Filière protéines régionale
Un nouveau point d'étape pour la démarche Profilait

Berty Robert
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L’évènement, prévu le 9 juin au siège d’Alliance BFC, à Longvic, près de Dijon, marquera une nouvelle étape dans le déploiement de la démarche Profilait. L’objectif est de bâtir une filière régionale de valorisation de protéines végétales locales, pour l’alimentation animale. Un projet de contractualisation autour du soja est dans les tuyaux.

Un nouveau point d'étape pour la démarche Profilait
En mai 2022, une première réunion d'étape sur Profilait avait été organisée au siège d'Alliance BFC, près de Dijon.

Profilait trace son chemin. Depuis 2020, cette démarche, portée par une quinzaine des partenaires, n’a cessé de progresser dans sa structuration. Un travail indispensable pour satisfaire l’ambition de départ : créer une filière Bourgogne Franche-Comté (BFC) de valorisation de la protéine végétale afin de fournir les élevages locaux en aliments de proximité, permettant de réduire la dépendance aux importations d’aliments. La cible de départ de Profilait, c’est l’élevage laitier mais on comprend bien que la volonté des acteurs impliqués est d’élargir cette cible à l’ensemble de l’élevage de BFC. En mai 2022, un premier point d’étape avait été organisé chez Alliance BFC (fédération des coopératives Dijon Céréales, Terre Comtoise et Bourgogne du Sud). Un nouvel événement du même type est programmé pour le vendredi 9 juin, toujours au siège d’Alliance BFC. La Chambre régionale d’agriculture et les partenaires du projet organisent une matinée d’échanges autour des avancées concrètes et des perspectives qui s’ouvrent à Profilait.

Expérimentation de la contractualisation

La volonté de porter cette filière protéines de BFC à valeurs ajoutées s’est consolidée, durant les douze derniers mois et ce moment fournira l’occasion de mieux appréhender la structuration à l’œuvre. Mais cette matinée sera aussi largement consacrée à un projet de contractualisation centrée sur la production de soja. Il poursuit deux objectifs : sécuriser l’approvisionnement en protéines locales pour les éleveurs de BFC et tenter de s’affranchir des grosses fluctuations de marchés qu’on peut connaître actuellement. La valorisation des filières locales est aussi visée. « Cette contractualisation, explique Marc Grangeot, directeur terrain chez Dijon Céréales, interviendrait entre des producteurs de soja et des éleveurs, mais toute la filière sera impliquée : organismes collecteurs, industrie de trituration, fabricant et distributeur d’aliment ». Dans un premier temps, une expérimentation doit être menée dès la récolte 2023 dans laquelle plusieurs dizaines d’éleveurs laitiers de BFC devraient être impliquées. « Le but, poursuit Marc Grangeot, est de voir comment tout se met en place avant d’évoluer vers un dispositif à plus grande échelle, dès la récolte 2024 ». Le dispositif reposerait sur une charte Profilait qui serait signée par les acteurs économiques souhaitant participer. Un contrat-cadre définissant les conditions applicables (prix d’achat aux producteurs, coûts de production, prix de marché, prix de vente éleveurs) sera mis en place. Le principal défi à relever sera celui de la complexité relative de contrats liant le producteur de soja et son organisme collecteur, celui-ci et le triturateur, le triturateur et le marchand d’aliment, et ce dernier et la coopérative distributrice des aliments.

Une certaine sécurisation

La construction du prix a, elle aussi, fait l’objet d’une réflexion poussée : « Au niveau des producteurs de soja, le prix du contrat sera fixé, pour moitié sur la base des coûts de production, et pour l’autre moitié, sur la base du prix de marché, ce qui signifie qu’une partie du prix sera sécurisée, grâce à l’indexation sur les coûts de production. Il y aura une transparence complète des coûts de passage (logistique, entrée de la matière chez l’organisme collecteur, stockage, nettoyage du grain, transport vers le triturateur, transformation, fabrication, livraison…) de l’ensemble des acteurs économiques. On prendra comme référence la récolte 2021, pour laquelle on aura pu faire la synthèse des comptabilités de toutes les exploitations engagées dans le processus, afin de parvenir à calculer un coût de production moyen. Cette référence de 2021 sera ensuite indexée avec les indices d’évolution de prix des moyens de production agricole, et ceux des prix de matières agricoles ». Ce projet, véritablement structurant, intervient en complément du travail réalisé ces douze derniers mois au sein de Profilait pour ce qui concerne l’étude de l’offre de protéines disponible en BFC, l’adéquation offre-demande, la demande et les besoins.

Note de bas de page : Plénière Profilait, vendredi 9 juin de 9 h 30 à 13 heures au siège d’Alliance BFC, 4, boulevard de Beauregard à Longvic.