Race Brune
Qui payera sa tournée ?

AG
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Le concours de Châtillon se tient le week-end prochain, samedi 3 et dimanche 4 juin. Ce rendez-vous couronnera les plus belles vaches Brunes du grand Est. Leurs propriétaires, comme le veut la tradition, seront attendus « de pied ferme » par leurs collègues...

Qui payera sa tournée ?
Un groupe d'éleveurs et de techniciens réunis le 11 mai à Pothières, lors d'une journée d'études.

Des astreintes matin et soir, 365 jours sur 365 : le métier d’éleveur laitier est très exigeant et mérite bien quelques pauses dans l’année. Le concours de Châtillon qui se tient en fin de semaine prochaine est l’occasion rêvée pour lever le pied. « En nous rendant là-bas, l’objectif principal n’est pas de remporter un prix, mais bien de retrouver les copains et de passer deux jours de fête tous ensemble dans la joie et la bonne humeur », confie Alain Terrillon, éleveur à Griselles et président de la Fédération Gen’Brune. Une ou plusieurs performances en concours resteront les bienvenues si l’occasion se présente, et chaque prix viendra récompenser le travail effectué par les sélectionneurs. En cas de victoire, chaque éleveur sera attendu « au tournant », pour le pas dire à la buvette, par l’ensemble de ses collègues : « c’est le côté festif de Châtillon qui veut cela… Payer sa tournée est une obligation, dès un premier prix de section ! », poursuit Alain Terrillon, qui reconnaît avoir « laissé » plus de 300 euros en caisse en 2019, à l’issue d’une édition où l’éleveur avait remporté le championnat espoir et le prix d’élevage. Son homologue Laurent Changarnier avait encore « fait mieux » l’an passé : l’éleveur de Montmoyen avait raflé la plupart des grands prix et avait arrosé ses victoires pour la « modique » somme de 400 euros…

Ça se présente bien

Thomas Gérouville, technicien à BGS, annonce l’inscription de 120 vaches et génisses Brunes pour cette édition 2023 : « la barre des 100 animaux devrait être franchie, c’est très bien. Pour l’anecdote, nous allons accueillir des éleveurs du Nord-Pas-de-Calais et de Savoie ! Le juge viendra de Lozère. Châtillon sera le dernier entraînement avant le National de Cournon, qui réunira 140 Brunes, dont 45 de la fédération Gen’Brune. Concernant la vente aux enchères du samedi soir, treize lots seront proposés : nous aurons onze génisses et deux lots d’embryons. Encore une fois, nous aurons le top du top de chaque élevage participant. Deux animaux seront notamment issus de l’élevage de Sébastien Petitjean, qui nous a accueillis sur sa ferme à Pothières après notre réunion en salle de ce jour ». Thomas Gérouville donne également rendez-vous pour le concours des jeunes présentateurs, la journée du dimanche : « ils étaient 57 l’an passé à tenter leur chance, nous espérons en avoir autant le week-end prochain. Les épreuves débuteront à 11 heures, les finales se tiendront de 13 h 30 à 14 heures ».

Mais aussi…

L’assemblée du syndicat de la race Brune, le 11 mai, a été l’occasion de communiquer sur la nouvelle structure BJD France (Brune Jersiaise Développement), qui prend le relais de Brune Expansion. BJD réalise la commercialisation de femelles reproductrices en Brune et aussi Jersiaise, en France et à l’étranger. « L’objectif est de contribuer à l’essor de nos deux races en facilitant la commercialisation d’animaux reproducteurs de qualité et en valorisant la génétique des adhérents », indique Olivier Bulot, directeur de BGS. Les nouveaux taureaux génomiques disponibles sur le marché ont également été présentés lors de cette journée d’études. « Deux taureaux très prometteurs sont nés en Côte-d’Or », présente le directeur de BGS, « il y a tout d’abord Saphir, né chez Alain Terrillon, qui affiche un ISU exceptionnel de 200 points. Sa productivité est impressionnante, tout comme ses taux et ses excellents fonctionnels. L’animal présente une morphologie solide avec des pieds et des membres superbes, Saphir est disponible dès maintenant en semences sexées. Nous avons aussi Tabéo, né au Gaec du Thorey à Quemigny-sur-Seine. Ce taureau est très complet, avec des fonctionnalités et une fertilité impressionnantes elles aussi ! Ce taureau va plaire aux éleveurs qui recherchent des vaches particulièrement solides. Il est également disponible en doses sexées ». Une autre information a été relayée au cours de cette réunion : l’effectif brun est remonté en 2022 en Côte-d’Or, passant de 3 300 à 3 500 unités. « Il s’agit là d’un signal très positif, il faudra voir ce que donne cette dynamique dans le temps », ajoute Olivier Bulot.