Herd book limousin
La race en progression en BFC

Lucie Grolleau-Frécon
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C’est à Valeille, dans la Loire, que s’est tenue l’assemblée générale de la section du Herd book limousin pour les régions Bourgogne-Franche-Comté et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Retour sur les principaux chiffres et les projets.

La race en progression en BFC
De gauche à droite : Marc Gambarotto, directeur du Herd book limousin et du Pôle de Lanaud, Laurent Bernard, président de la section Bourgogne-Franche-Comté Auvergne-Rhône-Alpes, Olivier Lasternas, président du HBL, David Delgoulet, chef de service.

La mission principale du Herd book limousin (HBL) est de certifier la qualité des reproducteurs limousins de race pure (examen des mâles et femelles, mesure des performances, évaluation de la valeur génétique), d’assurer leur suivi généalogique dans le livre de la race et d’attribuer aux meilleurs d’entre eux des qualifications. À Valeille dans la Loire, l’assemblée générale de la section Bourgogne-Franche-Comté (BFC) Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) du HBL, s’est tenue sous la présidence de Laurent Bernard, éleveur dans la Loire. Ce fut l’occasion pour Pierre-Yves Fréry, président de l’Arebli, association ligérienne, d’expliquer que la race Limousine gagne du terrain, tant en nombre de vaches qu’en proportion par rapport aux autres races. Il revenait également sur la relance du concours départemental en août 2022 après la pandémie, sur la participation au comice de Feurs ou encore sur les formations. De son côté, Laurent Michel, éleveur dans l’Isère, annonçait la probable tenue du concours interrégional en 2025 dans son département. Ce rendez-vous itinérant se déroulera cette année à Issoire (Puy-de-Dôme).

Nombre de têtes en hausse

David Delgoulet, chef de service au HBL, présentait les statistiques relatives à la campagne allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022 pour la section, comparativement à celles du national. Alors que le nombre de vaches limousines tend à baisser en France (-2,6 %), il augmente pour la section (+0,5 %), pour atteindre 62 940 têtes. De même, le nombre de vaches suivies par le contrôle de performances (Bovins croissance) sur le périmètre de la section a augmenté de 9,8 % (6 501 vaches), alors qu’il a baissé de 0,6 % en France. Par contre, le nombre de femelles certifiées a diminué de 10,6 % (-4,8 % sur le plan national). Néanmoins, David Delgoulet précisait que « les effectifs étant petits, une baisse de quelques unités engendre une variation importante ». Quant au nombre d’élevages adhérant au HBL, il reste stable sur la section (71 au total), tout comme en France. Le chef de service est intervenu sur la réorganisation du livre généalogique de la race Limousine. Historiquement, un livre « pur-sang » avait été créé. En 2008, il a été fermé. Un livre « race pure » avait été ouvert en parallèle, avec une sous-classe 2 comprenant des animaux avec de légers défauts de qualités de race. Avec l’essor du génotypage, les gènes culard, non désirés dans la race, et sans corne, sélectionnés par certains éleveurs, ont pu être identifiés. Les animaux porteurs de l’un de ces gènes étaient eux aussi inscrits dans la sous-classe 2. La réorganisation du livre généalogique était devenue plus que nécessaire pour apporter de la lisibilité et faire en sorte que chaque éleveur puisse s’y retrouver selon sa sélection. Ainsi, le nouveau livre, qui devrait entrer prochainement en vigueur, comprendra toujours un livre « pur-sang » et un « race pure », mais aussi un livre « sans cornes » et un autre « culard ». David Delgoulet abordait aussi la possible évolution du modèle d’évaluation génétique, portant sur les index Iboval CRsev (informant sur la capacité de croissance jusqu’au sevrage) et ALait (qualités laitières de la mère). Le poids du veau au sevrage est impacté par des effets génétiques, mais aussi par des effets de l’environnement (rang de vêlage, saison de vêlage, sexe, groupe de conduite).

Nouveau mode de calcul

L’effet génétique se décompose en un effet génétique direct (du veau) et un effet génétique maternel. L’ALait et le CRsev sont actuellement calculés à partir du Poids âge type (PAT) à 210 jours (ou le PAT à 120 jours si le PAT 210 jours est inexistant). « L’indexeur a proposé aux membres du conseil d’administration du HBL d’utiliser le PAT 120 j et le PAT 210 j pour calculer ces deux index. » Les services techniques du HBL ont donc cherché à mesurer l’impact de ce changement en étudiant l’héritabilité des caractères et leur corrélation. Plusieurs formules de calcul des deux index ont été mises sur la table. Le conseil d’administration s’est positionné en faveur de ces formules, qui devraient prochainement être opérationnelles : CRsev = 80 % PAT 210 j direct + 20 % PAT 120 j direct ; ALait = 80 % PAT120 j maternel + 20 % PAT 210 j maternel. « L’objectif est d’intégrer dans les formules un peu de précocité des veaux et de persistance laitière des mères », précisait David Delgoulet. Le HBL a aussi le souci d’assurer le renouvellement des générations au sein de la structure, tant du côté des adhérents que des administrateurs. « Nous travaillons sur ce dossier et nous réfléchissons en parallèle à la communication », assurait le président Olivier Lasternas, éleveur en Dordogne qui avait fait le déplacement dans la Loire.