Un projet à l'arrêt par manque de subvention
La Cuma des Jonquilles (Saint-Agnan) souhaiterait monter un séchoir en grange. Mais depuis 2022 le projet est au point mort faute de financements.

Si les membres de la Cuma des Jonquilles regorgent d'idées pour mettre en place des projets collectifs, un en particulier leur est cher : la création d'un séchoir en grange. Cette idée, issue d'une réunion entre les 12 structures adhérentes, a émergé courant 2022. Depuis, il n'avance pas pour une raison simple : aucune subvention ne leur est accordée. Afin d'éclairer cela, Gilles Lemée, président de la Cuma des Jonquilles, détaille le fameux projet et sa genèse. « Nous sommes tous installés dans le Morvan et cela a son importance puisque c'est une réserve d'eau, de biodiversité et de richesse patrimoniale. Nous avons donc à cœur de le préserver, c'est pourquoi nous sommes tous en bio dans la Cuma, certains depuis plus longtemps que d'autres mais qu'importe. Dans cette optique, et pour proposer une viande de qualité issue de nos productions, nous voulions trouver une alternative à l'enrubannage afin, d'une part, d'éviter l'utilisation de plastique – pour des raisons environnementales évidentes – et, d'autre part, pour avoir une alimentation plus qualitative pour nos animaux. L'idée de faire du séchage en grange nous semblait être donc la solution ».
Et pour demain ?
De plus, il explique que les membres avaient pensé à des solutions pour le financement. « Nous voulions installer des panneaux photovoltaïques sur toiture afin de pouvoir rembourser une partie du bâti. Au bas mot, pour l'intégralité du projet il faudrait environ 800 000 euros. Si les membres peuvent prendre en charge une partie du financement, l'intégralité de la somme ne peut pas être supportée par nos structures, et c'est donc vers la recherche de subventions publiques que nous nous sommes tournés. Mais tout s'est gâté à ce moment-là puisque rien n'est prévu pour ce type de projet collectif dans notre territoire. Ce qui nous bloque complètement pour la réalisation de ce séchoir ».
Malgré cette situation à l'arrêt, les adhérents de la Cuma des Jonquilles continuent d'espérer qu'un jour cela pourra se débloquer, mais sans s'arrêter de réfléchir. « Nous essayons de ne pas lâcher ce projet », insiste Gilles Lemée, « mais nous cherchons d'autres solutions qui pourraient être équivalentes ». Face à tout ceci, il pose son analyse : « je pense que l'agriculture collective n'est pas une priorité pour les institutions, en tout cas pas pour les financements. Ce qui est dommage car les Cuma ont un véritable rôle à jouer pour l'avenir de notre profession. En effet, au vu des prix des reprises, les installations sont de plus en plus compliquées financièrement pour les jeunes et les Cuma sont un moyen d'accéder à du matériel et de la main-d'œuvre (via les salariés des Cuma) à un coût intéressant ». Il conclut : « notre situation est aberrante. L'État et autres consorts rabâchent à qui veut bien entendre l'importance du collectif en agriculture, que ce soit pour le matériel ou les pratiques… Mais, dans la réalité, nous n'avons aucun soutien financier pour les bâtiments collectifs. La dernière question à se poser est donc la suivante : quelle est l'agriculture souhaitée pour demain ? ».
