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Julien Denormandie en visite en Côt d'Or

Le gendre idéal ?

Le ministre de l’Agriculture était de passage en Côte-d’Or le 18 septembre. Plusieurs responsables professionnels évoquent la rencontre.
Par AG
Le gendre idéal ?
Le ministre de l'Agriculture était en visite sur une exploitation de Côte d'Or le 18 septembre denier.
Julien Denormandie, le nouveau ministre de l’Agriculture a débarqué il y a quelques jours au nord de Dijon. En poste depuis le 6 juillet, cet ingénieur agronome de formation était invité par François Patriat, sénateur. Des échanges avec des responsables agricoles se sont succédés pendant deux heures, dans un bâtiment du Gaec Estivalet. Le ministre a tenu un discours introductif convaincant, en rappelant notamment son combat en faveur des zones intermédiaires et sa prise de position pour le retour des néonicotinoïdes. Le plan de relance de l’agriculture offre selon lui de «nombreuses possibilités» avec un milliard de subventions à utiliser dans les deux prochaines années. Julien Denormandie a également promis de «très rapides» simplifications administratives dans la politique de l’eau.

«Pas d’enfumage»
Plusieurs responsables professionnels se sont adressés au ministre. Qu’ont-ils pensé de cette rencontre ? Pour François-Xavier Lévêque, nouveau président de la commission productions végétales de la FDSEA, les échanges ont été «extrêmement positifs» : «ce ministre est réellement conscient des problèmes des zones intermédiaires, il est aussi très ouvert dans le domaine des produits phytosanitaires. Je pense que nous pourrons travailler avec lui pour tenter de trouver des solutions. Je l’ai alerté sur la situation critique du colza et de la moutarde, j’ai accentué sur cette dernière culture en rappelant qu’elle fait partie de l’identité de notre département. Je ne sais pas s’il pourra changer la donne, mais il y a une réelle prise de conscience de sa part. Ce n’est pas de l’enfumage, son action auprès des betteraviers le démontre bien».

«Pas de langue de bois»
Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, revient lui aussi avec une bonne impression : «Nous avons parlé la même langue, c’est déjà un bon point. Nous avions en face de nous quelqu’un qui avait travaillé ses dossiers. Il n’a toutefois pas pratiqué la langue de bois : il n’a pas seulement dit des choses que nous souhaitions entendre, mais tout était argumenté». Vincent Lavier retient principalement la détermination du ministre «à faire avancer le dossier des zones intermédiaires». Le président de la Chambre d’agriculture a également abordé le stockage de l’eau avec Julien Denormandie : «nous demandons à pouvoir déroger à la réglementation actuelle, car celle-ci nous pose beaucoup de problèmes aujourd’hui. Nos projets de stockage, notamment dans la zone élevage, ne peuvent malheureusement pas aboutir. Il n’y a visiblement pas de divergence entre la position du ministre et la nôtre sur ce dossier : il nous faut impérativement du changement ou du moins, de la souplesse dans la réglementation. Le ministre nous a bien rappelé que le pouvoir de déroger revient au préfet… L’interprétation de l’administration locale a aussi toute son importance».

«Pas le seul à décider»
Fabrice Faivre, président de la FDSEA, reconnaît lui aussi «du positif» dans ce rendez-vous : «Il a l’air de bien savoir de quoi il parle, il semble très au fait des problématiques des zones intermédiaires. Ce nouveau ministre a également compris que la France est allée bien trop loin dans certains domaines : sa volonté de revoir la réglementation relative aux néonicotinoïdes l’illustre parfaitement». Dans son intervention, le président de la FDSEA a traduit les nombreuses difficultés rencontrées par les exploitations du département, avec les aléas climatiques à répétition et les deux dernières réformes de la Pac ayant coûté 150 euros/ha aux agriculteurs côte-d’oriens : «nous revendiquons un rééquilibrage des soutiens Pac. Le ministre semble conscient qu’il faut agir, faire quelque chose, mais il ne sera pas le seul à décider, comme il nous l’a bien rappelé. Il nous faut retrouver un minimum de 50 à 70 euros/ha. Des MAE ? Pourquoi pas, à condition qu’elles soient accessibles. Cela ne servira à rien de récupérer 70 euros d’un côté s’il faut en dépenser 100 de l’autre».