Cosne Abattoirs du Haut Val-de-Loire
Un plan d'avenir

Chloé Monget
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Le 21 janvier, Cosne Abattoirs du Haut Val-de-Loire tenait son assemblée générale. Éric Bertrand, président de la société, revient sur les grands axes de cette rencontre.

Un plan d'avenir
Un projet de formation entre l'abattoir de Cosne et le Campus de Marzy est envisagé.

« Nous terminons l’exercice 2023 avec un bénéfice d’environ 25 000 euros (chiffre d’affaires de 1 400 000 euros) contre – 70 000 euros pour 2022 (chiffre d’affaires de 1 340 000 euros). Nous sommes très contents car cela n’est pas arrivé depuis quelques années » insiste Éric Bertrand, président de Cosne Abattoirs du Haut Val de Loire, concernant l’assemblée générale du groupe qui s’est tenue le 21 janvier.

Afin de comprendre ce résultat, il explique que : « cela est dû à des ajustements effectués suite à la dernière assemblée générale car la situation nous imposait d’agir pour maintenir nos activités ». Parmi les ajustements, il évoque l’attention particulière portée aux charges : « nous avons fait très attention à tout », et aussi l’augmentation des tarifs des prestations pratiqués par l’entreprise. En effet, Éric Bertrand pointe une augmentation de plus de 10 % en moyenne : « nous augmentions un peu tous les ans, mais il fallait aller plus loin pour une question de survie. Nous avions peur de perdre des clients à cause de cela, mais ils sont restés. Nous les remercions pour leur grande fidélité et la confiance qu’ils portent à l’abattoir et ses équipes. D’ailleurs, pour ces derniers, nous les remercions également tous pour leur engagement et leur professionnalisme sans lesquels nous ne pourrions envisager l’avenir. Ils sont 17 salariés au total. C’est une équipe soudée qui prouve tous les jours son envie d’aller plus loin, en se formant avec plaisir, notamment. Nous souhaitons aussi conserver et développer nos activités pour eux, et leurs familles ».

Trio à mettre en œuvre

Pour le développement de l’abattoir, Éric Bertrand liste trois points majeurs qui « détermineront la suite ». Le premier est le remaniement de la structure : « nous devons trouver un statut juridique qui puisse allier public et privé. Nous espérons acter cela très prochainement ». Première pierre du renouveau, ce statut permettra l’accès à de nouveaux investisseurs : « nous en aurons besoin car nous souhaitons moderniser et repenser notre outil ». La seconde clef de voûte concerne donc le bâtiment. Entre rénovation, déménagement ou construction d’un site complet, la voie de l’abattoir n’est pas encore déterminée : « Nous sommes dans l’attente d’une étude qui permettra de nous présenter les coûts concrets de telle ou telle solution. Nous connaissons nos forces et notre place dans le maillage territorial voulu par l’État, reste à connaître les modalités pour continuer à répondre à tout ceci et nous espérons avoir les éléments d’ici la fin de l’été pour enfin mettre en marche nos projets ». Dans cette entreprise, Éric Bertrand rappelle certains soutiens « indispensables » et déjà ralliés à cette aventure : le Conseil Départemental, la Communauté de Communes Cœur de Loire, Puisaye-Forterre, Puisaye-et-Sancerrois, l’Agglomération de Nevers. Mais, il pointe : « des demandes souvent restées sans réponses concrètes de la Région. Mais tant pis, on ne peut plus les attendre ». Pour l’avenir, Éric Bertrand se veut confiant même si « de nombreux défis restent encore à surmonter » et d’ajouter : « après les études, le temps de l’action est arrivé et c’est ce qui, j’espère, marquera 2024 ».

Il assure enfin : « nous voulons rester un abattoir multi-espèces au côté des acteurs du territoire afin de répondre efficacement aux enjeux actuels comme le bien-être animal ». Pour lui, le troisième pan à étudier pour l’avenir, non seulement de l’abattoir mais aussi pour les métiers d’abattage dans leur ensemble est concentré dans l’offre de formation : « Il n’y a pas de centre de formation pour cette profession. Souvent, les salariés sont formés sur le tas, qu’ils soient jeunes ou non. Et, j’insiste : ces métiers ne s’inventent pas et demandent des qualités particulières notamment afin de toujours garder à l’esprit le bien-être animal et aussi l’aspect sanitaire. Nous pensons éventuellement à nous rapprocher des équipes du Campus de Marzy, puisqu’ils ont une filière de formation pour bouchers. L’instauration d’une formation en lien avec l’abattoir permettrait de donner un aperçu aux jeunes de ce qu’est la 1re transformation ». Éric Bertrand conclut : « Nous avons énormément d’idées, et sommes persuadés que ce trio de projets sera synonyme de pérennité pour notre outil ».