologie, soit la FDSEA le fait en prestation. Dans ce cas, je fais le tour de l’exploitation. Ça me permet de voir les choses que les agriculteurs ne voient peut-être plus», explique l’animatrice emploi à la FDSEA de l’Yonne. «Il y a aussi la formation par groupe d’une dizaine où on les accompagne sur la réglementation, l’intérêt de la chose et il y a une partie informatique pour apprendre à utiliser le logiciel Systera, un logiciel d’évaluation». Elle poursuit. «Le document se met à jour tous les ans sur le logiciel. On fait le plan de prévention. On entre les dates des choses que l’on doit faire et le jour J on reçoit une alerte pour savoir si ça a bien été fait. Et moi je vois tout ce qu’ils planifient et ce qui est fait ou non».

Une obligation pour tous les employeurs, agricoles ou non
Alors, qui est concerné par ce DUER ? Un employeur de salariés permanents ou saisonniers, y compris en TESA, un adhérent d’un groupement d’employeurs ou du service de remplacement, un maître de stage ou d’apprentissage et un exploitant agricole accueillant des travailleurs sur l’exploitation. En somme, tout le monde. «C’est une obligation légale pour tous les employeurs, pas seulement agricoles. C’est pour tous ceux qui reçoivent des travailleurs extérieurs», affirme France Lahutte.
Et le DUER n’est pas seulement à destination des employeurs. «Dans le document, il est stipulé à plusieurs niveaux l’obligation de former les employés», ajoute-t-elle. «Pour les salariés qui conduisent les tracteurs, il faut prendre le temps de leur expliquer le fonctionnement du tracteur, prendre le temps de discuter avec eux et faire une habilitation comme quoi ils sont aptes à prendre le tracteur, comme quoi on les a formés et qu’ils maîtrisent la conduite de l’engin», complète Jean-Baptiste Thibaut, viticulteur à Quenne. «Je conseille fortement aux employeurs de faire le tour de l’exploitation avec les salariés pour leur montrer les potentiels dangers et leur montrer l’équipement ou les aménagements prévus pour éviter les risques», reprend France Lahutte.
Le DUER, Jean-Baptiste Thibaut l’a fait il y a maintenant 15 ans. «Le but est de sensibiliser sur toutes les prises de risques, sur les postures. Ça permet aussi de mieux de prendre en compte de tous les points de sécurité à respecter lorsque l’on aménage un nouveau bâtiment. Aussi, ça apporte un regard différent sur l’exploitation. Des fois, ce sont des trucs bêtes comme avoir le réflexe de mettre tout ce qui était inflammable à 20 mètres de l’atelier, tout ce qui est graisse, huile, essence, peinture… Car il y a un risque lorsque l’on travaille avec la disqueuse par exemple. On a tendance à mettre ça dans les étagères à côté, à 2-3 mètres, alors qu’il ne faut pas».
Des sessions de formations ou des accompagnements individuels sont prévus cette année par la FDSEA de l’Yonne. Pour en savoir plus, il suffit de contacter le service emploi au 03 86 49 48 10.