Droits et implications
Le 22 janvier, la FDSEA 58 et les JA 58 organisaient une rencontre axée sur les dégâts de gibier et la prédation, à Ville-Langy, avec l'intervention de Cédric Tranquard, président de la Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime et membre du bureau de la FNSEA.

Dans le cadre du cycle de rencontre orchestré par la FDSEA 58 et les JA 58 pour les élections Chambre, un rendez-vous fut proposé sur les dégâts de gibier et la prédation, le 22 janvier. Ainsi, c'est à Ville-Langy dans l'exploitation de la famille Thomas que se déroula l'événement, en présence de Cédric Tranquard, président de la Chambre d'agriculture de Charente-Maritime et membre du bureau de la FNSEA.
Les échanges débutèrent avec l'éclairage de Cédric Tranquard en matière d'acquis. Parmi eux, il évoque les tirs en cours de récolte : « ça existe, c'est légal pour les sangliers (1), c'est efficace, alors utilisez cet outil ! » s'exclame-t-il. Il poursuit sur l'agrainage dissuasif : « Si cela est bien fait, c'est une autre façon de se prémunir contre les dégâts ». Pour mémoire, la réglementation stipule que « la quantité maximale à distribuer ne peut pas dépasser 50 kg pour 100 hectares boisés par semaine » (2).
Distinction nivernaise
Au fil des discussions, il explique : « En commission nationale d'indemnisation des dégâts de gibier, la Nièvre est le département remontant le plus de dossiers. Sur environ 14 dossiers, 9 proviennent de votre département. Quand cela se répète tous les 4 mois, nous nous interrogeons sur la nature du problème… et pour le moment nous n'avons pas d'explications. Mais une chose est certaine, aujourd'hui, nous ne devrions plus avoir une surpopulation de sanglier – à part dans quelques départements qui ont des réglementations restrictives. Il faut donc faire appliquer les textes, demander à avoir une véritable pression de chasse et prendre les devants en vous impliquant ». Sur ce point, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, rebondit : « Il faut changer certaines habitudes, qui sont très ancrées dans notre territoire. En parallèle, nous devons faire comprendre que nous ne voulons pas éradiquer tous les sangliers, nous voulons simplement ne plus avoir de dégâts ». Pour obtenir gain de cause en la matière, Cédric Tranquard martèle : « la représentativité de la profession et, encore une fois, votre implication au sein de la Fédération des chasseurs de votre département (FDC 58) est nécessaire pour faire entendre votre point de vue. Il faut aussi avoir des exploitants chasseurs à solliciter en cas de besoin – avec un permis de chasse et une assurance valides ». Là, Clément Blandin, vice-président élevage des JA 58 et chargé du dossier de la prédation, annonce qu'une formation pour le permis de chasse spécialement dédiée aux exploitants est en cours d'organisation avec la FCD 58 : « Cela permet de fédérer les motivations. Il y a un ras-le-bol des dégâts, et les exploitants commencent à comprendre qu'ils doivent s'engager pour que cela se réduise – voire cesse ».
Des chiffres concrets
Puis, ce sont les montants des indemnisations qui furent ensuite mis sur le tapis, avec une question lancée à la volée : « pourquoi ne sont-elles pas systématiquement calquées sur les prix moyens du marché ? ». Cédric Tranquard développe : « car vous devez vous battre pour cela – et prouver que certaines conditions ont forcément des conséquences sur vos productions à l'image de l'humidité accrue, pour n'en citer qu'une » avant d'ajouter : « Sur la majorité des dossiers qui nous concernent, tout se négocie au tribunal aujourd'hui. Cela n'est pas dans notre ADN d'agriculteurs de procéder de la sorte, mais sans cela nous n'obtenons rien ». Afin de faire entendre que les retours terrains sont indispensables, Cédric Tranquard insiste : « Il faut déclarer vos dégâts quels qu'ils soient, notamment via l'application dédiée « Dégâts faune sauvage » (3) ; Plus nous aurons de retours, plus les chiffres seront précis et représentatifs, ce qui nous offrira de nouveaux leviers ».
Loup, y es-tu ?
Enfin, la question de la prédation fut abordée par l'assemblée, avec notamment la nomination des louvetiers, avec une précision de Cédric Tranquard : « la Chambre d'agriculture de la Nièvre, grâce à son siège au comité loup, peut proposer des candidatures pour les louvetiers – au même titre que la Fédération des Chasseurs. Usez de ce droit ! ». Sur ce sujet de la prédation lupine, Olivier Laporte, vice-président de la FDSEA 58 et en charge du dossier prédation pour la FDSEA 58, accompagné par Clément Blandin, réagissent d'une seule voix : « Il est inacceptable, au vu du nombre d'attaques déclarées « Loup non écarté » (LNE) dans le département, que l'OFB ne comptabilise aucun spécimen lupin dans la Nièvre. Nous sommes persuadés que le procédé de comptage n'est pas représentatif de la réalité, et nous dénonçons un manque de transparence de cet organisme sur ses pratiques. Aujourd'hui, face à la situation nivernaise, il est indispensable de trouver des solutions viables et vivables pour que les éleveurs puissent poursuivre leur activité, et cela débute par la reconnaissance d'une colonisation lupine dans notre territoire ».
Retrouver les dernières déclarations des dommages sur troupeaux : https://bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr/nievre/dommages-troupeaux-loup/
1. https://chasse-nature-58.com/uploads/SDGC%202024-2030%20sign%C3%A9.pdf
2. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048729444
3. https://www.agribourgogne.fr/articles/22/11/2023/Signaler-les-degats-en-quelques-clics-92404/