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Agrotourisme

Hébergement à la ferme : une solution de diversification ?

C’est une tendance qui semble se confirmer dans le département : l’hébergement en gîtes est en augmentation. Le secteur agricole peut-il bénéficier de cet effet d’aubaine ? Exemple avec deux exploitations agricoles qui ont fait le choix de se lancer dans l’agrotourisme.
Par Théophile Mercier
Hébergement à la ferme : une solution de diversification ?
Iris Charrault devant sa maison à Saint-Amand-en-Puisaye.
Iris Charrault, s’est lancée avec Nicolas son mari dans l’hébergement de touristes à la ferme. Tout a commencé fin 2016 lorsque le couple a souhaité acquérir une ferme à Saint-Amand-en-Puisaye. «Mon mari était déjà éleveur auparavant. Lorsque nous avons voulu nous installer ensemble, nous avons créé le Gaec du Vieux Charmes avec 100 ha de céréales et 130 de prairies pour le cheptel. Dans le projet de rachat, il y avait bien sur les bêtes mais surtout les deux maisons. Nous en avons gardé une dans laquelle nous vivons actuellement et nous avons souhaité nous lancer dans l’hébergement dans le but d’autofinancer la deuxième maison» explique la jeune femme. Actuellement, le couple élève environ 200 bovins charolais qu’ils valorisent ensuite par la vente directe et par la transformation en terrine à destination des particuliers mais aussi des collectivités locales via les cantines scolaires.
Il aura fallu deux ans de procédure administrative pour mener à bien ce projet. «C’est relativement long mais il ne faut pas se décourager» estime Iris Charrault. Pour s’installer, elle a pu bénéficier des conseils du réseau Gîtes de France qui facilite l’étude économique du projet. Son gîte de 100 m2 est disponible pour de 6 personnes est classé par ce réseau en trois épis. Parmi les nombreux points inscrits dans son cahier des charges, elle a souhaité mettre l’accent sur le confort de la literie. «Je cherche en permanence à ce que chaque client se sente comme à la maison. J’essaie également d’être toujours disponible» nous dit-elle.

Un rôle d’éducation
Dans sa clientèle, beaucoup de Français qui viennent de 400 km à la ronde. Des clients qui semblent assez curieux du travail à la ferme. «Avec mon mari, nous avons beaucoup de questions sur l’élevage. Il faut souvent faire preuve de pédagogie» nous explique Iris.
Malgré son manque de recul dans le domaine de l’hébergement, elle dit ne pas regretter son choix. «Il ne faut surtout pas hésiter à se lancer si vous en avez l’occasion. Ce projet nous permet de sortir de l’isolement et de s’ouvrir aux autres. Des liens d’amitié se créent parfois avec mes clients et c’est plutôt sympa. En revanche, j’attire l’attention de mes collègues sur le temps à consacrer au gîte, il ne faut pas le sous-estimer. J’estime que l’accueil est primordial. Un client va toujours vous pardonner un problème dans la maison par exemple, mais jamais la manière dont il a été reçu la première fois. Enfin, il faut également être hyper réactif» conseille-t-elle.
Son ambition n’est pas de gagner de l’argent mais surtout de sauvegarder un patrimoine. «L’aspect géographique du territoire rend impossible toute augmentation de tarifs. Il faut donc voir ce gîte comme un apport financier supplémentaire mais surtout pas la source de revenu principal» précise la jeune femme.

Le Gîtes des Plançons

À quelques kilomètres de chez Iris Charrault, se trouve le Gaec des Plançons, géré par Sylvie et Pascal Noir. Le couple élève 75 vaches laitières en agriculture biologique sur 110 ha. Ils ont créé il y a 7 ans le gîte des Plançons, géré en grande partie par Sylvie. Contrairement à Iris Charrault, ces derniers ont fait le choix de s’associer au réseau Atout France. « Une marque différente mais qui ne change pas grand-chose aux 112 points du cahier des charges à respecter » explique Sylvie Noir. Son gîte est classé pour 5 ans en 3 étoiles. Son atout c’est d’avoir pu miser sur les surfaces des pièces. Elle peut accueillir 6 personnes dans environ 100 m2 habitables. « Depuis le début de l’activité, je n’ai pas eu réellement de soucis, si ce n’est avec les ouvriers avec qui j’ai eu beaucoup de déception. Il n’y avait pas autant de respect que peuvent avoir les touristes ». Pour Sylvie Noir, accueillir des gens c’est avant tout l’occasion de parler du métier. « Ceux qui voudraient en faire un commerce se trompent. D’ailleurs, je ne suis pas présente sur les sites de réservations, je préfère le contact direct, c’est ce qui m’anime ».