Moissons
Contraste, le maître-mot de la moisson pour Dijon Céréales
La moisson de la coopérative Dijon Céréales a pris fin sur un bilan très contrasté, à l’image de ce qui se rencontre un peu partout en Bourgogne Franche-Comté.

À l’heure du bilan de cette moisson 2020, quelles conclusions peut-on en tirer du côté de la coopérative Dijon Céréales ? Ce n’est pas une surprise : là comme à peu près partout en Bourgogne, hétérogénéité et situations de contraste prédominent. Il a d’abord fallu compter avec l’avant-moisson, marqué par des incertitudes sur le démarrage effectif de ces dernières, entre l’impression d’une grande précocité, puis des coups de freins. Au final, annoncés comme précoces jusqu’à début juin, c’est finalement le 22 juin, date dans la normale de ces dernières années, que les travaux ont débuté en sud Côte-d’Or après des épisodes de pluie et un temps assez frais à la mi-juin. Globalement, les mauvais rendements sont le fait marquant de cette édition 2020, avec de grandes différences entre les secteurs. Les volumes/ha s’inscrivent dans des fourchettes de 1 à plus de 3, toutes espèces confondues. La récolte confirme, dans le contexte du dérèglement climatique, la très grande difficulté récurrente des terres à potentiels limités, sableuses, plateaux et terres superficielles de l’Auxois-Morvan, du Châtillonnais ou du nord-nord-est de Dijon.
Blé : une qualité bien présente
Ce contexte entraîne une situation économique critique pour nombre d’exploitations de ces secteurs. Dans ce bilan global très médiocre, le blé est la culture qui tire le mieux son épingle du jeu, avec, tout de même, un rendement moyen en baisse de 5 % (à peine 6 t/ha). La bonne nouvelle c’est que la qualité est au rendez-vous tant sur les critères physiques (PS à 80 en moyenne) que technologiques (protéines en moyenne à 12,5) et bons Hagberg (indice qui détermine l’aptitude d’un blé à être utilisé dans les industries de cuisson) sur l’ensemble de la coopérative. Cette qualité est un plus pour le débouché meunerie intérieure mais aussi pour l’export vers le bassin méditerranéen très concurrentiel. Elle répond également aux attentes des filières à valeur ajoutée dans lesquelles sont investis les adhérents de Dijon Céréales (Hypérion, Label Rouge, Nestlé Préférence, Carta del Molino, Harrys), et qui pèseront près de 20 % des blés collectés sur cette campagne. Du côté des orges d’hiver, la récolte laisse apparaître de bons calibrages (moyenne à 88), de protéines bien positionnées pour la brasserie en terres profondes mais qui peuvent être excédentaires en terres plus légères. Les rendements sont, là encore, hétérogènes et en recul général, il manque à l’échelle de la coopérative entre 15 et 20 % des volumes en escourgeons et orges d’hiver. En orges de printemps, les premières tendances montrent de bons calibrages mais aussi des rendements faibles (inférieurs à 5 t/ha en moyenne).
Un colza, ici aussi catastrophique
Le colza poursuit sa chute, avec un rendement moyen catastrophique autour de 2,2 t/ha, un tiers de moins qu’en 2019. La crucifère a cumulé de mauvaises conditions d’implantation avec un démarrage très lent voire non réalisé dans le sec, un coup de froid venteux et du gel fin mars et surtout la pression de la grosse altise, qui s’élargit sur l’ensemble du département après avoir concerné surtout le secteur du nord Côte-d’Or. La collecte s’est déroulée sans véritable coup de feu mais s’inscrit dans la durée, note-t-on du côté du service exploitation et de la logistique. La plus grosse journée, celle du 13 juillet, a atteint un plafond de 24 000 tonnes pour la coopérative (contre plus de 40 000 tonnes lors de précédentes moissons). Malgré les chaudes journées, les nuits « fraîches » ont permis de bien entamer la phase de stockage des grains. Si la météo clémente a permis de mener tranquillement les chantiers de récolte, la raison de cette moisson sans pression revient donc essentiellement aux rendements décevants : la collecte 2020-2021 de Dijon Céréales devrait se situer, selon les prévisionnels, 15 % en deçà de celle de la dernière campagne. La campagne a cumulé plusieurs handicaps climatiques : le sec à l’implantation des colzas en fin d’été ; un coup de froid venteux et du gel fin mars qui a nui aux colzas rescapés mais aussi aux orges d’hiver, qui ont par ailleurs subi des conditions défavorables pendant la méiose ; et bien sûr les 50 jours de sec du printemps (mars et avril) particulièrement impactant sur les terres à faible réserve hydrique avec un nombre d’épis déficitaire. S’ajoute également la pression des parasites, avec notamment la grosse altise en colza dont l’influence s’accroît depuis le nord vers le sud Côte-d’Or, en l’absence de solutions phytosanitaires réellement efficaces. L’avenir est plus qu’incertain pour la tête de rotation de la Côte-d’Or, d’autant qu’une culture alternative comme le pois a également souffert en rendement. La moutarde est aussi dans la balance pour les mêmes raisons que sa cousine le colza. Autre phénomène prégnant cette année, la Jaunisse nanisante de l’orge (JNO), transmise par les pucerons d’automne. Elle a impacté localement très fortement les rendements des orges d’hiver, avec des parcelles plafonnant à 1,5 t/ha, mais également des blés. Quand le remplacement du colza s’est révélé nécessaire, le report s’est effectué vers les orges de printemps mais surtout vers le tournesol. La Côte-d’Or s’est ainsi largement habillée de soleils jaunes au mois de juillet. Mais là encore, la nouvelle période de sécheresse qui s’engage interroge sur le potentiel de ce tournesol de rattrapage, des maïs et autres sojas, à la future moisson d’automne sur les terres à faible ou moyen potentiel.
