De Besançon... au ministère !
Les 30 photos de l'exposition « Des femmes en agriculture », initiée par les organisateurs de l'évènement Vache de salon, à Besançon, ont été exposées au ministère de l'Agriculture à Paris. Une quinzaine des femmes qui y figurent était présente au vernissage, en compagnie de la ministre Annie Genevard.

Elles s'appellent Delphine, Aurore, Camille, Juliette, Marie, Aurore, Véronique… Quelques-unes sont cheffes d'exploitation agricole. Mais pas toutes ! Loin de là ! Elles se connaissent un peu, voire pas du tout !
Mais elles ont toutes au moins deux points communs. D'abord, elles travaillent dans le monde agricole : banquière, conseillère d'élevage, conseillère de gestion, fromagère… Et elles ont posé pour l'exposition photos présentée lors de la dernière édition, en novembre, de Vache de salon, à Besançon. Une initiative qui souhaitait mettre en lumière ces femmes engagées localement. Un shooting par deux photographes bénévoles (Lisa et Laura) avec in fine une trentaine de clichés noir et blanc les montrant sans fard dans leur quotidien. Une exposition qui avait tapé dans l'œil de la ministre de l'Agriculture ! Annie Genevard venait d'être nommée depuis quelques jours au ministère, rue de Varenne (Paris VIIe). Malgré un nouvel emploi du temps de ministre (l'expression n'est ici pas galvaudée), elle avait tenu son engagement de venir couper le ruban de la 4e édition de Vache de salon. En enfilade s'étalait sous ses yeux une trentaine de clichés où la ministre avait reconnu des visages et paysages familiers, étant elle-même élue du Doubs.
« Un honneur, une fierté »
Pour appuyer le lancement, en mars, d'un groupe de travail sur les femmes en agriculture, la ministre a souhaité faire « monter » l'exposition au ministère. Pour la petite histoire, les cadres ont voyagé fin février avec les chevaux comtois qui partaient au Salon de l'agriculture. On retiendra surtout l'invitation lancée à ces dames de venir assister au vernissage dans les locaux même du ministère à Paris, où elle devrait rester visible jusqu'à l'été. « On ne pensait pas que cette exposition aurait un retentissement de cette nature et cette ampleur » raconte Sandie, l'une des quinze participantes au déplacement. « C'est aussi et surtout une fierté de montrer la place des femmes en agriculture et la diversité des métiers proposés » rebondit Morgane. « Une chance ! Un honneur ! Car on n'entre pas tous les jours dans un ministère » ajoute Dorine. À l'heure de la pause déjeuner, dans une brasserie voisine du ministère, l'ambiance est bon enfant. Une occasion de faire connaissance, d'échanger… À l'arrivée au ministère, le groupe est conduit dans le bâtiment où s'affichent les portraits. Leurs portraits ! Forcément, ça impressionne un peu ! Beaucoup même !
Avec du Comté, bien sûr…
La ministre, elle, termine son déjeuner de travail avec des cheffes d'exploitations, d'entreprises, des responsables syndicales ou d'association. À son arrivée, elle échange quelques regards complices avec cette assistance particulière avant de rappeler toute l'importance qu'elle accorde à ce sujet. Après quoi, un échange informel s'instaure avec les représentantes du Doubs en toute simplicité. Une ministre accessible qui joue le jeu en posant avec ses invitées devant les portraits de l'exposition. Juliette, fromagère aux Plains-et-Grands-Essarts, dans l'est du Doubs, n'est pas venue les mains vides et offre une tranche de Comté à la ministre. « Au cabinet, il adore le Comté ! » confie Annie Genevard. Une ministre qui doit s'éclipser quelques instants plus tard pour rejoindre l'Assemblée nationale, à deux pas du ministère, pour la séance de Questions au gouvernement. Les agricultrices, elles, profitent de l'accès au lieu pour découvrir le jardin et la salle des portraits des ministres de l'Agriculture. Avant de repartir vers la gare de Lyon des souvenirs plein la tête… Et des nouvelles copines !
De Besançon... au ministère !
Un groupe de travail
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a lancé un groupe de travail dédié aux femmes en agriculture. Elle n'a pas découvert le sujet en arrivant rue de Varenne. Par le passé, son travail parlementaire l'avait déjà conduit à se pencher sur ce sujet qui lui tient à cœur. Avec à la clé un engagement sans faille récompensé par la mise en place du Gaec entre époux et la transparence des Gaec. « En tant que femme à la tête du ministère de l'Agriculture, je suis déterminée à accompagner les agricultrices. Historiquement, les femmes ont toujours joué un rôle crucial dans l'agriculture de notre nation, souvent sans la reconnaissance qu'elles méritent. Trop longtemps résumées à des « femmes de », leur statut et leur contribution n'ont pas toujours été suffisamment valorisés » soulignait-elle sur le perron du ministère. « Aujourd'hui, 1 chef d'exploitation sur 4 est une femme, et 1 agricultrice sur 2 ne vient pas d'une famille issue du milieu agricole. Mon ambition est de les aider à occuper pleinement la place qu'elles méritent. Cette démarche n'est pas une question de principe. Dans un contexte où le renouvellement des générations est un enjeu majeur, se priver d'un vivier représentant 52 % de la population serait une erreur stratégique. L'agricultrice est tout autant que l'agriculteur l'avenir de l'agriculture » poursuivait la ministre. « Dans la loi d'orientation agricole, j'ai fait adopter différents amendements visant une juste reconnaissance des femmes, quand elles demandent des stages, sont empêchées d'accéder à la formation, à la santé. Première étape : faire un état des lieux », a indiqué la ministre, qui vise à résoudre les « problématiques » des femmes en agriculture. Catherine Faivre-Pierret, agricultrice du Doubs et présidente de la commission nationale des agricultrices, apportera son concours. « La ministre s'est montrée intéressée et à l'écoute. On prendra notre part dans ce groupe de réflexion ! On va lui remonter des idées, sans retenue comme elle nous l'a demandé. Je pense par exemple au sujet de l'articulation vie privée/vie professionnelle ».