Comice de Nevers-Magny Cours
Un retour remarqué !

Chloé Monget
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Les 9 et 10 septembre, Nevers-Magny Cours offrait son comice. Après 24 ans d'absence, son retour a été marqué par un programme fourni pour petits et grands. 

Un retour remarqué !
Mylène Perelli avec sa troupe à l'arrivée de la transhumance au Palais Ducal.

Près de 6 000 visiteurs se sont pressés les 9 et 10 septembre pour assister au retour du comice de Nevers-Magny Cours après 24 ans d’absence. Jean-Luc Dechauffour, coprésident du comice, s’exclame : « nous sommes arrivés au bout du rêve ! » et Charles Dessauny, coprésident, de réagir : « Certains n’y croyaient pas, mais nous avons réussi notre pari ! ». Ils précisent : « Nous avions imaginé l’événement afin que chacun puisse trouver sa place avec les diverses animations prévues et il semble que cela ait fonctionné ».

Faire entrer l’agriculture

Pour Mylène Perelli, exploitante à Saint-Hilaire-de-Gondilly, ayant mené la transhumance d’environ 130 brebis « BreGiGi » des bords de Loire à Sermoise jusqu’au Palais Ducal à Nevers : « C’est une belle occasion de réintégrer le rural de proximité dans la vie urbaine, car à Nevers, comme dans d’autres villes, les deux mondes se côtoient sans vraiment se voir. De plus, c’est idéal pour promouvoir l’activité pastorale et sensibiliser le public sur nos pratiques. Pour l’exemple, je rappelle aux gens que je vends mes agneaux et que cette production est mon cœur de métier ». Jean-Luc Dechauffour poursuit : « nous avons attiré l’attention des habitants de Nevers et de Magny-Cours, car ce n’est pas tous les jours qu’ils peuvent voir une moissonneuse-batteuse dans les rues, un troupeau ou encore déguster de la viande Charolaise ». De son côté, Charles Dessauny est plus mitigé : « Nous avons encore du travail à effectuer pour vraiment faire sortir les gens de chez eux. Nous devons les extirper de leur zone de confort : ce sera notre but pour le prochain comice si le bureau de l’association est maintenu ».

En famille

Jean-Luc Déchauffour explique : « Je suis convaincu que sans éducation festive personne n’apprend. Il faut rendre les informations ludiques pour qu’elles soient assimilées. Cela passe par donner la possibilité aux gens de toucher – de manière raisonnable - les animaux, pour ne citer qu’un exemple, et je suis ravi de voir que nous avons réuni, sur tous les stands, un public très familial ». Pour preuve, Élise, 44 ans, venue avec ses deux enfants (Émeline, 8 ans, et Gabriel, 6 ans) : « les petits peuvent découvrir les animaux ainsi que les pratiques agricoles afin qu’ils ne soient pas ignorants et les grands peuvent, eux, rencontrer les agriculteurs pour avoir des informations sur leur profession. Même si j’ai été élevée à la campagne, je ne connais pas tout et cette manifestation offre une belle découverte. Je trouve que pour l’agriculture de manière générale, le tout est très pédagogique tout en donnant de la visibilité à certaines voies professionnelles peu connues pour les jeunes. Certes il y a le Salon de l’agriculture, mais ce comice complète parfaitement cela avec son pan très local. Enfin, je suis persuadée que ce genre de rendez-vous rappelle comment les aliments sont produits et par qui tout en mettant en exergue l’importance d’acheter local, avec tous les enjeux que cela intègre que ce soit pour le paysage ou le bien-être animal ».

Une conclusion prometteuse

Les coprésidents concluent : « Que ce soit l’engagement des bénévoles, des organisateurs, des exposants, des producteurs, des artisans, des organismes professionnels, tous ont répondu à l’appel et nous les en remercions. Nous sommes aussi fiers de l’affluence des visiteurs qui eux aussi étaient au rendez-vous ». Jean-Luc Déchauffour imagine la suite : « Forts de cette édition, nous ne nous interdisons pas de faire des événements intermédiaires avant le prochain comice qui aura lieu dans six ans » Charles Dessauny nuance : « il ne faut pas tomber dans une routine. Si nous réalisons quelque chose, nous essayerons – comme pour le comice – de le faire bien. Dans tous les cas, je suis persuadé que le succès de ce comice permettra d’attirer plus de partenaires et bénévoles pour la prochaine édition ». En attendant, grâce à l’engagement du Campus de Marzy (C2M), Nevers est désormais la capitale mondiale du pâté en croûte avec l’obtention du record plus gros pâté réalisé pour un poids total de 120 kg !

Relations professionnelles
Une dizaine de chevaux Camarguais ont épaulé la transhumance et la dizaine de chars lors du défilé du dimanche à Magny-Cours.

Relations professionnelles

Si le comice signifie lien avec le grand public, il est aussi le moment idéal pour les professionnels de se retrouver comme le met en évidence Mylène Perelli : « Ce n’est pas tous les jours que nous avons du temps libre et ce type de rencontre permet de resserrer les liens entre professionnels qui viennent s’épauler pour que tout se déroule en sécurité que ce soit pour les animaux ou le public ».