Blé : une qualité bien présente
Ce contexte entraîne une situation économique critique pour nombre d’exploitations de ces secteurs. Dans ce bilan global très médiocre, le blé est la culture qui tire le mieux son épingle du jeu, avec, tout de même, un rendement moyen en baisse de 5 % (à peine 6 t/ha). La bonne nouvelle c’est que la qualité est au rendez-vous tant sur les critères physiques (PS à 80 en moyenne) que technologiques (protéines en moyenne à 12,5) et bons Hagberg (indice qui détermine l’aptitude d’un blé à être utilisé dans les industries de cuisson) sur l’ensemble de la coopérative. Cette qualité est un plus pour le débouché meunerie intérieure mais aussi pour l’export vers le bassin méditerranéen très concurrentiel. Elle répond également aux attentes des filières à valeur ajoutée dans lesquelles sont investis les adhérents de Dijon Céréales (Hypérion, Label Rouge, Nestlé Préférence, Carta del Molino, Harrys), et qui pèseront près de 20 % des blés collectés sur cette campagne. Du côté des orges d’hiver, la récolte laisse apparaître de bons calibrages (moyenne à 88), de protéines bien positionnées pour la brasserie en terres profondes mais qui peuvent être excédentaires en terres plus légères. Les rendements sont, là encore, hétérogènes et en recul général, il manque à l’échelle de la coopérative entre 15 et 20 % des volumes en escourgeons et orges d’hiver. En orges de printemps, les premières tendances montrent de bons calibrages mais aussi des rendements faibles (inférieurs à 5 t/ha en moyenne).
Un colza, ici aussi catastrophique
Le colza poursuit sa chute, avec un rendement moyen catastrophique autour de 2,2 t/ha, un tiers de moins qu’en 2019. La crucifère a cumulé de mauvaises conditions d’implantation avec un démarrage très lent voire non réalisé dans le sec, un coup de froid venteux et du gel fin mars et surtout la pression de la grosse altise, qui s’élargit sur l’ensemble du département après avoir concerné surtout le secteur du nord Côte-d’Or. La collecte s’est déroulée sans véritable coup de feu mais s’inscrit dans la durée, note-t-on du côté du service exploitation et de la logistique. La plus grosse journée, celle du 13 juillet, a atteint un plafond de 24 000 tonnes pour la coopérative (contre plus de 40 000 tonnes lors de précédentes moissons). Malgré les chaudes journées, les nuits « fraîches » ont permis de bien entamer la phase de stockage des grains. Si la météo clémente a permis de mener tranquillement les chantiers de récolte, la raison de cette moisson sans pression revient donc essentiellement aux rendements décevants : la collecte 2020-2021 de Dijon Céréales devrait se situer, selon les prévisionnels, 15 % en deçà de celle de la dernière campagne. La campagne a cumulé plusieurs handicaps climatiques : le sec à l’implantation des colzas en fin d’été ; un coup de froid venteux et du gel fin mars qui a nui aux colzas rescapés mais aussi aux orges d’hiver, qui ont par ailleurs subi des conditions défavorables pendant la méiose ; et bien sûr les 50 jours de sec du printemps (mars et avril) particulièrement impactant sur les terres à faible réserve hydrique avec un nombre d’épis déficitaire. S’ajoute également la pression des parasites, avec notamment la grosse altise en colza dont l’influence s’accroît depuis le nord vers le sud Côte-d’Or, en l’absence de solutions phytosanitaires réellement efficaces. L’avenir est plus qu’incertain pour la tête de rotation de la Côte-d’Or, d’autant qu’une culture alternative comme le pois a également souffert en rendement. La moutarde est aussi dans la balance pour les mêmes raisons que sa cousine le colza. Autre phénomène prégnant cette année, la Jaunisse nanisante de l’orge (JNO), transmise par les pucerons d’automne. Elle a impacté localement très fortement les rendements des orges d’hiver, avec des parcelles plafonnant à 1,5 t/ha, mais également des blés. Quand le remplacement du colza s’est révélé nécessaire, le report s’est effectué vers les orges de printemps mais surtout vers le tournesol. La Côte-d’Or s’est ainsi largement habillée de soleils jaunes au mois de juillet. Mais là encore, la nouvelle période de sécheresse qui s’engage interroge sur le potentiel de ce tournesol de rattrapage, des maïs et autres sojas, à la future moisson d’automne sur les terres à faible ou moyen potentiel.