Santé animale
Les méthodes alternatives de soin entrent dans les élevages

Amandine Priolet
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Bien que parfois contestées par les scientifiques ou les vétérinaires, les approches alter­natives en santé animale comme l’homéopathie, la phytothérapie ou l’ostéopathie, entre autres, deviennent des pratiques de plus en plus utilisées par les agriculteurs.

Les méthodes alternatives de soin entrent dans les élevages
L’ostéopathie permet de traiter les troubles fonctionnels du corps de l’animal par le biais de manipulations musculosquelettiques et myofasciales. (Crédit photo Cniel).

Sans remettre en cause le bien-fondé des techniques de soins conven­tionnelles, les éleveurs se tournent de plus en plus vers des pratiques al­ternatives pour soigner leurs animaux. Cette approche s’inscrit dans une réflexion globale sur la santé des troupeaux et s’articule autour du bien-être animal et humain, afin de limiter l’apparition des premiers symptômes de la maladie, de diminuer le recours aux antibiotiques, de répondre aux nouveaux enjeux environnementaux, de limiter les coûts vétérinaires mais aussi de retrouver de l’autonomie dans le métier. Autant d’arguments tenus par les agriculteurs pour s’ouvrir aux mul­tiples possibilités qui s’offrent à eux en termes de santé animale. Ainsi, comme pour les soins destinés aux humains, les médecines douces et alternatives visent à se développer dans le milieu agricole, que ce soit de manière pré­ventive ou curative. Les solutions en phytothérapie (extraits de plantes) et en aromathérapie (huiles essentielles végétales) sont nombreuses, et sont majoritairement utilisées en élevage biologique pour venir en complément, voire en remplacement, des produits allopathiques chimiques de synthèse.

Le soin par les plantes

« Les plantes médicinales et les huiles essentielles (issues des plantes médici­nales aromatiques) ont la faculté d’activer, naturellement et de manière puissante, les processus biologiques autonomes de régu­lation et d’adaptation des animaux. Dans les périodes de fortes sollicitations (mise bas, lactation, nouveau-né, agression exté­rieure), des déséquilibres physiologiques risquent d’apparaître, malgré le respect de pratiques d’élevage adaptées. Dans ce cas, les plantes médicinales soutiennent et activent les fonctions fondamentales de l’organisme : l’appétit, le métabolisme nutritionnel, la détoxication par le foie et les reins, le tonus et la vitalité, l’immunité na­turelle et la préservation des équilibres », indique le site internet du réseau Ci­vam (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural). Dans la même optique, les remèdes homéopa­thiques peuvent permettre d’améliorer la santé globale d’un troupeau et soigner de nombreuses pathologies (diarrhée, entorse, problème de croissance, suite de vêlage difficile, coup…). Les éleveurs peuvent également avoir recours aux services d’un ostéopathe animalier (ou vétérinaire ostéopathe) pour traiter les troubles fonctionnels du corps de l’ani­mal, par le biais de manipulations mus­culosquelettiques et myofasciales. La balnéothérapie pour les animaux tend aussi à se démocratiser.

L’acupuncture se développe

La pratique de l’acupuncture se démo­cratise également. Comme pour les hu­mains, cette technique vise à rétablir l’équilibre énergétique au sein de l’orga­nisme de l’animal en dénouant des points de tension. La Chambre d’agriculture de la Drôme propose d’ailleurs, depuis l’an dernier, une formation. « Nous nous inté­ressons aux médecines complémentaires depuis très longtemps (homéopathie, kiné­siologie, etc.) et désormais à l’acupuncture, qui fait ses preuves sur le terrain. Nous ap­prenons aux éleveurs à positionner les ai­guilles sur leurs animaux, pour les soigner eux-mêmes par le biais d’une technique simple et efficace », explique Christel Nayet, conseillère en élevage agriculture biologique. Grâce à cette pratique, il est possible de traiter tous types de patholo­gies : infections, mammites, diarrhées, fièvre, abcès, problèmes respiratoires, etc. Le shiatsu, qui consiste à procéder à des pressions manuelles sur les points des méridiens d’acu­puncture, s’invite également dans les élevages. Cette thérapie douce facilite la libre circulation de l’énergie et traite ainsi les déséquilibres ou dysfonction­nements du corps (problèmes digestifs, pulmonaires, comportementaux…). Pour mieux appréhender les comportements anormaux (agressivité, stress, destruc­tion, dépression) ou changements de situation (déplacements, nouveau bâti­ment), la kinésiologie peut aussi être une solution pour aider les animaux à guérir, en complément d’un suivi vétérinaire en cas de pathologies.

L’intérêt de la médecine quantique

La biorésonance est l’une des autres pratiques alternatives (reconnue en Al­lemagne, ndlr) qui tend à se développer tant chez les humains que chez les ani­maux et même sur les cultures ! Dans le principe, la biorésonance émet des ondes électromagnétiques qui entrent en résonance avec les organes et les cellules du corps. « Cette technique est complémentaire des autres pratiques orientées sur le soin puisqu’elle permet de rechercher les causes de la maladie et donc d’optimiser le soin à 100 % », indique Jean-Yves Prost, vétérinaire de forma­tion, aujourd’hui praticien en bioréso­nance et phytothérapeute en Charente. « Depuis trois ans, je travaille avec des éleveurs. Nous avons notamment réus­si à éradiquer de la néosporose sur un troupeau de bovins sans abattage. Dans un autre troupeau, nous sommes passés de 70 à 4 % de boiteries en élevage laitier en trois ans », explique-t-il. Des résultats concrets qui permettent « aux vétéri­naires d’avoir un regard d’acceptabilité sur ces nouvelles méthodes. Aussi, nous aidons les agriculteurs à être plus perfor­mants dans l’expertise de leur élevage et à reprendre la main sur leur exploitation », conclut-il.