Politique
«La Région doit agir»
François Sauvadet, président du Conseil départemental de Côte-d’Or, a profité de ce salon pour demander à la Région «d’agir face à l’urgence de la crise agricole».

«Aujourd’hui, 30 % des éleveurs sont dans une situation de quasi faillite. Il y a urgence à agir. Nous demandons à la Région de combattre d’une voix forte les perspectives de la baisse des aides de la Pac. Nous lui demandons aussi de dénoncer le zonage des zones défavorisées auprès du gouvernement comme ont pu le faire d’autres régions. 529 communes de Bourgogne-Franche-Comté vont sortir de ce dispositif privant les agriculteurs d’aides précieuses. Il y a une absence de pilotage dans les politiques agricoles. La Région a refusé d’inscrire les aides à l’irrigation et à la prévention des risques inondation dans son plan de développement agricole, empêchant les agences de l’eau d’intervenir. Il a fallu attendre deux ans avant seulement d’ouvrir le débat sur la politique de l’eau. Pendant ce temps-là, la Région Rhône Alpes s’est dotée d’un fonds de trois millions pour faire face aux aléas climatiques. Les moyens mis en œuvre ne sont pas suffisants avec un budget agricole de seulement 14 millions d’euros qui n’est pas à la hauteur des besoins dans les huit départements. C’est 4,83 euros par habitant pour notre agriculture quand la région Auvergne-Rhône-Alpes met 61 millions soit 7,7 euros par habitant, la Nouvelle Aquitaine 9,62 euros par habitants et la Bretagne 7,36 euros. Il y a pourtant des actions à mener. Nous pourrions accompagner l’amélioration génétique notamment pour les bovins et ovins pour se doter d’une vraie politique de soutien aux filières. Les audits d’exploitations que la région mène, c’est bien. Mais il faut changer de braquet. Derrière les audits il n’y a rien. Il faut accompagner financièrement les exploitations et leur donner les moyens de se développer. La Région est à la traîne et aucune politique d’avenir n’est engagée. La Bourgogne-Franche-Comté devrait s’inspirer de ce que font d’autres régions pour le numérique et les technologies du futur pour tourner notre agriculture vers le 21ème siècle. La filière charolaise est une race importante et je salue l’arrivée de l’IGP pour sa commercialisation mais la priorité est d’avoir la qualité reconnue et de s’organiser de manière plus efficace pour valoriser l’excellence de notre production».