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Syndicalisme

FCO et vaccination : une réponse préfectorale décevante

Après deux lettres adressées au préfet, la FDSEA souhaite réagir à « l'inaction préfectorale » concernant la situation sanitaire des éleveurs dans l'Yonne.

Par FDSEA 89

Dans deux courriers adressés au préfet de l’Yonne, en date des 21 février et 24 mars 2025, nous avons formulé des demandes claires et précises concernant la situation sanitaire dans les élevages.
Notre syndicat demandait un élargissement des critères d’éligibilité à l’indemnisation liée à la FCO-3. Ceux-ci trop restrictifs ne prennent pas en compte toutes les pertes réelles (tous les âges, période de déclaration). De plus, ne sont reconnus foyers que les élevages ayant présenté des signes cliniques attestés par un vétérinaire. Les tests PCR, pourtant plus fiables qu’une détection de symptômes, ne suffisent pas à la reconnaissance « foyer FCO ».
Au niveau préventif, nous dénonçons l’absence de stratégie vaccinale de l’État à la hauteur de l’impact des épidémies sur nos élevages. Entre les difficultés d’approvisionnements et les divergences au sein de la profession vétérinaire (refus de vacciner, délais de vaccination différents), rien n’épargne les élevages.
Face à ces blocages, nous demandions à l’État de prendre ses responsabilités en termes de sécurité sanitaire. De faire bouger les lignes réglementaires, telles que la reconnaissance de la vaccination effectuée par les éleveurs pour tous les mouvements, infra et extracommunautaires.
Enfin, nous avions exprimé notre inquiétude face à l’émergence de nouvelles menaces sanitaires, à l’image de la FCO 12 et la MHE déjà présentes dans certains pays voisins. Aucune stratégie de prévention ou d’anticipation ne semblait engagée à ce jour. C’est pourquoi nous appelions l’État à définir un véritable plan de prévention, fondé sur une disponibilité constante des vaccins, une meilleure lisibilité des dispositifs, et un accompagnement financier à la hauteur des surcoûts supportés par les éleveurs. Faute de quoi, certains d’entre eux envisagent sérieusement l’arrêt de leur activité.

Une réponse préfectorale insuffisante

Dans sa réponse du 31 mars 2025, le préfet s’est contenté de rappeler les actions déjà menées et la limitation des marges de manœuvre de l’État par la réglementation européenne. Il reconnaît les tensions sur l’approvisionnement en vaccins, mais ne propose ni solution ni plan d’action.
De plus, dans un contexte de pénurie de vétérinaires, aucune réflexion n’est engagée pour assouplir les règles de reconnaissance des foyers et de la vaccination.

Une posture technocratique dénoncée

La frustration est grande sur le terrain, où ce courrier ne laisse entrevoir aucune avancée sur l’évolution des critères d’indemnisation, ni sur la simplification des démarches vaccinales.
La réponse du préfet illustre le profond décalage entre les réalités de nos territoires ruraux et la logique purement administrative des services de l’État.
Cette position est perçue non seulement comme une absence de réponse, parfois même comme une forme de mépris face aux difficultés vécues dans nos élevages.
Notre syndicat dénonce cette posture technocratique et réaffirme sa détermination à obtenir des mesures à la hauteur des enjeux, ancrées dans la réalité du terrain et réellement utiles aux éleveurs. C’est indispensable pour arrêter la décapitalisation de l’élevage et redonner des perspectives pour installer des jeunes.