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Assemblées de sections Dijon Céréales

Des projets pour l’avenir

Dijon Céréales vient de réunir ses trois assemblées de section en Côte d’Or. Au-delà du bilan de l’exercice 2016-2017, les responsables de la coopérative ont tracé les grandes lignes du développement futur et identifié les moyens à mettre en œuvre pour relever les défis économiques et techniques des prochaines années.
Par Anne-Marie Klein
Des projets pour l’avenir
Plusieurs centaines d’agriculteurs ont participé aux trois assemblées de section de Dijon Céréales. L’occasion de tirer un trait sur les résultats décevants de la moisson 2016 et d’envisager l’avenir de façon constructive et positive.
En préalable à l’assemblée générale qui se déroulera le 5 décembre prochain à Saint-Apollinaire, Dijon Céréales vient d’organiser les trois assemblées des sections Plaine dijonnaise, Tilles-Vingeanne-Bèze et Auxois-Morvan-Châtillonnais. Trois assemblées de section pour un même constat : 2016 reste dans les annales pour «sa moisson catastrophique» sur fond d’année calamiteuse.
Cette moisson «de la triple peine» comme la définit Pascal Demay, directeur terrain “céréales”, avec des rendements, une qualité et des prix en berne, aurait pu dynamiter les résultats mais, en dépit d’une «campagne difficile et décevante» avec en toile de fonds des stocks énormes à gérer, les efforts de tous ont permis de sauver les meubles. Les pertes sur la collecte ont heureusement été amorties par quelques prouesses logistiques et commerciales et compensées par les autres activités et métiers de la coopérative. Le président de Dijon céréales, Marc Patriat, a ainsi rappelé le plan déclenché par la coopérative lors du dernier exercice, pour soutenir les trésoreries des exploitations adhérentes avec à la clé, 30,5M€ de reports d’échéances et des compléments de prix, ainsi que l’accompagnement spécifique dont bénéficient les adhérents en situation critique.
Depuis, la moisson 2017 a redonné quelques perspectives en terme de volumes et de qualité sur la plaine dijonnaise notamment. Sur l’ensemble de la zone de collecte de Dijon Céréales, la moisson qui vient d’être engrangée «se situe dans la moyenne des dix dernières années». Elle se caractérise en revanche par de fortes disparités entre les territoires, certaines zones de plateaux s’étant encore une fois retrouvées exposées à des aléas climatiques qui ont aggravé des situations déjà difficiles.
Même si les temps sont durs, Dijon Céréales poursuit ses investissements pour la modernisation des silos et des installations. 500 000 euros ont été consacrés à des travaux concernant la qualité des réception et du stockage sur les sites de Saint-Julien, Aiserey, Bretenière et Nuits-Saint-Georges. Même engagement et même montant sur les sites d’Occey, Is-sur-Tille, Lux, Mirebeau, La Villeneuve et Pontailler. Enfin, Montbard a vu au printemps 2017 l’inauguration d’un tout nouveau point de collecte de 900 tonnes de capacités, en parallèle à l’ouverture d’un nouveau magasin Gamm Vert implanté à proximité.
Les constats faits, restent l’action et la recherche de solutions. A l’échelle de la coopérative, cela se traduit par la mise en route, en janvier 2018, d’une nouvelle union de moyens, Alliance-BFC, réalisée avec les coopératives Bourgogne du Sud, pour la Saône-et-Loire, et Terre Comtoise, pour le Doubs. Une entité à l’échelle de la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté qui doit «contribuer aux développement de nouvelles filières, de nouvelles technologies et de l’innovation du champ à l’assiette, au service de la valeur ajoutée sur les exploitations» a exposé Pierre Guez, actuel président de Dijon Céréales, qui passera le témoin à son successeur, au 1er juillet 2018. Christophe Richardot, actuel directeur général d’Aréa, est appelé à lui succéder. Il s’est présenté à l’occasion des assemblées de section, comme «un homme de la région, un homme de coopérative qui connaît les équipes et les hommes» et qui «croit aux solutions». Un discours, pour Marc Patriat qui sonnent comme un engagement et «reflète bien l’état d’esprit dans lequel Alliance-BFC va travailler pour se donner toutes les chances de gagner».
L’un des enjeux majeurs des prochaines années nécessitera «de se projeter» comme l’a indiqué Pascal Demay, «afin de trouver des solutions permettant d’améliorer l’EBE sur les exploitations et d’atténuer la variabilité des résultats entre exploitations de même nature». Une variabilité qui s’évalue quand même à plus ou moins 500€/ha. Un chiffre qui mérite d’être analysé et précisé, pour en limiter les effets et améliorer les performances des exploitations. Quitte à faire évoluer les modèles de production actuelles, car «aucune orientation ne doit être écartée». Ce qui compte, pour Dijon Céréales c’est «d’être demain en capacité d’accompagner tous les modes de production assurant une augmentation de la valeur sur les exploitations». Ce qui suppose de lever les facteurs agronomiques limitants, en termes de fertilité et de potentiel, et d’accompagner des projets qui favorisent l’économie circulaire (méthanisation), tout en se fixant comme une obligation de résultat, la capacité de répondre aux nouvelles attentes sociétales et aux attentes des clients du groupe.

Repères

Un accompagnement des exploitations et des filières
Concernant les filières animales, Dijon Céréales développe son accompagnement technique et stratégique pour un élevage compétitif et durable. La complémentarité des productions animales et végétales constitue le socle de ces nouveaux projets. C’est le cas ainsi de deux groupements d’intérêt économique (GIEE), dont Dijon Céréales est partenaire : le GIEE Envilait (36 exploitations laitières sont impliquées en Côte d’Or et sur le plateau Langrois) et le GIEE Fourrages, qui mise sur le diversification des exploitations en grandes cultures, avec la création d’un atelier d’engraissement collectif de jeunes bovins (9 exploitations impliquées pour le moment). En parallèle, le groupe poursuit sa collaboration avec Soréal et LDC, pour contribuer au développemet des ateliers volailles dans la région et répondre aux attentes de consommation en hausse sur le marché national.

La demande bio en hausse
La structuration de la filière bio se poursuit (accompagnement réglementaire et technique des producteurs, approvisionnements, mise en marché...) avec un responsable technico-commercial dédié et un responsable expérimentation). La campagne 2016-2017 a été marquée par de nombreuses conversions à la bio dans le département. La Côte d’Or totalise 18 000 ha en bio, avec des exploitations de toutes tailles et près de 130 agriculteurs bio qui collaborent avec Dijon Céréales. En dépit des aléas climatiques de 2016, la collecte bio de Dijon Céréales (5000 tonnes) a progressé, en lien avec la hausse des surfaces. Les prévisions tablent sur un doublement de la collecte d’ici à deux ans. Un projet d’agrandissement du stockage bio d’Aiserey est dans les cartons.

L’agro-écologie en marche
L’agroécologie est désormais une réalité et Dijon Céréales entend accompagner cette évolution de l’agriculture. Les clubs Pixae (agriculture de précision), AgroEcos (agriculture de conservation des sols), l’offre de service In Vivo be Api, le développement des outils de suivi technico-économiques et d’aide à la décision, Agronov, etc. vont dans ce sens. 150 agriculteurs sont aujourd’hui engagés directement dans des démarches de progrès auxquelles le groupe participe ou qu’il anime.