Maison Dejorges

« Valoriser les productions locales »

Si la Maison Dejorges a ouvert ses portes en octobre 2022 à Saint-Sulpice pour proposer des pâtes fraîches et farcies à ses clients, l’idée, elle, est bien plus ancienne, selon Adélaïde de Faverges, coassociée avec Arnaud Johanet. « Le projet a mis environ deux ans à voir le jour » précise-t-elle et d’ajouter : « nous nous sommes lancés pour différentes raisons qui nous tenaient très à cœur ».

Faire germer une idée

Mais, pour comprendre les causes qui les ont poussés à créer la Maison Dejorges, il faut jeter un œil sur leur parcours. « Arnaud est fils d’exploitant agricole et ingénieur agronome. Pour ma part, je suis mariée avec un exploitant agricole et j’ai travaillé pendant une dizaine d’années auprès des entreprises nivernaises. Avec nos vies professionnelles et personnelles, nous avons une connaissance assez précise de la santé économique du secteur ainsi que des contraintes de ce dernier. En parallèle, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de mettre sur pied une structure pouvant valoriser les productions agricoles locales tout en apportant une valeur ajoutée et assez singulière afin de ne pas la retrouver ailleurs ». En regardant au plus proche, Adélaïde souligne : « nous voulions valoriser le blé de mon mari, et les pâtes se sont un peu imposées d’elles-mêmes. Mais, nous ne souhaitions pas faire des pâtes sèches car cela était déjà proposé sur le territoire, nous sommes donc partis sur les pâtes fraîches. Nous avions conscience que ce projet était technique et ambitieux avec des investissements lourds. Malgré tout, il offrait un beau potentiel ».

L’épaisseur du projet

Si Arnaud et Adélaïde tenaient leur concept, il fallait alors le mettre en action : « Nous avons testé plus d’une centaine de recettes avant d’arriver à ce que nous voulions… Beaucoup de tests ont été avortés à cause de conditions qui n’étaient pas réunies pour obtenir un produit satisfaisant nos exigences. On peut penser que faire des pâtes est simple, mais en fait c’est extrêmement technique, notamment pour les farcies. Parfois, c’est un peu décourageant, mais avec de la persévérance on arrive à tout si on s’attache aux choses simples : la texture, l’aspect et surtout le goût ! ». Se remémorant les débuts avec un sourire en coin, elle lance : « Ah ! Notre première machine, que nous avons toujours, venait de Marseille ! Nous avons été la chercher ensemble, avec Arnaud, en voiture ! Un sacré périple mais qui nous fait de beaux souvenirs ». Avec la volonté de proposer un produit « haut de gamme », ils voulaient une production à taille humaine : « nous préférons faire peu, mais bien ». En plus, une partie de leur production est dédiée aux restaurateurs : « Il est important pour nous que nos clients puissent retrouver nos mets dans des lieux différents, ainsi on est toujours un peu avec eux ». Pour elle, la recette de la réussite tient en « la confiance que l’on porte à son projet. Il ne faut pas douter. Il faut se lancer à fond tout en structurant efficacement son projet ».

À une pâte de la suite

Pour l’avenir, les associés de la Maison Dejorges attendent avec impatience leur déménagement dans les locaux de l’atelier de découpe et de transformation de La Fermille à Saint-Benin-d’Azy (voir TDB n° 1654, 1735, 1743) : « nous espérons une entrée dans les lieux à la fin du mois d’octobre ou début novembre. Cela va grandement changer notre manière d’aborder nos journées, puisque nous serons en contact avec d’autres professionnels au quotidien ; nous avons hâte. De plus, nous pourrons proposer notre savoir-faire à de nouveaux producteurs et nous en sommes ravis car cela coïncide encore un peu plus avec le but premier que nous nous étions fixé : valoriser les productions locales ». En sus, la Fermille leur permettra d’obtenir un agrément EU, leur ouvrant ainsi les portes de l’ensemble du territoire français. En attendant, Adélaïde et Arnaud sont en train de réfléchir à l’élaboration de nouvelles recettes avec un chef ; sans s’étendre sur le sujet pour « garder la surprise ». Adélaïde conclut : « si nous devions résumer la Maison Dejorges, je dirais qu’elle reflète l’authenticité via un respect des valeurs du territoire et des personnes qui le composent tout en travaillant des produits naturels sans rien ajouter. D’ailleurs, j’insiste sur le fait que nous mettons un point d’honneur à embaucher du personnel local. En effet, on ne peut pas valoriser un territoire si on ne valorise pas les habitants. Enfin, je rajouterai que la Maison Dejorges c’est aussi l’originalité, car nos recettes sont uniques, et nous mettons tout notre cœur à les faire ».

Note : Renseignements : contact@maisondejorges.fr ou au 06 14 52 70 25.