FDSEA 89
« Cool Ludo, ça va l’ faire… »
La seconde session de la formation « Bien dans ses bottes » s’est terminée il y a quelques semaines. Ou comment apprendre à agir sur ses comportements, pour retrouver du « bien être paysan », en dépit des crises et des aléas
Trouver en soi la clé de ses problèmes, apprendre à gérer ses émotions, reprendre du plaisir à monter dans le tracteur le matin ou à nourrir ses animaux… Autant d’objectifs visés par la formation « Bien dans ses bottes », qui s’appuie pour les atteindre, sur la technique de la Programmation Neuro Linguistique, pour mobiliser les ressources de son inconscient et apprendre à retrouver une pensée objective en prenant suffisamment de recul par rapport à son quotidien et aux aléas de la vie. Avec pour originalité, d’être animée par un formateur lui-même agriculteur, Jean-François Mathieu. Un avantage certain, qui aide les participants à libérer leur parole et à s’exprimer sur leur « mal être », tout en apportant un crédit supplémentaire au contenu de la formation. Ils étaient une dizaine, inscrits pour cette seconde session organisée par la FDSEA de l’Yonne, venus d’horizons divers, éleveurs ou céréaliers. Avec cette particularité, souligne Marianne Ranque, animatrice et à l’initiative de ces formations, « d’être dans l’Yonne, exclusivement composées d’agriculteurs, là où en d’autres départements, l’on rencontre un public majoritairement féminin… » Parmi les participants à cette seconde session, Ludovic et Cédric*. Le premier est céréalier dans le nord du département, le second, éleveur en Puisaye
Des raisons particulières à avoir participé à cette formation ?
Ludovic : « Et bien justement, peut-être parce que je n’étais pas « bien dans mes bottes » ! À l’époque où je me suis inscrit, en décembre, je n’étais pas très bien dans ma tête, je n’avais pas les idées très claires, notamment du fait de la conjoncture… Finalement, c’est l’intitulé de la formation, « mesurer les choses autrement », qui m’a convaincu à me lancer. Et puis au moins, cela faisait six jours à ne pas se prendre la tête, broyer du noir, seul sur l’exploitation… »
Cédric : « Cette formation tombait au bon moment. Même si je n’étais pas vraiment tombé dans la déprime, entre le marasme dans lequel vit le monde agricole, le problème des prix, je reconnais que je n’allais pas trop bien. Je ne connaissais rien de cette formation, je me suis dit que si c’était bénéfique, tant mieux, si ça ne l’était pas, tant pis et en fait cela aura été une découverte très positive… »
Difficile de se livrer ainsi, de libérer la parole devant les autres ?
Ludovic : « J’ai eu la chance de ne pas passer le premier ! (rires) C’est vrai que c’est parfois difficile de raconter sa vie, mais le fait que Jean-François nous ait raconté les gros soucis rencontrés dans sa vie, la manière de se livrer comme ça, devant nous, a permis de déverrouiller la parole chez beaucoup. À leur tour, on a pu parler de nos propres soucis, lâcher ce poids que l’on traîne depuis longtemps parfois».
Cédric : « Le premier jour, c’est un peu compliqué, mais le formateur commence par exposer son cas personnel et ça facilite les choses pour après. Le fait qu’il soit issu du monde agricole aussi, cela aide car il sait de quoi il parle, il connaît les mêmes problèmes que ceux rencontrés sur nos exploitations… Mais en fait, si on prend beaucoup d’exemples, tous ne sont pas forcément axés sur l’agriculture, on parle de tout, du privé comme du professionnel… »
Au final, quel bilan tirez-vous de cette formation ?
Ludovic : « Cela m’a fait un bien fou, alors que j’étais pour le moins sceptique au départ, me demandant ce que je faisais là, qui était ce gars-là… ? Je l’avoue, j’étais vraiment heureux d’y retourner chaque jour, d’échanger, de parler, de voir autre chose, d’apprendre des autres, constater que l’on n’est pas seul dans la galère et qu’on peut tous s’en sortir… Et je peux vous le dire, j’ai eu le cafard quand ça s’est arrêté ! J’ai appris à prendre les choses avec une certaine philosophie, même si, comme disait Jean-François, je reste encore une « boule d’énergie » ! J’apprends petit à petit à me canaliser, à être plus posé. Je me souviens encore des mots de Jean-François : « cool Ludo, t’inquiète pas, ça va l’faire ! » Et puis aussi le fait d’avoir rencontré des gens formidables avec qui j’échange encore parfois. Ce tissu social créé entre nous permet aussi de savoir où chacun se situe dans sa progression… »
Cédric : « Un bilan très bénéfique. On apprend à prendre tout ce qui nous tombe dessus d’une façon qui ne soit pas négative, en privilégiant le positif des choses. À l’inverse de ce que le cerveau est habitué à faire… On parvient à relativiser les choses, tous ces accidents du quotidien qui nous pourrissaient la vie, en se disant qu’il y a pire ailleurs… J’ai une vache qui meurt ? Eh bien je pense avant tout aux cinquante qui sont derrière… »
- Réussissez-vous à transposer au quotidien sur l’exploitation, ce que vous avez appris ?
