Des nécessités d'adaptation qui ouvrent les perspectives
L'avenir des filières grandes cultures en bio était au cœur des rencontres Symbiose organisées mi-octobre à Beaune.
Si les productions bio souffrent en France pour des raisons plutôt conjoncturelles, c'est sur un contexte plus structurel que les rencontres Symbioses 2025 se sont penchées. Organisé le 15 octobre à Beaune, en Côte d'Or, par Bio BFC et la Chambre d'agriculture régionale BFC, cet événement abordait l'avenir de la filière grandes cultures bio dans un contexte climatique et économique perturbé. L'objectif était de dresser un état des lieux de la filière : résultats techniques et économiques, dynamiques de marché, enjeux climatiques et perspectives de développement. L’événement a réuni 40 personnes : des conseillers, agriculteurs, opérateurs de filières, partenaires techniques et financiers autour d’interventions et d’ateliers thématiques.
Interventions sur les marchés et les conduites culturales
Plusieurs interventions ont jalonné les travaux :
– Vincent Maurice, de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or est revenu sur les résultats des enquêtes moissons fondée sur 355 parcelles représentant un total de 6 255 ha. L’année 2025 s’avère globalement positive, marquée par de bons rendements et peu de contre-performances. Les avoines, féveroles d’hiver et blés ont affiché des rendements supérieurs à la moyenne des dix dernières années.
– Florian Bailly-Maitre, de la Chambre d'agriculture du Jura est intervenu sur l’évolution des performances techniques et économiques à partir d’un suivi de 1 114 parcelles observées sur 13 campagnes, de 2011 à 2024. Cette base de données permet de comparer les itinéraires techniques, les coûts de production et les prix de vente.
– Christelle Comte, de Bio BFC, a abordé les derniers chiffres nationaux et régionaux dans le cadre de l’Observatoire régional de l'agriculture biologique (Orab BFC). En 2024, la région comptait 80 000 hectares en grandes cultures bio, dont près de 57 000 sur 700 fermes à dominante céréalière. Cette surface représente 8,1 % de la SAU régionale.
– Marianne Sanlaville, responsable de la structuration des filières bio au sein de la Coopération agricole pour la Région Occitanie et Jean-Baptiste Le Hen, de Bio BFC ont évoqué les marchés. Après une crise profonde entre 2021 et 2023, liée à l’inflation et au ralentissement de la demande, la filière bio a retrouvé en 2025 une dynamique positive, estimée à + 1,4 %.
– Serge Zaka, dirigeant d'Agroclimat 2050 (bureau d'études spécialisé dans la modélisation du monde agricole face au changement climatique) est intervenu sur les évolutions à venir dans le cadre du changement climatique. Les précipitations augmentent globalement en BFC, mais leur répartition devient plus inégale : les hivers sont plus humides tandis que les étés tendent à s’assécher. Le climat dijonnais pourrait ressembler à celui de Toulouse d’ici 2070, avec jusqu'à 60 jours par an au-dessus de 35 °C.
Produire, collecter, stocker, commercialiser
Ces interventions ont été complétées par des travaux en ateliers autour de trois thématiques : Comment produire aujourd’hui et demain ? ; Comment collecter et stocker aujourd’hui et demain ? ; Comment commercialiser et à qui, aujourd’hui et demain ?
En conclusion, l’année 2025 s’annonce comme un tournant pour les grandes cultures biologiques. Les résultats techniques sont encourageants, mais les fragilités structurelles demeurent : baisse des surfaces, désengagements, difficultés économiques et manque de renouvellement des producteurs. Cependant, la reprise du marché, la stabilisation des prix et les signes positifs de consommation constituent des motifs d’optimisme.