Accès au contenu
UPVY

La filière céréalière et oléoprotéagineuse expliquée aux candidats

Plusieurs candidats aux législatives* ont répondu à l’invitation de l’Union des Productions Végétales de l’Yonne, pour une présentation détaillée des enjeux et des problèmes auxquels sont confrontés les producteurs de céréales et d’oléoprotéaginaux du département
Par Dominique Bernerd
La filière céréalière et oléoprotéagineuse expliquée aux candidats
De gauche à droite  : Laurent Poncet, président d’Ynovae, Étienne Henriot, président délégué, Daniel Rougegrez, président de l’UPVY
Premier département céréalier de la région Bourgogne Franche-Comté, avec 56% des exploitations spécialisées en grandes cultures l’Yonne est directement concernée par la réglementation PAC, les dossiers environnement, ou les moyens logistiques de transports pour acheminer les productions. Autant de thèmes développés le 6 juin dernier, lors de la rencontre avec les candidats aux législatives des trois circonscriptions. Premier sujet évoqué   : la dérogation au temps de travail hebdomadaire en période de moisson. Qui tourne parfois à l’ubuesque, explique Jean-Marc Krebs, directeur de 110 Bourgogne, «alors que la moisson doit se dérouler au moment idéal, pour préserver la qualité du grain, on nous demande d’annoncer à la Direccte un mois à l’avance, les périodes où l’on aurait besoin de travailler plus!» Demandant que la flexibilité soit de mise pendant cette période critique et que soit accordée la possibilité d’un dépassement de 72 heures/semaine, comme cela est la règle dans d’autres départements voisins. Autre sujet qui fâche  : celui de la facture énergétique des entreprises, confrontées parfois à des rappels imprévus, souligne Jean-Marc Krebs  : «une facture de 60 K€ pour la coopérative, alors que nous avions des contrats garantis. Une année comme 2016, où on a tous engagé de gros plans d’économie, ça fait un peu râler…» Évoquant même une double peine, avec l’obligation d’utiliser des camions, faute de gabarit suffisant sur la rivière Yonne à partir de Joigny, ou la fermeture annoncée de deux voies ferrées.

Quid des biocarburants de première génération  ?
Troisième producteur de colza au niveau national, l’Yonne est particulièrement impactée par la Directive européenne Énergie Renouvelable (RED2), visant notamment à réduire l’utilisation de biocarburants de première génération (tels le biodiesel ou le bioéthanol), dans les carburants, en faisant passer le plafond d’incorporation de 7% en 2020 à 3,8% maximum à l’horizon 2030. Une décision qui n’est pas sans conséquence pour la pérennité d’un site comme le Meriot : «nous avons aujourd’hui un débouché à nos portes. Si demain l’on supprime les tourteaux de colza pour l’alimentation animale, ce sera remplacé par quoi ? Du tourteau de soja américain aux OGM…? Il faut savoir ce que l’on veut !» Coup de gueule également de la part de Laurent Poncet, président de la coopérative Ynovae, concernant la gestion des phytosanitaires : «parfaitement incompréhensible, où le pragmatisme ne fait plus loi, remplacé la plupart du temps, par des idéologies…» Dénonçant un principe de précaution faisant abstraction des progrès en la matière, réalisés ces dernières années : «zéro phyto, c’est jouer à l’apprenti sorcier ! Le produit phytosanitaire ou phytopharmaceutique, ce n’est pas un gros mot, c’est un moyen !».

* Étaient présents : Michèle Crouzet (LREM); Maud Navarre (EELV-PRG); Clarisse Quentin (LR); André Villiers (UDI-LR); Guillaume Larrivé (LR) ; Jean-Luc Minier (Suppléant Maud Navarre). Ainsi que : Valérie Leuger (Conseillère départementale)