Les réponses du préfet
Les membres de la session de Chambre ont interrogé Paul Mourier sur plusieurs sujets.

Le 10 juin, c'était jour de session pour les élus de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, qui étaient réunis au lycée viticole de Beaune. Chaque service a présenté sa feuille de route pour les six prochaines années. La filière viticole était à l'honneur et a fait l'objet d'une présentation. Et comme à chaque session, le préfet a été interrogé sur bien des problématiques. Nous résumerons ici plusieurs de ses réponses.
Loup, ça chauffe ?
Face la prédation, que faire, comment réagir, dans un contexte où un éleveur bourguignon vient d'annoncer sa décision d'arrêter les « moutons » suite à une multitude d'attaques. « Cette situation est humainement et psychologiquement insupportable », reconnaît Paul Mourier, « aujourd'hui, le mot d'ordre est toujours de se protéger au mieux. Le plan national de protection du loup, nous n'avons pas encore la possibilité d'en sortir… Il faut le savoir : quand des préfets tentent de favoriser des tirs, ils se font envoyer aux pénales par des associations comme cela a été récemment le cas en Haute-Marne… Ce dossier laisse peu de marge d'appréciation. Personnellement, j'ai écrit aux plus hautes autorités pour rappeler que ce plan loup, conçu il y a 20 ou 30 ans pour les zones montagnes, est inadapté aux plaines et aux bocages ». Le haut fonctionnaire a laissé entendre qu'une évolution réglementaire allait/pouvait prochainement intervenir et laisser place à davantage de « possibilités ». Du côté du monde de l'élevage, on a vraiment hâte que ça bouge…
Attention la tub'
Le préfet a répondu à une intervention de Jean-Luc Chevalier, président du GDS21, sur la tuberculose bovine. La maladie inquiète de nouveau : quatre foyers ont été recensés cette année alors qu'un seul l'avait été lors de la dernière campagne. Paul Mourier, devant cette situation « très inquiétante », notamment dans la vallée de l'Ouche où des animaux sauvages sont également retrouvés positifs, envisage de réunir tous les acteurs pour prendre des décisions. Le préfet a regretté « qu'une poignée d'éleveurs ne soient pas au niveau » par rapport à la prophylaxie : « ils peuvent faire courir un risque à l'ensemble de la filière. Nous devons réagir ». Toujours dans les dossiers sanitaires, plus de 2 000 dossiers d'indemnisations FCO ont été reçus à l'échelle de la région : « ces derniers sont en train d'être travaillés, ils ne sont pas tous instruits. Les financements vont accompagner un certain nombre d'éleveurs. Sur le futur maintien ou non de ces fonds de soutien, je n'ai pas d'élément précis à vous transmettre, mais je ne vois pas le ministère stopper ses efforts si les problèmes persistent ».
Eau et énergie
Concernant l'énergie solaire, des réseaux ne sont pas toujours pleinement dimensionnés pour recevoir toute l'électricité injectée. Paul Mourier se dit prêt à présider une réunion avec les opérateurs pour « poser le problème sur la table » : « nous devons avoir un plan précis pour les années à venir. Nous devons aussi déterminer les exploitations qui ont le plus besoin d'être raccordées, pour que priorité leur soit donnée. Des travaux sont en cours sur le sujet ». Le dossier de l'eau était aussi à l'ordre du jour pour : « c'est même une priorité. Concernant le projet de la profession agricole d'avoir une retenue d'eau par commune, l'État fera des propositions, nos projets devraient se rejoindre. Nos services sont mobilisés sur cette thématique. Je serai d'ailleurs présent à votre conférence sur l'eau le 26 septembre ».