Salon de l'agriculture 2022
Créer un lien entre les exploitants

Chloé Monget
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Odile Blanchard, 69 ans, s’est installée en 2007 à Giry comme éleveuse canins (élevage de Mayobé). Cette année, elle participe à son 5e Salon de l’agriculture (SIA).

Créer un lien entre les exploitants
Instant d'Impatience De Sorine dite Patty (9 ans) dispose de 18 CACS (Certificat d'Aptitude de Conformité au Standard) , 23 CACIB (Certificat d'Aptitudes au Championnat International de Beauté) et de divers autres titres comme championne de France 2014 dans la catégorie meilleure jeune. Désormais elle concourt dans la catégorie vétéran.

« C’est une chance de venir au salon car cela signifie que l’on a déjà remporté le CAC à la nationale d’élevage et donc cela récompense notre travail ainsi que celui des chiens » détaille Odile Blanchard, éleveuse d’épagneuls King-Charles à Giry. Cet événement est aussi l’occasion de faire le point sur son parcours.

La genèse

Éleveuse depuis 2007, Odile Blanchard, née à Paris, a toujours aimé les chiens : « Depuis mes 14 ans environ, cela ne me quitte pas. À l’époque, ma marraine avait des chiens et dès que l’occasion se présentait j’allais la voir pour les garder. Puis, à mes 18 ans, nous sommes partis avec mes parents vivre au Gabon. Nous y sommes restés 18 ans. Puis, en 1988, je suis rentrée en France et faisais des concours avec mes Bobtails ».

En un trajet

Le coup de foudre avec les King-Charles arrive un peu plus tard, lorsqu’elle rend service à une autre éleveuse, Claude Auboin (Élevage de Sorine). « Elle avait besoin qu’on lui transporte un chien. Je me suis donc proposée pour l’aider. C’était un King-Charles et pendant tout le trajet en voiture il m’a regardé si affectueusement que le lendemain j’ai appelé Claude pour qu’elle me réserve une petite chienne. Et, c’est avec elle que mon élevage a commencée ». Odile précise d’ailleurs que son affixe est issu de la contraction de Maya, sa première Bobtail, et Obélix, son premier Cavalier King-Charles.

Une vie au poil

Aujourd’hui, Odile a cinq King, un Cavalier King-Charles et un Akita américain et tous sans exception sont dans la maison : « Je n’envisage pas l’élevage autrement. Mes chiens sont toute ma vie, il est donc normal qu’ils y soient complètement intégrés. De plus, comme le King-Charles à un caractère un peu réservé cela ne lui fait pas de mal de voir du monde » sourit Odile. Elle ajoute : « Certes les King ne sont pas à mettre entre toutes les mains, mais ils sont si agréables que je trouve cela dommage qu’ils soient un peu boudés. Certes, le prix en élevage peut paraître élevé, mais il faut prendre conscience de tout le travail qu’il y a derrière ». Inscrits au LOF (Livre des origines Française) , ces chiens sont certifiés purs King-Charles : « en tant qu’éleveur c’est un peu le luxe de la race d’avoir un LOF ».

Lien social

« Il faut avoir en tête tous les à-côtés : hébergement, nourriture, transports, etc. ; c’est un véritable gouffre. Malgré tout on y va quand même, car on sait que l’on va passer un bon moment et c’est le plus important ». Odile rajoute que : « Le salon de l’agriculture est un événement convivial, même si je regrette qu’on ne puisse pas avoir un dîner, par exemple, entre tous les agriculteurs du département présents afin de faire connaissance et de voir ce qu’ils font. Cela permettrait de créer un tissu social entre nous, rendant la Nièvre un peu plus vivante ».

Top forme

Pour cette 5e participation au salon de l’agriculture, Odile viendra avec deux femelles King-Charles : Instant d’Impatience De Sorine dite Patty (9 ans) et Mille et une nuits de Mayobé dite Mély (5 ans et demi) : « Je me rappelle que pour l’édition du SIA 2020, le vétérinaire qui jugeait m’a dit : Instant d’Impatience De Sorine a eu le 1er prix du groupe 9, car nous voulions mettre l’accent sur la santé » pointe Odile avant de conclure : « Cela m’a beaucoup touché car cela veut dire que mes chiens sont en bonne santé, et c’est là le principal ».

note : L'élevage De Mayobé, 3 le Grand Domaine, 58700 Giry. Tél. : 06 68 02 06 08 (Odile Blanchard) ou demayobe@hotmail.fr

Trouver sa place

Si les éleveurs canins font partie de l’agriculture, ils ne sont pas considérés comme agriculteur ou exploitant : « C’est un statut un peu particulier qui nous dessert car on ne sait pas trop dans quelle case nous mettre. De ce fait, nous sommes les parents pauvres de l’agriculture dans son ensemble, et un peu abandonné des grandes instances. C’est triste, car, grâce à notre travail, certaines races perdurent et ne se perdent pas. Le Salon de l’Agriculture est une manière de nous réimposer dans cet univers, même si nous sommes dans un pavillon un peu excentré ce qui n’aide pas les visiteurs à venir nous voir ».