« Défendre l'appellation et le terroir »

C'est dans la cour de la Cité des Climats et Vins de Bourgogne, qu'a débuté la cérémonie officielle du baptême du millésime, ce samedi 25 octobre. Pour cette 77e édition, les Piliers Chablisiens ont eu comme marraine, Sandrine Quétier, et comme parrain, Jacques Bonnaffé. Présidée par Grégoire Gautherin, nouveau président de l'Office de tourisme de Chablis, la Fête des vins de Chablis a commencé sous les rires et le folklore local. « J'ai repris la présidence en novembre de l'année dernière. Je succède à Patrice Vocoret. C'était un peu stressant d'organiser toute cette cérémonie. Assister à ce baptême de l'intérieur c'est comme si c'était mon premier baptême du millésime », confie Grégoire Gautherin, avant de passer sous le feu des projecteurs. Accompagné de Sandrine Quétier, Grégoire Gautherin laisse la parole à l'un des piliers pour présenter la comédienne et animatrice avant de commencer la première mise en bouchon du millésime 2025. « Sandrine est née à Paris et passe sa jeunesse dans la vallée de Chevreuse. Le bac en poche, elle suit des études supérieures à l'Institut International de Communication. C'est un peu par hasard qu'elle va entrer dans la lumière en répondant à une petite annonce de la Française des Jeux pour présenter Keno sur FR3 », témoigne le pilier, sous le regard timide de la présentatrice. « Nous sommes en 1994, puis tout va aller assez vite pour elle. Après France 3, ce sera donc M6 puis France 2 où elle va coanimer avec Thierry Becaro, Jean-Luc Delarue ou Patrice Laffont entre autres. Ça va s'accélérer en 2004 avec son arrivée sur TF1 », termine-t-il, en serrant la main à la marraine, avant qu'elle ajoute, « mission acceptée ». En riant en chœur, elle laisse la place à Jacques Bonnaffé. « Vous êtes le 6e d'une famille de sept enfants et vos parents sont enseignants. Vous avez un fils prénommé Léon qui mène une carrière d'acteur et d'auteur comme son papa », annonce-t-il, sous le regard chaleureux de l'acteur. « Vous vous révélez en 1984 dans "Prénom Carmen" de Jean-Luc Godard. Vous avez toujours privilégié le cinéma d'auteur et joué pour de grands cinéastes contemporains comme Jacques Noyau, Denis Carrère, Jacques Rivet. Parallèlement, vous poursuivez une carrière riche et variée dans le théâtre. Vous aimez les lectures publiques de poètes contemporains. Jacques, vous êtes un artiste complet. Il ne vous manque plus que la chanson », gratifie-t-il. Après une séance touchante, les deux ambassadeurs s'équipent de leurs tabliers signés « Ligny-le-Châtel », en référence à la Fête de la Saint-Vincent prévue dans cette ville, les 7 et 8 février prochains, et débutent le processus. Accompagnés par les sommeliers de Chablis, ils mettent en bouteille le millésime 2025, chacun leur tour, s'assoient sur une antique « machine à boucher » et mettent l'étiquette de la Fête des Vins de Chablis.

« Nous sommes les sages du chablisien »

Après avoir reçu la médaille, les deux nouveaux ambassadeurs sont allés se restaurer auprès des viticulteurs locaux. Pour Sandrine Quétier, Chablis ne lui est pas inconnu. « J'ai de la famille par alliance à Meursault et à Givry. Et puis, je connaissais les vins de Chablis », confie-t-elle. Aujourd'hui, l'objectif est de « promouvoir du chablis bien sûr, et des vignerons, de ces gens qui vivent de leurs mains et de leurs terres. Je trouve que ce sont des métiers qui font partie des plus nobles ». Avant de retrouver les stands, elle ajoute que « c'est pour elle très important de promouvoir un produit local réalisé avec le savoir-faire d'hommes qui aiment leur métier et qui aiment leurs produits ». De son côté, Jacques Bonnaffé est « très honoré de cette demande » et ajoute que, pour lui, « il y a certains vins où on se dit qu'il y a une différence notable. On s'arrête, on s'incline, on fait attention, on se dit quel Chablis ! », confie-t-il en souriant. C'est un moment qui a été pour lui agréable car « il n'y a rien de guindé, c'est très drôle, c'est plein de clins d'œil… On fait bien de les garder ces traditions-là, comme ça on peut les réinventer », conclut-il. En sortant de la Cité des Climats et des Vins de Bourgogne, Yvon Vocoret, pilier chablisien, part retrouver les viticulteurs icaunais sur les stands en centre-ville. En prenant la route, il se remémore les nombreuses intronisations auxquelles il a participé. « Aujourd'hui, dans le monde entier, on a un peu plus de 5 000 personnes intronisées. Nous avons désormais de nombreux représentants en Europe, pour promouvoir le chablis, quel que soit le domaine. Notre objectif, aujourd'hui, est d'aller à la rencontre du Japon », explique-t-il, car « le chablis au Japon a une très belle référence. Nous souhaitons donc l'entretenir ». Pour lui, le travail n'est pas terminé. « Ce soir nous assistons à un banquet à la salle du kimmeridgien. Lors de ce repas, nous allons continuer d'introniser des personnes, des particuliers notamment », confie-t-il. « Nous allons également réaliser un défilé ce dimanche 26 octobre au sein de la Fête des Vins », annonce-t-il, un sourire aux lèvres.

Santé !

Peu après midi, les visiteurs s'envolent direction le centre-ville. La foule afflue devant le stand pour récupérer le fameux verre qui permettra de déguster les produits icaunais, mais pas que… « Comme chaque année, nous invitons des producteurs de vin, soit au niveau national, soit au niveau international », explique Ludovic Barat, viticulteur et membre des piliers chablisiens. Cette fois-ci, c'est Bruno Pin qui présentera « un cru moulin-à-vent, autrement dit un cépage du Beaujolais », explique-t-il. « Être présent ici nous permet de retrouver d'anciens collègues sur les stands mais également de pouvoir échanger avec des producteurs de vin blanc et de s'échanger les contacts », témoigne-t-il. En se baladant dans les allées, les visiteurs ont l'occasion de rencontrer une quarantaine de viticulteurs icaunais(1), d'artisans locaux, ainsi que de concessionnaires de matériels viticoles. Sous un brin de soleil, Fabien et Helessia, dégustent un bon « petit chablis » accompagné de crevettes. « L'année dernière, nous avons tenté l'expérience et nous n'avons pas été déçus, alors nous avons décidé de réitérer l'expérience, on avait même noté la date », manifeste Fabien. Venus tout spécialement de Sens, les deux amoureux, « sont chauvins et aiment déguster ce qui se fait dans l'Yonne ». De son côté, Aline, côte d'orienne, est à la recherche d'un producteur de chablis. « J'avais un producteur avec lequel je faisais souvent affaire, mais malheureusement ce n'est plus le cas, donc je suis venue ici pour retrouver un producteur, un bon produit, qui tiendra sur la durée », explique-t-elle, avant de continuer la tournée des stands.