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Viande bovine

La cotation a franchi la barre des 4 euros

Prix : les lignes bougent dans la filière ! + 200 euros par animal : retour sur les résultats de l’action syndicale de rétention des animaux en ferme.
Par L’équipe syndicale FDSEA
La cotation a franchi la barre des 4 euros
Romaric Gobillot, président de la section bovine, estime qu’il y a un défi à relever ; c’est celui des viandes racées et du label rouge.
La période de confinement due au Covid 19 aura eu plusieurs effets inattendus et bénéfiques sur les relations dans la filière viande bovine, particulièrement tendues depuis la négociation et la mise en place de la loi Égalim et des obligations de contractualiser en intégrant les coûts de production en label rouge.
D’abord, la période de confinement a eu des répercussions sur les modes de consommation puisque la restauration hors domicile, privée et collective, n’a pas absorbé les volumes habituels ; en revanche les ménages français ont davantage cuisiné leurs repas, la demande de viande a donc augmenté, au profit en particulier de l’origine France, toutes productions confondues. Le réseau FNSEA a beaucoup œuvré pour mettre en avant médiatiquement les productions françaises, surtout celles dont la saisonnalité (fraises, asperges, agneaux…) exigeait une consommation rapide. En viande bovine, malgré cet appel d’air et cette consommation en hausse, les prix payés éleveurs ne suivaient pas. Votre section bovine de la Nièvre, suivant l’appel national de la FNB, vous avait appelé à garder les vaches en ferme afin de dénoncer les pratiques des grandes enseignes et des intermédiaires, contraires à toute logique de marché.

Une victoire syndicale
« 15 jours après cet appel, les prix ont commencé à remonter, on a gagné en moyenne 50 centimes en un mois ! » témoigne Romaric Gobillot, président de la Section bovine de la Nièvre. « L’un des fers de lance de notre combat est celui de la conquête de prix sur le haché, car plus de 75 % d’une carcasse peut être valorisée en haché, dont la consommation s’est beaucoup développée avec le confinement. C’est un produit rapide à cuisiner, tendre, dont le consommateur maîtrise la cuisson, apprécié par toutes les générations d’un même foyer et en prix, c’est beaucoup plus abordable que des morceaux nobles. Avec le haché, nous avons un défi qui est très lié à celui du prix, c’est celui des viandes racées et du label rouge. Depuis la fin du confinement, la consommation du haché continue à progresser (+12 % par rapport à 2019 sur la même période) », poursuit le président de la section bovine.
« La grande avancée c’est qu’au sein de l’interprofession, les entreprises ont accepté de rehausser le prix de la viande pour le haché et cela a impacté positivement toute la carcasse… Un pas a été franchi, nous avons un petit goût d’inédit, le rapport de force a évolué car nous avons montré notre capacité à agir sur les grands déterminants du marché, c’est-à-dire à diminuer l’offre pour nous faire entendre. C’est un pas de plus qui, nous l’espérons, nous permettra de peser pour une mise en œuvre complète et non détournée d’une contractualisation intégrant des indicateurs de coûts de production, et inscrire une mécanique de reconnaissance de notre travail dans le structurel, pas seulement à l’occasion de crise » conclut-il.