Interculture et travail du sol
Le déchaumage : une opération clé pour répondre à des objectifs précis
L'interculture est une période d'intervention privilégiée qui mérite une grande attention. Bien conduite, elle permet de lutter contre certains problèmes agronomiques, certaines adventices, ravageurs et contribue à la réussite de la culture suivante en créant les conditions favorables à une bonne implantation. Apprendre à mieux la gérer, c'est donc chercher une meilleure rentabilité des cultures.
Avant d'entreprendre toute intervention culturale, il est indispensable de cerner les difficultés prioritaires de la parcelle et de se poser les bonnes questions. Travailler le sol à bon escient doit rester un leitmotiv : inutile ou mal réalisé, le travail du sol coûte cher, consomme du temps et de l'énergie. L'excès peut même conduire à une dégradation du sol en profondeur.
[INTER]Un préalable : analyser les difficultés prioritaires de la parcelle ![inter]
L'état de la parcelle à la récolte est le premier indicateur : la présence d'ornières, un enherbement excessif, la présence d'adventices difficiles à maîtriser ou encore un volume de résidus important ou mal réparti obligent à travailler le sol. L'humidité conditionne également les interventions. Les sols trop secs rendent difficile le travail du sol : les déchaumages sont pénalisés et n'interviennent parfois que pour faciliter la pénétration ultérieure de la charrue.
Toutefois, le travail du sol peut aussi être purement « réglementaire ». En été, l'apport de matières fertilisantes organiques (fumier, lisier, ...) à 100m des habitations impose l'enfouissement sous 24 heures (cas des exploitations agricoles en Installations Classées).
[INTER]Se poser les bonnes questions pour adapter le travail du sol ![inter]
Pour adapter le travail du sol, il convient d'identifier les situations à risques.
L'implantation d'une culture de printemps, dont le cycle végétatif est court, est capitale. Pour être rapide, homogène et de bonne qualité, elle nécessite un travail du sol minimum (pseudo labour de 15 à 20 cm de profondeur) jusqu'à un décompactage ou fissuration en sol dégradé.
L'exigence d'une culture pour l'ameublissement du sol se traduit également au niveau de son système racinaire : un système pivotant (betteraves sucrières, colza) et/ou composé de racines de taille importante (maÏs, tournesol) est plus sensible.
Un travail superficiel peut être suffisant dans les sols argileux qui ont une forte activité structurale. Inversement, il peut être nécessaire de travailler plus en profondeur un sol limoneux sans activité structurale, fragile surtout au printemps où les risques de battance sont importants. Si la structuration manque en profondeur, l'utilisation de la charrue ou d'un décompacteur peut s'avérer nécessaire. La réalisation de fosses pédologiques est un bon indicateur de l'état structural du sol.
En période estivale, le travail profond présente le risque de dessécher le sol. Créer un lit de semences suffisamment fin pour garantir un bon contact terre-graine devient alors plus difficile. Parfois, les passages répétés d'outils ne suffisent plus pour créer les bonnes conditions d'implantation d'un colza ; la levée devient aléatoire. Le travail superficiel est conseillé, obligatoire dans les sols peu profonds avec risque de remontée de cailloux.
[INTER]Le déchaumage : une opération clé de l'interculture ![inter]
Le semis direct, considéré comme l'objectif ultime des années 80 et 90 a montré ses limites en particulier dans la gestion des mauvaises herbes et la qualité d'implantation. Pour ces raisons, beaucoup ont redécouvert les intérêts d'un déchaumage de qualité.
Sans labour, le déchaumage précède le semis. En réduisant mécaniquement le matelas de résidus, en améliorant sa répartition et sa dilution dans le sol, en créant de la terre fine et nivelant le sol, le déchaumage créé les conditions favorables au fonctionnement de la plupart de semoirs. Il améliore la qualité de semis (figure 1). En itinéraire plus classique, le déchaumage précède le labour. Par son action sur les résidus, il améliore le fonctionnement de la charrue.
Dans toutes les situations, la création d'un lit de semences de quelques centimètres permet aux repousses de la culture précédente et aux adventices de germer et de se développer. Leur destruction est ainsi facilitée. L'implantation de couverts végétaux (obligatoire dans le cas d'intercultures longues) est rendue possible en équipant l'outil de déchaumage d'une distribution et d'une caisse de semis. Même si elle n'est pas comparable à un semis traditionnel, cette solution offre l'avantage de réduire le nombre de passages.
[INTER]Qu'est ce qu'un bon déchaumage ?[inter]
A chaque problématique correspond un déchaumage. Pour faire germer le maximum de graines et obtenir une levée homogène, il est préférable d'effectuer un travail très superficiel le plus tôt possible après moisson afin de conserver l'humidité du sol favorable à la levée. Le roulage est conseillé. C'est aussi à cette période que l'action mécanique sur les chaumes est la plus importante.
