FDSEA 58
Les axes de vigilances

Chloé Monget
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Pour la nouvelle année, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, fait un bilan de 2022 pour cibler les points d’attention à avoir pour 2023.

Les axes de vigilances
Emmanuel Bernard stipule que la consommation de viande bovine a augmenté de 1 % selon un bilan établit au 31 octobre 2022, par rapport au 31 octobre 2021.

« Je suis persuadé que les années passées doivent nous faire prendre conscience que le travail n’est pas terminé, qu’il continue toujours, avec autant d’engagement. Nous devons cibler les grands thèmes, tout en s’attachant à ne pas oublier les situations particulières » indique Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, pour cette nouvelle année.

De l’individu au collectif

Il détaille : « Dans la Nièvre, en 2022, nous avons vécu une année marquée par les aléas climatiques, mais nous avons, je pense, échappé à la catastrophe au vu de ce qui s’est passé en Région. Toute la profession a été déstabilisée par de grandes secousses économiques, sanitaires et sociales. 2023 pourrait être dans la même veine car on ne sait jamais ce qui nous attend. En cela, je pense que l’objectif de la FDSEA 58 est de faire face à ces sujets en gardant une posture d’échanges pour trouver des solutions, au niveau individuel, mais aussi pour toute la profession – comme ce que nous avons pu faire pour les personnes victimes de la grêle, très ciblée sur certains cantons, ou encore pour les calamités. En 2022, je remarque aussi que les inégalités se creusent de plus en plus d’un canton à l’autre, et nous devons rester vigilants pour maintenir un dialogue entre tous ». Pour la mise en application prochaine de la nouvelle PAC, il insiste « Nous ne sommes jamais en rupture, mais toujours sur du tendanciel. La PAC s’est progressivement complexifiée, car elle s’est adaptée à l’évolution de la réglementation, de la volonté politique et des attentes sociétales. Si aujourd’hui la nouvelle PAC n’est pas tout à fait actée, c’est qu’elle est extrêmement complexe et que, nous, professionnels demandons une application réaliste ».

Les trois axes

Face à ces constats, il dessine trois axes de vigilance pour 2023. « le premier est de tout faire pour que les revenus de tous les exploitants soient assurés (conventionnels, Bio, filières longues, etc.). Pour ce faire, je pense que la proximité avec les consommateurs est importante pour expliquer l’application du coût de production aux produits ; indispensable pour continuer nos activités commerciales. Dans cette optique, la loi Égalim est un outil nécessaire car il y a une non-négociabilité de la matière agricole. Il faut donc continuer à le déployer tout en réfléchissant à l’autonomie de nos filières afin de chercher, partout, de la valeur. Le second axe, est d’espérer une mise en place sereine de la PAC pour la Nièvre. Comme expliqué plus haut, nous ne lâchons rien sur des points inapplicables, d’où un petit flou sur quelques mesures. Ensuite, pour les nouvelles mesures agri-environnementales (MAE), je conseille à chaque exploitant de bien lire les cahiers des charges avant de s’engager. J’émets d’ailleurs une énorme alerte sur ces mesures qui sont parfois très contraignantes, ce qui m’amène à mon troisième point : les relations entre le monde agricole, le pouvoir politique et l’administration. Il est nécessaire, collectivement, de se donner les moyens de pouvoir évaluer les politiques publiques sur le volet environnemental afin de voir si ces mesures maintiennent l’activité du territoire (donc préservent nos modèles de production) tout en déterminant les possibles points de blocage ; tout cela dans un souci de transparence. Pour le moment, l’administration n’est pas réfractaire à l’idée d’un tel procédé ». Emmanuel Bernard conclut : « Ces trois points seront nos grandes lignes de travail, mais nous n’en oublions pas les autres comme l’emploi, le mal-être ou encore les relations avec les autres instances qui régissent le département. Dans tous les cas, c’est l’échange qui doit être au cœur de nos missions ; sans cela, rien n’est possible ».