Ludovic : « Les techniques de PNL que nous a enseignées Jean-François, ont permis à chacun de trouver un repère qui lui soit propre, permettant de se guider et se relancer quand ça va mal. Pour ma part, c’est tout bêtement le mot « heureux » ! Je me souviens d’un jour où il fallait que je prépare le tracteur pour le lundi, pas motivé pour… Je me suis fait un mot avec inscrit dessus « Pense à faire le plein » et j’ai signé « heureux » ! Et quand une bricole comme ça me rebute encore parfois, je recommence : un bout de papier et ça suffit à me remotiver à repartir… J’ai même imprimé une planche d’étiquettes et en ai collé dans tous les coins de la maison ! »
Cédric : « J’avais toujours l’impression, le soir venu, de ne pas avoir avancé, de n’avoir rien fait de la journée… Aujourd’hui, je réussis à mettre en avant les choses faites, à les prioriser par rapport au reste. En fait, quand arrivent les soucis, il est important de conserver une ligne directrice pour savoir où aller. Une chose aussi à pratiquer au quotidien : cesser de toujours rejeter la faute sur les autres et commencer par regarder dans sa cour… On croit toujours en reprochant aux autres ses propres problèmes, s’en débarrasser, mais c’est faux ! On croit juste s’en débarrasser… »
(*) Pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés
Des raisons particulières à avoir participé à cette formation ?
Ludovic : « Et bien justement, peut-être parce que je n’étais pas « bien dans mes bottes » ! À l’époque où je me suis inscrit, en décembre, je n’étais pas très bien dans ma tête, je n’avais pas les idées très claires, notamment du fait de la conjoncture… Finalement, c’est l’intitulé de la formation, « mesurer les choses autrement », qui m’a convaincu à me lancer. Et puis au moins, cela faisait six jours à ne pas se prendre la tête, broyer du noir, seul sur l’exploitation… »
Cédric : « Cette formation tombait au bon moment. Même si je n’étais pas vraiment tombé dans la déprime, entre le marasme dans lequel vit le monde agricole, le problème des prix, je reconnais que je n’allais pas trop bien. Je ne connaissais rien de cette formation, je me suis dit que si c’était bénéfique, tant mieux, si ça ne l’était pas, tant pis et en fait cela aura été une découverte très positive… »
Difficile de se livrer ainsi, de libérer la parole devant les autres ?
Ludovic : « J’ai eu la chance de ne pas passer le premier ! (rires) C’est vrai que c’est parfois difficile de raconter sa vie, mais le fait que Jean-François nous ait raconté les gros soucis rencontrés dans sa vie, la manière de se livrer comme ça, devant nous, a permis de déverrouiller la parole chez beaucoup. À leur tour, on a pu parler de nos propres soucis, lâcher ce poids que l’on traîne depuis longtemps parfois».
Cédric : « Le premier jour, c’est un peu compliqué, mais le formateur commence par exposer son cas personnel et ça facilite les choses pour après. Le fait qu’il soit issu du monde agricole aussi, cela aide car il sait de quoi il parle, il connaît les mêmes problèmes que ceux rencontrés sur nos exploitations… Mais en fait, si on prend beaucoup d’exemples, tous ne sont pas forcément axés sur l’agriculture, on parle de tout, du privé comme du professionnel… »
Au final, quel bilan tirez-vous de cette formation ?
Ludovic : « Cela m’a fait un bien fou, alors que j’étais pour le moins sceptique au départ, me demandant ce que je faisais là, qui était ce gars-là… ? Je l’avoue, j’étais vraiment heureux d’y retourner chaque jour, d’échanger, de parler, de voir autre chose, d’apprendre des autres, constater que l’on n’est pas seul dans la galère et qu’on peut tous s’en sortir… Et je peux vous le dire, j’ai eu le cafard quand ça s’est arrêté ! J’ai appris à prendre les choses avec une certaine philosophie, même si, comme disait Jean-François, je reste encore une « boule d’énergie » ! J’apprends petit à petit à me canaliser, à être plus posé. Je me souviens encore des mots de Jean-François : « cool Ludo, t’inquiète pas, ça va l’faire ! » Et puis aussi le fait d’avoir rencontré des gens formidables avec qui j’échange encore parfois. Ce tissu social créé entre nous permet aussi de savoir où chacun se situe dans sa progression… »
Cédric : « Un bilan très bénéfique. On apprend à prendre tout ce qui nous tombe dessus d’une façon qui ne soit pas négative, en privilégiant le positif des choses. À l’inverse de ce que le cerveau est habitué à faire… On parvient à relativiser les choses, tous ces accidents du quotidien qui nous pourrissaient la vie, en se disant qu’il y a pire ailleurs… J’ai une vache qui meurt ? Eh bien je pense avant tout aux cinquante qui sont derrière… »
- Réussissez-vous à transposer au quotidien sur l’exploitation, ce que vous avez appris ?
Ludovic : « Les techniques de PNL que nous a enseignées Jean-François, ont permis à chacun de trouver un repère qui lui soit propre, permettant de se guider et se relancer quand ça va mal. Pour ma part, c’est tout bêtement le mot « heureux » ! Je me souviens d’un jour où il fallait que je prépare le tracteur pour le lundi, pas motivé pour… Je me suis fait un mot avec inscrit dessus « Pense à faire le plein » et j’ai signé « heureux » ! Et quand une bricole comme ça me rebute encore parfois, je recommence : un bout de papier et ça suffit à me remotiver à repartir… J’ai même imprimé une planche d’étiquettes et en ai collé dans tous les coins de la maison ! »
Cédric : « J’avais toujours l’impression, le soir venu, de ne pas avoir avancé, de n’avoir rien fait de la journée… Aujourd’hui, je réussis à mettre en avant les choses faites, à les prioriser par rapport au reste. En fait, quand arrivent les soucis, il est important de conserver une ligne directrice pour savoir où aller. Une chose aussi à pratiquer au quotidien : cesser de toujours rejeter la faute sur les autres et commencer par regarder dans sa cour… On croit toujours en reprochant aux autres ses propres problèmes, s’en débarrasser, mais c’est faux ! On croit juste s’en débarrasser… »
(*) Pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés