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Bio Bourgogne

Le bilan 2018 de la moisson en bio est désormais connu

Bio Bourgogne et les Chambres d’Agriculture de Bourgogne-Franche Comté ont récemment rendu publique leur enquête moisson réalisée dans les exploitations en agriculture biologique.
Par Théophile Mercier
Le bilan 2018 de la moisson en bio est désormais connu
Les résultats montrent des rendements hétérogènes selon les cultures
Des rendements inférieurs à la moyenne de ces dix-sept dernières années pour presque toutes les cultures, avec des résultats hétérogènes selon les cultures. Les orges de printemps et d’hiver sont les cultures affectées par la plus forte chute de rendements. Certaines cultures se démarquent positivement : le blé et l’avoine respectivement à 24,9 et 30,3 qx de moyenne, l’engrain, la féverole d’hiver, la lentille et le pois d’hiver.
Contrairement à l’année dernière, 2018 ne marque pas d’écart notable de rendements entre les cultures de printemps et celles d’hiver. Ceci s’explique en partie par les pluies abondantes durant l’hiver qui ont lixivié les éléments minéraux présents dans les sols, asphyxié les plantes et limité les possibilités d’interventions aux champs. Le manque d’azote s’est fait fortement ressentir sur les rendements des céréales d’hiver en entraînant une baisse importante du nombre d’épillets par épi. Ceci est d’autant plus marqué sur les orges du fait que leurs épillets ne contiennent qu’un seul grain, ne leur permettant pas de compenser le manque d’épillets par un nombre de grains par épillet plus important. Les protéagineux s’en sortent mieux grâce à leur autonomie en azote, et à l’absence de fortes amplitudes thermiques et de stress hydrique marqué. La qualité des céréales est bonne en protéines. Les PS restent dans la moyenne mais sont plus hétérogènes. En ce qui concerne la production fourragère du printemps, il faut noter qu’elle a été abondante, bien que les précipitations aient pu retarder la première coupe, réduisant ainsi la qualité. Enfin, l’année n’est pas favorable aux cultures d’été du fait de la sécheresse estivale.

Des rendements hétérogènes selon le potentiel
On remarque que les cultures d’avoine, d’épeautres et d’orge dont les semis ont été réalisés avant le 20 octobre, ont obtenu un meilleur rendement cette année à savoir dans l’ordre 28, 21 et 22 q/ha de moyenne sur le département. Le blé quant à lui ne marque pas de différence de rendement notable entre les dates de semis. Il peut être intéressant de ne pas semer trop tard l’avoine, l’épeautre et l’orge si le salissement en graminées d’autonome de la parcelle n’est pas trop important.

Variabilité pluriannuelle des rendements
Bio Bourgogne a également étudié la variabilité des rendements sur dix ans en blé, pois et féverole d’hiver. De manière générale, il faut noter qu’il est très complexe de stabiliser ces trois cultures. À titre d’exemple le rendement de la féverole en 2008 était de 30q/ha, d’environ 7q/ha en 2012 pour remonter en 2018 à un peu plus de 20q/ha. Le pois s’en sort mieux et  affiche d’écarts de rendements moins importants que la féverole. Pour limiter ce risque, Bio Bourgogne préconise de diversifier les protéagineux, voir de les associer avec une céréale (avoine, orge et triticale.)