Accès au contenu
élevages bovins

Bienvenue sur Terre

C’est parti pour les vêlages ! Direction Montberthault, où les jeunes blonds d’Aquitaine se multiplient au Gaec Debeaupuis.
Par Aurélien Genest
Bienvenue sur Terre
Un pic exceptionnel de huit naissances a été enregistré le même jour, le 7 octobre.
Les vêlages chez Franck, Nicolas et Philippe Debeaupuis ont débuté le 1er octobre, environ 90% des naissances devraient être enregistrées d’ici Noël. Huit veaux sont nés le même jour, le 7 octobre, dans cet élevage situé à Montberthault près d’Époisses et comptant 110 mères en race Blonde d’Aquitaine. «C’est la première fois que cela nous arrive, le maximum était jusqu’à présent de six naissances» indique Franck Debeaupuis. «Nous avions mis les taureaux le 15 décembre en même temps, dans trois lots différents. Il faut croire qu’il y a eu plusieurs saillies le même jour!» poursuit l’éleveur de 35 ans. Ces huit vêlages, à l’image des 60 recensés à la date du 8 novembre, se sont tous bien déroulés. «Tout se passe très bien pour l’instant, nous touchons du bois» confie Franck Debeaupuis, rappelant avoir bien alimenté et minéralisé ses vaches en amont.

Des facilités de naissance
La race Blonde d’Aquitaine est réputée pour très bien vêler : «environ 80% des vêlages se réalisent tout seuls, sans la moindre intervention. Les veaux sont très vigoureux et nous ne les faisons jamais téter, à l’exception peut-être des jumeaux. Les 20% restants concernent des veaux mal placés ou des torsions, comme c’est le cas pour la plupart des autres races». Seulement une césarienne est nécessaire tous les deux ans, en moyenne, depuis 1997, année où la famille Debeaupuis a opté pour la race Blonde d’Aquitaine. «à l’époque, nous avions un troupeau Charolais et un atelier laitier avec des Montbéliardes» se rappelle l’éleveur, «nous avons décidé d’arrêter le lait lorsque mon grand-père est parti en retraite. Nous faisions de la génétique principalement en Montbéliarde, guère en Charolais. Nous en avons profité pour changer de race à viande suite à des problèmes de vêlage et de rusticité». Le Gaec Debeaupuis s’est procuré ses premiers taureaux de race Blonde d’Aquitaine chez Alain Moniot, à Renève. «Nous avons commencé par des croisements. Cela nous a plu et nous sommes partis en race pure en achetant des génisses, entre 15 et 20 par an au début des années 2000» poursuit Franck Debeaupuis.

Intéressant financièrement
Avec 110 vêlages annuels, le Gaec côte-d’orien a atteint sa «vitesse de croisière» depuis 2011. Les éleveurs dressent un bilan positif de leur changement de race : «sur le plan économique, nous touchons environ 1€/kg de plus que le Charolais. Le rendement carcasse est de 70%, avec un poids supérieur aux autres races. Les coûts alimentaires, il est vrai, sont légèrement supérieurs, même si les vaches mangent un peu moins. En effet, leur panse, leur capacité d’ingestion sont moins importantes : il faut davantage de concentrés et d’aliments nobles. Il faut toujours de la qualité avec la Blonde d’Aquitaine, les vaches ne mangent jamais de la paille l’été. Nous commençons toujours nos récoltes très tôt dans l’année pour avoir des aliments riches». Le marché de la Blonde d’Aquitaine est satisfaisant lui aussi, comme l’explique Franck Debeaupuis : «environ 3 000 femelles sont reparties dans une trentaine d’élevages en Côte-d’Or. Un certain équilibre entre l’offre et la demande est atteint avec ces effectifs». Les éleveurs de Montberthault vendent leurs broutards à l’âge de sept mois au Gaec Pitre à Le Meix, à proximité d’Is-sur-Tille, pour être engraissés et prendre la direction de l’abattoir de Venarey-Les-Laumes. Les vaches à viande partent quant à elles à Rungis, toujours via l’entreprise Bigard. Le Gaec Debeaupuis travaille également avec plusieurs bouchers du département et Alésia-Viande à Châtillon-sur-Seine. Entre 10 et 15 reproducteurs mâles sont vendus chaque année, tout comme une quinzaine de femelles à la reproduction. Franck, Nicolas et Philippe Debeaupuis participent régulièrement à des concours comme l’inter-régional et le National Blonde d’Aquitaine, le Sommet de l’Élevage ou encore le Salon international de l’agriculture.