Sans labour, la qualité du nivellement et le rappuyage du sol deviennent essentiels. La plupart des semoirs spécialisés fonctionnent à des vitesses de plus en plus élevées ; ils fonctionnent d'autant mieux qu'ils s'appuient sur un fond de travail régulier et évoluent sur un sol nivelé.
Sans labour et pour des sols limoneux, le premier déchaumage est souvent plus « creux ». La nécessité de restructurer le sol et de créer un volume de terre suffisant devient une priorité. Mais d'autres facteurs comme la destruction de vivaces, l'incorporation de matière organique peuvent conduire à travailler plus en profondeur.
[INTER]Comment choisir son outil ?[inter]
Bien établir son cahier des charges est une étape essentielle pour choisir son outil. Certains recherchent des outils plus polyvalents ; d'autres jouent sur la complémentarité des outils.
La maîtrise de la profondeur, la régularité du fond de travail, le nivellement et la capacité de rappuyage restent des critères importants. Il ne faut pas oublier que cette opération doit se réaliser rapidement sans demander une grande puissance de traction. En conditions particulières d'utilisation (sols caillouteux, sableux, ...) le coût d'usure devient capital.
[INTER]Le matériel en démonstration : des outils pour répondre à des objectifs précis ![inter]
De nombreux outils à dents peuvent assurer un travail de déchaumage. Leur efficacité dépend de l'espace entre chaque dent. Les dents souples ou montées sur ressort sont moins gourmandes en puissance. Elles favorisent la pénétration et l'émiettement mais peuvent nuire à la régularité de profondeur. La forme des socs à une grande incidence sur le brassage de la terre donc sur le mélange avec la matière organique. Plusieurs constructeurs proposent un changement simple et rapide des socs, augmentant la polyvalence de ces outils. Le dégagement sous bâti et le nombre de rangée de dents déterminent en grande partie la capacité pour ces outils de faire face à de grosses quantités de matière organique.
Les outils à disques peuvent également répondre à la plupart des exigences du déchaumage. Ils peuvent être utilisés dans les sols encombrés de matières organiques. Plus agressifs, ils conduisent à une réduction et une incorporation des résidus importantes. Le montage indépendant des disques sur un bras souple améliore l'efficacité de l'ensemble. Ils trouvent leur limite lors d'une utilisation en sol très sec où ils ont parfois des difficultés à pénétrer. Dans les sols humides, ils favorisent le lissage et la multiplication de certaines adventices en découpant les rhizomes sans les remonter en surface. Ils n'apprécient pas non plus les sols trop caillouteux et représentent un investissement relativement important.
D'autres outils apparaissent jouant sur une spécificité accrue (bêches roulantes, herse peigne, ...) ou sur la combinaison dents / disques. Avant de prendre une décision, il est important de voir évoluer le matériel ...
[INTER]Un préalable : analyser les difficultés prioritaires de la parcelle ![inter]
L'état de la parcelle à la récolte est le premier indicateur : la présence d'ornières, un enherbement excessif, la présence d'adventices difficiles à maîtriser ou encore un volume de résidus important ou mal réparti obligent à travailler le sol. L'humidité conditionne également les interventions. Les sols trop secs rendent difficile le travail du sol : les déchaumages sont pénalisés et n'interviennent parfois que pour faciliter la pénétration ultérieure de la charrue.
Toutefois, le travail du sol peut aussi être purement « réglementaire ». En été, l'apport de matières fertilisantes organiques (fumier, lisier, ...) à 100m des habitations impose l'enfouissement sous 24 heures (cas des exploitations agricoles en Installations Classées).
[INTER]Se poser les bonnes questions pour adapter le travail du sol ![inter]
Pour adapter le travail du sol, il convient d'identifier les situations à risques.
L'implantation d'une culture de printemps, dont le cycle végétatif est court, est capitale. Pour être rapide, homogène et de bonne qualité, elle nécessite un travail du sol minimum (pseudo labour de 15 à 20 cm de profondeur) jusqu'à un décompactage ou fissuration en sol dégradé.
L'exigence d'une culture pour l'ameublissement du sol se traduit également au niveau de son système racinaire : un système pivotant (betteraves sucrières, colza) et/ou composé de racines de taille importante (maÏs, tournesol) est plus sensible.
Un travail superficiel peut être suffisant dans les sols argileux qui ont une forte activité structurale. Inversement, il peut être nécessaire de travailler plus en profondeur un sol limoneux sans activité structurale, fragile surtout au printemps où les risques de battance sont importants. Si la structuration manque en profondeur, l'utilisation de la charrue ou d'un décompacteur peut s'avérer nécessaire. La réalisation de fosses pédologiques est un bon indicateur de l'état structural du sol.
En période estivale, le travail profond présente le risque de dessécher le sol. Créer un lit de semences suffisamment fin pour garantir un bon contact terre-graine devient alors plus difficile. Parfois, les passages répétés d'outils ne suffisent plus pour créer les bonnes conditions d'implantation d'un colza ; la levée devient aléatoire. Le travail superficiel est conseillé, obligatoire dans les sols peu profonds avec risque de remontée de cailloux.
[INTER]Le déchaumage : une opération clé de l'interculture ![inter]
Le semis direct, considéré comme l'objectif ultime des années 80 et 90 a montré ses limites en particulier dans la gestion des mauvaises herbes et la qualité d'implantation. Pour ces raisons, beaucoup ont redécouvert les intérêts d'un déchaumage de qualité.
Sans labour, le déchaumage précède le semis. En réduisant mécaniquement le matelas de résidus, en améliorant sa répartition et sa dilution dans le sol, en créant de la terre fine et nivelant le sol, le déchaumage créé les conditions favorables au fonctionnement de la plupart de semoirs. Il améliore la qualité de semis (figure 1). En itinéraire plus classique, le déchaumage précède le labour. Par son action sur les résidus, il améliore le fonctionnement de la charrue.
Dans toutes les situations, la création d'un lit de semences de quelques centimètres permet aux repousses de la culture précédente et aux adventices de germer et de se développer. Leur destruction est ainsi facilitée. L'implantation de couverts végétaux (obligatoire dans le cas d'intercultures longues) est rendue possible en équipant l'outil de déchaumage d'une distribution et d'une caisse de semis. Même si elle n'est pas comparable à un semis traditionnel, cette solution offre l'avantage de réduire le nombre de passages.
[INTER]Qu'est ce qu'un bon déchaumage ?[inter]
A chaque problématique correspond un déchaumage. Pour faire germer le maximum de graines et obtenir une levée homogène, il est préférable d'effectuer un travail très superficiel le plus tôt possible après moisson afin de conserver l'humidité du sol favorable à la levée. Le roulage est conseillé. C'est aussi à cette période que l'action mécanique sur les chaumes est la plus importante.
Sans labour, la qualité du nivellement et le rappuyage du sol deviennent essentiels. La plupart des semoirs spécialisés fonctionnent à des vitesses de plus en plus élevées ; ils fonctionnent d'autant mieux qu'ils s'appuient sur un fond de travail régulier et évoluent sur un sol nivelé.
Sans labour et pour des sols limoneux, le premier déchaumage est souvent plus « creux ». La nécessité de restructurer le sol et de créer un volume de terre suffisant devient une priorité. Mais d'autres facteurs comme la destruction de vivaces, l'incorporation de matière organique peuvent conduire à travailler plus en profondeur.
[INTER]Comment choisir son outil ?[inter]
Bien établir son cahier des charges est une étape essentielle pour choisir son outil. Certains recherchent des outils plus polyvalents ; d'autres jouent sur la complémentarité des outils.
La maîtrise de la profondeur, la régularité du fond de travail, le nivellement et la capacité de rappuyage restent des critères importants. Il ne faut pas oublier que cette opération doit se réaliser rapidement sans demander une grande puissance de traction. En conditions particulières d'utilisation (sols caillouteux, sableux, ...) le coût d'usure devient capital.
[INTER]Le matériel en démonstration : des outils pour répondre à des objectifs précis ![inter]
De nombreux outils à dents peuvent assurer un travail de déchaumage. Leur efficacité dépend de l'espace entre chaque dent. Les dents souples ou montées sur ressort sont moins gourmandes en puissance. Elles favorisent la pénétration et l'émiettement mais peuvent nuire à la régularité de profondeur. La forme des socs à une grande incidence sur le brassage de la terre donc sur le mélange avec la matière organique. Plusieurs constructeurs proposent un changement simple et rapide des socs, augmentant la polyvalence de ces outils. Le dégagement sous bâti et le nombre de rangée de dents déterminent en grande partie la capacité pour ces outils de faire face à de grosses quantités de matière organique.
Les outils à disques peuvent également répondre à la plupart des exigences du déchaumage. Ils peuvent être utilisés dans les sols encombrés de matières organiques. Plus agressifs, ils conduisent à une réduction et une incorporation des résidus importantes. Le montage indépendant des disques sur un bras souple améliore l'efficacité de l'ensemble. Ils trouvent leur limite lors d'une utilisation en sol très sec où ils ont parfois des difficultés à pénétrer. Dans les sols humides, ils favorisent le lissage et la multiplication de certaines adventices en découpant les rhizomes sans les remonter en surface. Ils n'apprécient pas non plus les sols trop caillouteux et représentent un investissement relativement important.
D'autres outils apparaissent jouant sur une spécificité accrue (bêches roulantes, herse peigne, ...) ou sur la combinaison dents / disques. Avant de prendre une décision, il est important de voir évoluer le matériel ...