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Assemblée générale du BIVB

«La Bourgogne va plutôt bien !»

Le BIVB s'€™est réuni en assemblée générale le 18 décembre à Beaune. Une réunion partagée entre optimisme vu la situation des prix et des marchés, et inquiétude quant aux menaces sanitaires de première urgences que font peser la flavescence dorée et surtout l'€™esca.

Par AMK
«La Bourgogne va plutôt bien !»
L'esca, une maladie du bois insidieuse qui plombe les résultats des viticulteurs.
Au travers des «quelques réflexions» livrées en début d'€™assemblée générale du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), Pierre Henri Gagey, son président, a dressé un état des lieux satisfaisant de la situation des vins de Bourgogne. «La bourgogne va plutôt bien !» en dépit d'€™une économie française très perturbée et d'€™un environnement international extrêmement hésitant. Le bilan est positif à l'€™export, sur le marché français et sur le marché régional. Comme le montre les chiffres et comme l'€™ont démontré une nouvelle fois les très bons résultats de la vente des Hospices de Beaune, véritable baromètre commercial, la cote des vins de Bourgogne reste «au beau fixe» et se trouve même en hausse. Pierre Henri Gagey veut y voir l'€™effet positif de «notre système bourguignon qui nous a préservés des conséquences de ces dérives économiques» que d'€™autres subissent.

[INTER]La croissance est aussi en Asie et en Chine[inter]
Si les vins de Bourgogne s'€™exportent bien c'€™est parce que la Bourgogne viticole a su capitaliser sur sa tradition exportatrice. Il faut s'€™attacher, bien sûr, à toujours satisfaire les clients traditionnels, mais il devient chaque année un peu plus évident pour le BIVB que «la croissance est aussi ailleurs : aux Etats-Unis certes, au Brésil aussi, mais surtout en Asie et plus particulièrement en Chine».

Dans sa présentation Michel Baldassini, président délégué, a traduit la progression de la demande tant à l'€™export (+ 6% en volume, +14% en valeur), qu'€™en France (+4% et +8% en fonction des marchés et +7,2% en valeur). Et face à cela l'€™offre reste limitée, les stocks sont bas (3% en viti, 6% au négoce) et la récolte 2012 est en recul de 20%. La situation est donc profitable au commerce et au prix, toutefois, tempère Pierre Henri Gagey, attention à maîtriser la hausse des cours «en tenant compte de la capacité de nos acheteurs à l'€™accepter».
Cette situation plutôt favorable ne doit cependant pas faire oublier que le vignoble s'€™est trouvé exposé à de nombreux fléaux cette année: la grêle, le gel et les maladies. Au final si la qualité est au rendez-vous, les volumes produits sont faibles et pour certains si faibles, qu'€™ils ne permettront pas d'€™équilibrer les coûts.

[INTER]La menace de l'€™esca et de la flavescence dorée[inter]
La situation commerciale encourage plutôt à l'€™optimisme quant à l'€™avenir des vins de Bourgogne, mais les risques sanitaires qui pèsent sur le vignoble inquiètent et nécessitent des actions d'€™envergure. La flavescence dorée et l'€™esca, s'€™attaquent aux ceps, minent les résultats des parcelles touchées et des domaines et l'€™une comme l'€™autre se soldent par des arrachages de plus en plus nombreux. Face à cette situation, le BIVB a décidé de se doter d'€™un fond de mutualisation de 200 000 €, une première pierre à un édifice de compensations qui reste à construire, pour répondre à l'€™urgence et à la nouvelle ampleur des attaques de flavescence dorée. Pour l'€™esca, la situation est plus complexe, car le remède n'€™existe pas pour le moment. Tout reste à faire en matière de recherche pour endiguer le fléau. Un fléau qui touche beaucoup de vignobles en dehors de la Bourgogne ; solennellement, le BIVB attend donc «de l'€™INRA, une mobilisation à la hauteur de l'€™enjeu».

[INTER]Vers une démarche de «qualité totale»[inter]
Sur le plan européen, le BIVB
a revendiqué «l'€™absolue nécessité pour la filière de gérer les droits de plantations de nos appellations». Les dernières nouvelles
en présence de Bruxelles sont plutôt rassurantes et «l'€™étau semble se desserrer». Sur le front du développement, le BIVB, dans le cadre du plan Amplitude 2015, «mis la barre très haut», soutenant l'€™ambition d'€™une démarche de qualité totale. Une qualité qui ne s'€™entend pas seulement pour le vin, mais pour l'€™ensemble des pratiques de production, de commercialisation et de consommation. Une ambition qui concerne tous les vins de Bourgogne.
L'€™occasion pour Pierre Henri Gagey de rappeler que l'€™appellation Coteaux bourguignons existe désormais et «doit trouver sa place comme socle de la pyramide des vins de Bourgogne».